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bachir amadou maitre

Cela fait 24 ans que ça dure ! Dans le processus démocratique Nigérien, on pense pour les autres.

L’actuel régime conduit par monsieur Issoufou Mahamadou a trois ans. Trois ans suffisent pour que l’on puisse déterminer le lieu géométrique de ses actes et de ses paroles, de ses démarches et de ses tentatives, de ses trouvailles et de ses expériences et de l’espoir que le peuple est en droit d’attendre.

Outre l’erreur, la démagogie, le guéridon politique nigérien comporte un troisième pied : le mensonge. Pas l’à-peu-près du mensonge politique, oh non ! Mais le vrai, le bon gros mensonge de celui qui ne dit pas du tout la vérité. Pourtant, il est notoirement connu que dans une démocratie mensongère toute parole se vaut, c’est à dire que tout est prioritaire. C’est le cas actuellement au Niger, car il n’existe pas dans le programme de la renaissance du Président Mahamadou Issoufou, une priorité des priorités. A mon avis, la seule priorité c’est sa réélection et les moyens pour y parvenir est la force publique, les médias publics, la corruption et le Trafic d’influence.

Ce programme y est efficacement mis en œuvre par des bras valides connus pour leur immoralité et leur amour pour le mensonge et l’autoritarisme, réunis autour d’une équipe gouvernementale. Soyons sérieux, sous quelle démocratie des fossoyeurs comme Albadé Abouba, alors ministre de l’intérieur en 2009, aile droit de Mr Tandja Mamadou, qui contribua à mettre à mal notre démocratie au mépris des lois de la République, fruit de longue lutte, pour laquelle des jeunes se sont sacrifiés, peuvent prétendre revenir en politique si tôt ? de surcroît avec rang de ministre d’Etat et conseiller spécial du Président de la République ? Il faut vouloir la démocratie et son contraire pour faire la promotion de ces individus qui ont affiché catégoriquement leur mépris pour la démocratie.

Le candidat Issoufou nous a-t-il vendu du rêve ? Il nous apprenait alors qu’une enquête de moralité est impérative chez tout candidat au gouvernement, car il voulait d’une équipe exemplaire, irréprochable et intègre. Cette intégrité nous l’avions voulu, mais quelques mois aurait suffit pour que les candidats proclamés nous dévoilent leur vrai visage, car les habitudes ont la vie dure nous dit-on. C’est ainsi que le Ministre de l’Economie et des Finances Ouhmoudou Mahamadou, aujourd’hui Directeur Général de la BIA et son homologue de l’équipement Kalla Hankaraou aujourd’hui conseiller spécial du Président de la république avec rang de ministre, ont, en violation de la Constitution, attribué un marché public de gré à gré à un entrepreneur issue du parti socialiste (parti dont le Président de la République fut le président) et député national. Pour nous berner, Isoufou les rappela alors à d’autres hautes fonctions et nous fit remarquer qu’il joint l’acte à la parole donnée, confortant ainsi la thèse du ministre des Affaires étrangères, qui succède à Issoufou à la présidence du Parti socialiste, qui dans une interview laissait entendre qu’Issoufou est un homme de parole, « il dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit ». On n’y avait cru et l’avait porté à la présidence de la République. Mais notre joie de voir les deux ministres débarqués du gouvernement pour conduite immorale sera d’une courte durée en apprenant qu’ils ont été rappelés à des fonctions de direction.  On sera invité à un autre feuilleton politique, des accusations de corruption graves. Il y a donc péril dans la République à disposer d'une influence et à exercer un mandat. L’avocat des victimes de déguerpissement de la région de Zinder en vue de la construction de la Raffinerie de pétrole, Me Lirwana a sans ambages, fait état de pot de vins touché par le ministre du pétrole Foumakoye Gado et du Gouverneur de la région de Zinder. Les scandales s’enchaînent sous la protection rapprochée du président jusqu’à l’invitation des bandits d’Etat comme Zakou djibo dit zakaï, Rhissa Rimbo… pour ne citer que ceux-là, dans les carcans du pouvoir. Rappelons nous, Issoufou avait prôné l’intégrité au gouvernement, et a rejeté le dossier de Salah Habi au titre de l’alliance avec LUMANA, puisque celui-ci était sous les viseurs de la justice sur un dossier du ministère de commerce dont il a été le patron. Mais il n’a pas hésité à le reprendre pour des calculs politique en vue de sa réélection. Que la perfection ne soit pas de ce monde et que l'électeur demande à ceux qu'il traite si légèrement de « vendus » une rigueur qu'il ne pratique pas toujours lui-même, n'a jamais empêché les nigériens de se jeter avec gourmandise sur les scandales. Les sept Républiques en ont souffert, même si, en comparant le faible effet d'affaires récentes aux scandales grossiers de la République, on peut juger bien émoussée notre faculté d'indignation. Les députés qui marchandent leur vote et des journalistes qui monnaient leurs prestations, où est donc l’honneur en tout ça ?

Croyant mettre à mal les partis politiques de l’opposition en créant des dissidences, la majorité au pouvoir est en train de faire la promotion de la médiocrité, de l’indignité républicaine et cultive le sens du « tout pourris » dans la République. En faisant un tour d’horizon, on se rend compte que tous les partis politiques qui ont tristement soutenu l’aventure Tazartché, conduisant le président Tandja Mamamdou a violé allègrement la Constitution et son serment confessionnel, en s’offrant le luxe d’un bonus présidentiel, sont aujourd’hui tous devenus soutiens inconditionnels de monsieur Issoufou Mahamadou. Quel Paroxysme ! Tenez vous bien, l’artisan principal de cette violation constitutionnel, Ben Omar, se fait porte parole naturel du gouvernement et n’hésite pas à se prêter à un exercice aussi périlleux pour la démocratie en commentant sans aucune base juridique, les arrêts et avis de la Cour constitutionnel, créant de fait une confusion politique.

