Première Foire de l’AES à Niamey : la Confédération pose les jalons de sa souveraineté économique

Le Palais du 29 Juillet a vibré, ce mardi, au rythme d’un événement à forte portée politique, économique et symbolique : la cérémonie solennelle d’ouverture de la toute première édition de la Foire de la Confédération des États du Sahel (AES), organisée par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Niger (CCIN), du 16 au 20 décembre 2025, en marge de la troisième rencontre des ministres en charge de l’Industrie, du Commerce et du secteur privé de l’espace confédéral, autour d’un thème sans équivoque : « Produire, transformer et consommer local pour une souveraineté économique dans l’espace AES ».
Au-delà du protocole et de l’apparat, cette foire marque une étape politique et économique majeure dans la construction de la Confédération des États du Sahel, née officiellement le 6 juillet 2024 à Niamey, après la création de l’Alliance des États du Sahel le 7 septembre 2023. Elle incarne la volonté assumée des États membres de traduire, dans les faits, l’ambition de rupture, de dignité et de souveraineté économique portée par les peuples du Liptako-Gourma.
Dès les premières heures de la matinée, le Palais du 29 Juillet s’est transformé en véritable carrefour sahélien, réunissant producteurs, industriels, artisans, transformateurs, investisseurs, institutions publiques et privées, autour de stands richement achalandés, témoignant de la diversité et du potentiel productif de l’espace AES.
Instituée par les ministres en charge du Commerce et de l’Industrie de la Confédération dès leur première rencontre tenue à Bamako en octobre 2024, cette foire commerciale se veut un outil structurant de l’intégration économique confédérale, un espace de capitalisation des savoir-faire endogènes et un levier stratégique pour la construction progressive d’un marché régional de plus de 80 millions de consommateurs, avant toute projection vers les marchés internationaux.
Organisée sous l’égide des États membres — le Niger, le Burkina Faso et le Mali — et soutenue par une forte mobilisation du secteur privé, elle bénéficie également de la participation de pays frères et amis invités, notamment le Tchad, le Togo, le Ghana, le Sénégal et le Maroc, signe de l’ouverture de l’espace AES à des partenariats fondés sur le respect mutuel et la complémentarité.
Niamey, berceau et vitrine de la Confédération
Ouvrant la série des allocutions, dans son mot de bienvenue, le gouverneur de la région de Niamey, le Général de Division Assoumane Abdou Harouna, a salué l’honneur fait à la capitale nigérienne d’accueillir cette première édition, rappelant que Niamey demeure le berceau institutionnel de la Confédération AES.
Transmettant les salutations des plus hautes autorités du pays, sous les directives du Président de la République, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, il a souligné que cette foire n’est pas un simple événement commercial, mais un espace socio-économique stratégique, ouvert aux artisans, entreprises, ONG, institutions et investisseurs, appelé à répondre aux attentes de populations devenues plus exigeantes en matière de qualité, de prix et de disponibilité des produits.
« Toute dépendance constitue un frein, et c’est cela que nous refusons désormais », a-t-il martelé, appelant à faire de la production, de la transformation et de la consommation locales un véritable levier d’industrialisation, de création de valeur et de résilience face aux crises multiformes.
Le secteur privé, pilier de la dynamique confédérale
Prenant la parole au nom des opérateurs économiques nigériens, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Niger (CCIN), Moussa Sidi Mohamed, a exprimé la gratitude du secteur privé aux autorités nationales et confédérales pour les efforts consentis en faveur d’un climat propice aux affaires et à l’investissement productif.
Il a salué l’initiative des ministres du Commerce des pays membres, tout en rendant un hommage appuyé à l’engagement du ministre nigérien du Commerce et de l’Industrie, Abdoulaye Seydou, dont l’implication constante a permis la tenue effective de cet événement d’envergure.
Selon lui, cette première foire poursuit des objectifs clairs : créer un espace de dialogue entre acteurs publics et privés, stimuler les investissements dans les secteurs stratégiques, encourager l’innovation et la transformation locale, et bâtir un marché viable capable de répondre aux besoins croissants des populations.
L’engouement observé, avec un nombre de stands dépassant largement les prévisions initiales de 480 exposants, est, à ses yeux, un signal fort de la vitalité économique de l’espace AES et de l’espoir qu’il suscite.
Le Burkina Faso plaide pour une intégration économique souveraine
Au nom des autorités burkinabè, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Serge Gnaniodem Poda, a salué la qualité de l’organisation et l’hospitalité nigérienne, tout en rappelant la portée politique de cette foire, qu’il a qualifiée de tribune vivante de promotion des savoir-faire endogènes et du commerce intra-AES.
Pour lui, la foire illustre la volonté claire des chefs d’État de la Confédération de faire du commerce régional un levier stratégique de souveraineté économique, de création d’emplois et de résilience face aux chocs exogènes.
Il a insisté sur la nécessité de rompre avec les schémas économiques imposés de l’extérieur, au profit de chaînes de valeur régionales, d’un développement endogène inclusif et d’un soutien accru aux PME et PMI, notamment celles portées par les jeunes et les femmes.
Le Mali met en avant son savoir-faire et son modèle endogène
De son côté, dans un discours empreint de fraternité et de reconnaissance, le ministre malien de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, a rendu hommage à l’accueil réservé à la délégation malienne et à l’engagement personnel des autorités nigériennes pour assurer une participation remarquée du Mali à cette première édition.
Il a rappelé que la foire constitue un cadre privilégié pour promouvoir les exportations maliennes, créer des opportunités pour les micro, petites et moyennes entreprises, et renforcer les relations d’affaires au sein de l’espace AES.
Avec une dizaine de stands, le Mali expose une large gamme de produits « Made in Mali », allant des céréales aux produits dérivés de la mangue, du karité, du moringa, du sésame, sans oublier les produits d’élevage, reflet d’un savoir-faire ancestral désormais adossé à des pratiques modernes et durables.
Le ministre a également mis en lumière les réformes en cours au Mali pour améliorer le climat des affaires et attirer les investissements, soulignant que le développement endogène constitue désormais le socle du modèle économique malien.
Un acte fondateur pour l’économie sahélienne
Clôturant la série d’allocutions, le ministre nigérien du Commerce et de l’Industrie, Abdoulaye Seydou, a officiellement lancé la première édition de la Foire de la Confédération des États du Sahel, au nom du Président de la République et du gouvernement.
Il a rappelé que la Confédération AES est née d’une volonté commune de reprendre en main le destin économique des États membres, en intégrant les dimensions de défense, de diplomatie et de développement, et que cette foire dépasse largement le cadre d’une simple exposition commerciale.
« Produire localement, transformer localement et consommer local, c’est un choix politique, économique et citoyen », a-t-il souligné, insistant sur le fait que chaque acte d’achat de produits de l’AES constitue un investissement direct dans le développement des territoires.
L’État, a-t-il assuré, entend jouer pleinement son rôle d’État stratège et facilitateur, en garantissant un cadre stable et incitatif pour l’investissement productif, tout en appelant le secteur privé à assumer sa part de responsabilité dans la transformation économique de l’espace confédéral.
Coupure du ruban et immersion au cœur des stands

