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La Banque africaine pour le développement (BAD) a publié le jeudi 30 janvier 2020 au siège de l’institution à Abidjan en Côte d’Ivoire, l’édition 2020 du rapport « Perspectives économique en Afrique »  (PEA), sous le thème : « former la main-d’œuvre africaine de demain ». Comme pour les précédentes éditions, le rapport annuel présente les perspectives et les projections économiques du continent dans son ensemble et pour chacun des 54 pays. Il propose également des prévisions à court et moyen termes relatives aux indicateurs économiques majeurs tels que la croissance, la pauvreté et l’emploi. Il examine également les défis et les progrès réalisés. Pour le Niger, le rapport fit état de bonnes perspectives pour les prochaines années, malgré des défis persistants et des risques notamment sécuritaires qui ne cessent de s’amplifier.

Zeyna commission0

Performances macroéconomiques et perspectives

Selon l’édition 2020 des Perspectives économiques de l’Afrique, la croissance du PIB réel de l’économie nigérienne, de 6 % en moyenne sur la période 2016–2018, était estimée à 6,4 % pour 2019 grâce à la vigueur des secteurs primaire et tertiaire. « Cette dynamique s’explique par les investissements dans les infrastructures, les industries extractives et les services, ainsi que par les réformes structurelles, notamment les actions visant à développer le secteur privé, et à renforcer la résilience de l’agriculture », souligne le document. Les pressions inflationnistes sont restées contenues avec un taux estimé à 1,5 % en 2019. Le déficit budgétaire, estimé à 3,2 % du PIB en 2019, est encore supérieur à la norme de 3 % de l’UEMOA. Le déficit du compte courant, estimé à 14,6 % du PIB en 2019, s’explique par les importations liées aux investissements, la faiblesse persistante des prix mondiaux des produits de base (en particulier l’uranium) et l’étroitesse de la base d’exportation. Les bailleurs et les investissements directs étrangers ont financé la plus grande partie de ce déficit.

 Selon le rapport, l’évaluation de la soutenabilité de la dette publique en juin 2019 fait état d’un risque modéré, avec un ratio dette publique/PIB estimé à 54 %.  

Par ailleurs, le document fait ressortir que malgré les avancées obtenues dans l’éducation et la santé, et une réduction de la pauvreté (de 48 % en 2011 à 40 % en 2016), les principaux indicateurs de développement humain restent faibles. Le taux de chômage, qui est plus marqué chez les jeunes, est ainsi passé de 13 % en 2011 à 17 % en 2017.

Facteurs favorables et défavorables

Selon la BAD, la croissance est projetée à environ 6 % en 2020 et 5,5 % en 2021. « La consolidation des institutions démocratiques et le fort engagement du gouvernement pour atteindre ses objectifs de développement constituent l’atout du Niger pour maintenir une trajectoire de croissance élevée au cours des prochaines années » expliquent les auteurs du rapport d’après qui  « ces perspectives favorables sont, en grande partie, liées au soutien des bailleurs de fonds ainsi qu’à l’accélération des investissements directs étrangers, en particulier dans des secteurs stratégiques tels que le pétrole ». Aussi, plusieurs mesures ont permis d’améliorer la mobilisation des recettes fiscales et d’engager les dépenses publiques sur une trajectoire d’efficience et de qualité. Il s’agit en particulier de l’interconnexion des systèmes informatiques, de l’adoption de plans de performance des régies des impôts et de la douane ainsi que de la mise en place d’un système de budget-programme. L’avancement des grands projets structurants comme le projet de barrage de Kandadji et la construction de l’oléoduc devraient soutenir les investissements et l’expansion à terme de la production et des exportations de pétrole.

La croissance reste cependant exposée à plusieurs risques. « La persistance de l’insécurité régionale exerce de fortes tensions sur les finances publiques, avec pour conséquence la réduction des allocations en faveur de secteurs prioritaires tels que la santé et l’éducation » note le rapport de la BAD. L’agriculture, qui représente plus de 40 % du PIB et occupe près de 80 % de la population active, demeure vulnérable aux changements climatiques. La forte dépendance aux financements extérieurs et la faible capacité d’exécution des grands projets pourraient conduire à des dérapages macroéconomiques. Les recettes d’exportations sont très sensibles aux évolutions des prix de matières premières. Enfin, les mesures prises récemment par le Nigéria (la suppression des réexportations en provenance du Niger et du Bénin et la dépréciation du naira) pourraient avoir des effets significatifs.

Vue d’ensemble

Selon le rapport, la croissance économique de l’Afrique est restée stable à 3,4% en 2019 malgré les chocs extérieurs, et elle est en passe d’atteindre 3,9 % cette année et 4,1 % en 2021.La croissance du PIB continental, plus faible qu’anticipé, tient en partie à l’expansion modérée des « cinq grandes économies » du continent, l’Algérie, l’Égypte, le Maroc, le Nigeria et l’Afrique du Sud, dont la croissance combinée représentait en moyenne 3,1 %, contre 4,0 % pour le reste du continent. L’un des principaux faits notables qui ressort de cette édition 2020, c’est que pour la première fois en dix ans, les dépenses d’investissement, plutôt que celles consacrées à la consommation, représentent plus de la moitié du taux de croissance du PIB.

Cette année, le rapport a mis en exergue, un des défis les défis prioritaires pour le continent, le chômage des jeunes, et a plaidé pour des investissements urgents dans le domaine de l’éducation et dans les infrastructures afin de pouvoir obtenir à long terme un taux de croissance du PIB acceptable. « L’Afrique doit développer les compétences dans les technologies de l’information et de la communication ainsi que dans les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques. La quatrième révolution industrielle imposera des exigences de plus en plus grandes aux systèmes d’éducation qui forment des diplômés possédant ce type de compétences », note le rapport. « Le chômage des jeunes doit être une priorité absolue. Avec 12 millions de diplômés qui arrivent sur le marché du travail chaque année et seulement 3 millions d'entre eux qui en obtiennent un, la montagne du chômage des jeunes grossit chaque année », a déclaré Akinwumi Adesina, président de la BAD, lors du lancement de l’édition 2020.

Publiées chaque année depuis 2003, les Perspectives économiques en Afrique offrent des données et des analyses à jour pertinentes dans le but d’informer et de soutenir les décideurs africains. Le rapport, produit par les économistes de la Banque, est un outil qui permet aux décideurs, universitaires, investisseurs, experts de la finance et de l’industrie et médias d’étayer les décisions politiques et améliorer l’efficacité opérationnelle des institutions. 

A.Y.B (actuniger.com)

Source: BAD



Commentaires

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Boursanga
4 années ya
Qu'en est il de la dette qui est de 54% du PIB soit environ 1300 milliards de f cfa?
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2
Ilmoul
4 années ya
Et la croissance
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3
Citoyens
4 années ya
Nigeriens, Nigeriennes,

Respecter votre pays. Il ne faut pas s'attendre uniquement au malheur de votre peuple.
Il ya ce point positif. capiatliser le, et penser comment faire face aux grands defis. Qui je vous rappelle ne date pas d'audjourd'hui.
Les haoussas disent < Aniya kowa, ta bishi>. Souhaiter des bonnes perspectives pour notre pays.
Faites la part des choses : Le Niger est different < des dirigeants du Niger>.
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1
Boursanga
4 années ya
On nous a promis l'emergence et au finish on a immerg
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