La confusion qui règne aujourd’hui sur la scène politique nigérienne nous amène à nous demander s’il y encore un chef d’Etat et un chef de gouvernement. Pour le cas du chef de l’Etat, il en existe un, les Nigériens l’ont élu pour cinq ans. Quand au Premier ministre, Birgi Raffini est le paillasse de la République, le modérateur, le vulgarisateur des inexactitudes présidentielles qu’il excelle à mettre sous la forme accessible et acceptable de la sagesse. Mon pauvre Birgi, son rôle consiste à crier que tout va bien, que tout ce qui est arrivé était prévu, qu’il n’y a pas à s’inquiéter, que lui en tout cas voit le bout du tunnel, qu’il n’est pas enclin à animer des querelles politiciennes. Pourtant, un premier ministre est tenu de conduire l’action du gouvernement, donc comptable de la gestion. De ce fait, il est naturellement au cœur des crises politiques. Alors si son rôle consiste en cela, qu’il se rasure il peut être remplacé sans que le pays en sois ému. Je crois d’ailleurs que le premier ministre ne se rend pas compte de son insignifiance face à des ministres comme Massaoudou Hassoumi et Bazoum Mohamed qui se reconnaissent deux rangs de vice-présidents. Il pense savoir ce dont il parle, mai il ne sait même pas qu’il ne sait pas. Il se fait plus du tord parce qu’il dit ce qu’il ne sait pas.

Miné par les tensions sociales, notre pays, par la faute de certains acteurs, semble être un pays en jachère, soif de démocratie et de patriotisme. A cette allure, tout porte à croire qu’en cas de réélection du président Issoufou, le pays connaitra inévitablement des lendemains difficiles, je le dis froidement et de la façon la plus mesurée, le président de la République se comporte en chef de parti, son silence est complice et ses actes en disent long. Si l’ignorance était la nuit de l’esprit, je comprends que le président marche si souvent à tâtons. N’est-il donc pas au courant de la situation politique actuelle ? Oubien cherche-t-il à dégager sa responsabilité des mesures en préparation ? Il faut être dupe pour ne pas le comprendre. Il est temps que le président apprenne que l’autorité qui n’a pas d’oreilles pour écouter, n’a pas de tête pour gouverner.

A l’Assemblée nationale, l’attitude des députés de la majorité, dans leur élan de faire partir le Président de l’Assemblée Nationale Hama Amadou de son perchoir, sont entrain de créer une situation délétère et de blocage, mettant en veille les aspirations du peuple. C’est pourtant la session dite des lois. Le bon sens et l’esprit patriotique auraient voulu faire passer les questions d’intérêt national avant de régler les questions politiciennes. Mais puisque Issoufou ne veut pas d’opposition, il ne peut pas attendre. Cela s’aperçoit d’ailleurs dans les joutes syndicaaux où les plus agitateurs comme Issoufou Sidibé, Marou Amadou Ibrahim Yacouba… pour ne citer que ceux là, sont invités à la gestion gouvernementale.

Or, la richesse d’un pays tient à l’activité des individus et au dynamisme des entrepreneurs, l’une et l’autre s’alimentent à la liberté, à l’ambition et au gain.

La confiance des citoyens en leurs dirigeants  est essentielle à l’élan, au dynamisme et à l’initiative nationale. Cette confiance n’existe que si les citoyens pensent que leurs intérêts sont assurés par leurs dirigeants. Or les nigériens n’ont plus confiance à la classe politique, ni en leur loyauté, ni en leur capacité, la méfiance va même en croissant. Ils sont attristés pour le Niger et découragés pour eux-mêmes. La classe politique les brûle à petit feu avec des querelles qui n’en finissent pas. Qu’elle prenne garde qu’ils n’en fassent un jour un feu de joie où la classe politique s’envolera en fumée. « La confiance est un lutin espiègle qui s’évanouit sans cesse. Personne ne peut ni l’enfermer ni lui donner d’ordre. On ne peut tout au plus que l’apprivoiser ». Pour l’heure, la classe politique nigérienne n’inspire que méfiance et le lutin lui fait un bras de faire.

Tout cela n’est évidemment pas que la faute de Issoufou, mais c’est la vie politique et c’est la réalité. L’homme n’est ni un pur esprit, ni un théorème d’algèbre, ni un corps désincarné. Il est le produit de la prodigieuse évolution de la vie. Chaque être concentre en  lui le passé de l’espèce.

« Que la République était belle à l’indépendance !» Le rêve de démocratie est un désir, régulièrement déçu, de pureté absolue. Les murs peuvent devenir plus élastiques, les juges moins indépendants, l'opinion plus tolérante, l'institution républicaine n'en conserve pas moins son socle de vertu. Quand ils sont dans l'opposition, Issoufou et ses amis ne dénoncent-ils pas les tares du régime en place ? Alors que l’on dénonce leur gestion n’a rien de haineux.

 L’histoire de la VII comme sa défunte sœur, la VIe est jalonnée d'affaires et de légèretés qui ont progressivement fait sombrer son crédit. Le droit de se défendre n'est pas un monopole de l'Etat. Chaque citoyen est tenu de s’indigner quand l’intérêt général est menacé.

Bachir Amadou



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