Après le discours de lancement officiel prononcé par le ministre nigérien du Commerce et de l’Industrie, Abdoulaye Seydou, au nom du Président de la République et du gouvernement, les trois ministres en charge du Commerce et de l’Industrie du Niger, du Burkina Faso et du Mali, accompagnés des officiels et des membres des délégations, ont procédé à la coupure du ruban, marquant officiellement le démarrage de cette première édition de la Foire de la Confédération des États du Sahel.
Ce geste symbolique a ouvert la voie à une visite guidée des différents stands, au cours de laquelle les ministres ont longuement échangé avec les exposants. À chaque étape, ils ont été édifiés sur la nature des activités présentées, les processus de production et de transformation, les innovations mises en œuvre, ainsi que le rôle et les perspectives de développement des différentes structures participantes.

Des unités artisanales aux entreprises industrielles, des coopératives agricoles aux startups numériques, les échanges ont permis aux autorités de mesurer concrètement le potentiel économique de l’espace AES, mais aussi les défis auxquels font face les acteurs de terrain, notamment en matière de financement, de transformation locale, de normalisation et d’accès aux marchés.
Cinq jours pour transformer l’essai
Jusqu’au 20 décembre 2025, la Foire de la Confédération des États du Sahel se veut un laboratoire d’idées, de partenariats et d’opportunités concrètes, où producteurs, transformateurs, commerçants, investisseurs et décideurs sont appelés à bâtir les bases d’une économie sahélienne intégrée, résiliente et souveraine.
À Niamey, le message est clair : la souveraineté économique de l’AES ne se décrète pas, elle se construit, produit après produit, partenariat après partenariat, marché après marché, en s’appuyant sur les forces locales, les talents endogènes et une volonté politique désormais affirmée.




Abdoulkarim (actuniger.com)






Commentaires
T'es devenu ministre ou sinistre?
T as pas honte nigerien
Paresseux.....Au lieu d'aller vous criez pour avoir des postes
Et c'est la fin de la revolution