Conjoncture: le FMI approuve un décaissement de 52,6 millions de dollars soit près de 33 milliards FCFA en faveur du Niger
Le conseil d’administration du FMI a achevé, le 29 juin dernier la première revue de l’accord en faveur du Niger au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et approuve un décaissement de 52,6 millions de dollars soit environ 33 milliards de francs CFA. Selon les projections du FMI, en dépit des chocs exogènes et endogènes ainsi que des défis structurels persistants, le pays sur de perspectives économiques favorables et a globalement satisfaits aux objectifs du programme.
Dans un communiqué publié à l'issue de son conseil d'administration, le FMI a indiqué que la grave crise alimentaire que traverse le pays et la détérioration du contexte sécuritaire dans la région du Sahel ont amplifié les tensions budgétaires. Aussi, la guerre en Ukraine ne fait qu’aggraver ces difficultés et pour le Fonds, "une déviation provisoire par rapport aux cibles budgétaires au cours de la période 2022– 23 est par conséquent appropriée".
Selon le FMI, il est essentiel de redoubler d’efforts afin d’améliorer la mobilisation des recettes intérieures et la qualité des dépenses. "Les résultats du programme sont satisfaisants dans l’ensemble, tous les critères de réalisation quantitatifs et objectifs indicatifs à fin décembre 2021 ayant été respectés. La mise en œuvre du programme de réformes structurelles est en bonne voie", a rapporté le document.
Perspectives favorables à court et moyen termes
C'est ainsi que le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) qui a achevé la première revue du programme économique et financier du Niger appuyé par l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). a approuvé le décaissement de 52,62 millions de dollars, soit environ 33 milliards de FCAF en faveur du Niger, ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à environ 105,24 millions de dollars. Pour rappel, l’accord triennal en faveur du Niger au titre de la FEC a été approuvé le 8 décembre 2021 pour un montant de 197,4 millions de DTS, soit environ 275,8 millions de dollars lors de l’approbation du programme ou 150 % de la quote-part du pays. L’accord devrait ainsi permettre de catalyser des financements bilatéraux et multilatéraux supplémentaires.
Au terme des délibérations du conseil d’administration, Mme Antoinette Sayeh, directrice générale adjointe et présidente par intérim, a déclaré que "les perspectives économiques à court et moyen termes du Niger sont globalement favorables : la croissance devrait rebondir cette année et s’accélérer ensuite grâce au démarrage des exportations de pétrole à travers le nouvel oléoduc". Toutefois, a-t-elle indiqué, le pays traverse une grave crise alimentaire causée par des conditions climatiques défavorables et la détérioration de la situation sécuritaire, que les autorités cherchent à résoudre avec l’appui des bailleurs de fonds. "L’effet de la guerre en Ukraine sur les prix des denrées alimentaires et des engrais ne fait qu’aggraver ces difficultés", a-t-elle ajouté.
« Dans l’ensemble, les résultats du programme sont satisfaisants et tous les critères de réalisation quantitatifs et objectifs indicatifs à fin décembre 2021 ont été respectés. Toutefois, trois objectifs indicatifs à fin mars 2022 n’ont pas été atteints. La mise en œuvre du programme de réformes structurelles est également en bonne voie", a ajouté Mme Sayeh pour qui, "une déviation provisoire par rapport aux cibles budgétaires de la période 2022–23 se justifie pour répondre aux besoins urgents de dépenses liées à la crise alimentaire et par la baisse de dons budgétaires de la part des bailleurs de fonds. Les autorités demeurent toutefois engagées à revenir à la norme de déficit budgétaire de l’UEMOA en 2024".
Selon le FMI, « la mobilisation des recettes intérieures est essentielle pour dégager l’espace budgétaire nécessaire aux dépenses prioritaires. Les autorités entendent prendre des mesures pour réduire les exonérations et l’évasion fiscales, réviser le code des impôts pour simplifier le régime et élargir l’assiette fiscale, et renforcer l’administration des recettes grâce au passage au numérique". L'institution de Bretton Woods a aussi mis en avant le fait que les autorités mettent également en œuvre des réformes visant à renforcer la qualité des dépenses afin d’améliorer la fourniture de biens publics. "Il est impératif de renforcer la gestion des finances publiques afin d’accroître et de mieux cibler les dépenses qui s’imposent en matière d’éducation et de protection sociale, pour développer le capital humain et mieux protéger les personnes vulnérables", estime-t-on au FMI.
Des progrès en matière de gouvernance selon le FMI
« Les facteurs de vulnérabilité croissants du secteur financier, notamment ceux relatifs à la détérioration de la qualité des actifs, en particulier dans le secteur de la microfinance, devront être surveillés de près. Il convient aussi de redoubler d’efforts pour favoriser l’inclusion financière", a aussi plaidé le Fonds qui a également salué les progrès enregistrés par les autorités sur les questions de gouvernance. "Elles s’engagent à renforcer le cadre de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, à mettre résolument en œuvre le nouveau modèle de déclaration de patrimoine, à renforcer les mécanismes de contrôle de la chaîne de dépenses afin de réduire sa vulnérabilité aux risques de corruption et de détournement de fonds, et à poursuivre systématiquement les agents publics soupçonnés de corruption», a indiqué le FMI dans son communiqué.
A.Y.B (actuniger.com)
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