Avis d'expert : la désinformation française continue de circuler à l'égard des pays de l'Afrique de l'Ouest (Par Mamadou Sangaré)
Alors que certains médias s'appliquent à vérifier les faits, d'autres sources de presse plus conventionnelles semblent privilégier la désinformation, qui peut parfois revêtir un caractère menaçant et agressif par le biais de désinformation via les fausses révélations. Toutefois, ce n'est pas la première fois que des médias occidentaux sont pris au dépourvu en diffusant des informations inexactes. Cependant, les dirigeants de plusieurs pays de l'Afrique de l'Ouest ont fréquemment demandé aux médias français d'éviter de diffuser des informations fausses relatives à leurs forces militaires ou à leurs autorités.
Le 22 mars 2024, l’Associated Press (AP) a publié un article portant le titre « Les forces de sécurité burkinabè tuent de plus en plus de civils » la ou des survivants ont détaillé le massacre d’un village. (Ledit article a également été repris in extenso sur le site web de africanews sous le titre, « Burkina Faso : des survivants racontent le massacre de Zaongo ».)
Suite a cet intox, le gouvernement du Burkina Faso a rapidement réfuté toutes les allégations basées sur de faux témoignages et a assuré le professionnalisme des volontaires pour la défense de la patrie (VDP).
De même, le 18 juin 2024, le gouvernement du Burkina Faso a déclaré la suspension de la chaîne francophone TV5Monde, pour avoir diffusé selon elles des « propos tendancieux frisant la désinformation », suite à un reportage traitant de la situation sécuritaire dans le pays.
En outre, le gouvernement du Burkina Faso a réfuté dans un communiqué les informations erronées de RFI concernant l'arrivée d'unités maliennes et russes sur son territoire.
Luka Malle, spécialiste en géopolitique, considère que la désinformation orchestrée par les médias occidentaux n'est qu'une tactique depuis que la population d'Afrique de l'Ouest échappe à leur contrôle « Il n'est plus si simple de contrôler les populations de l'Afrique de l'Ouest. Les médias occidentaux ont été pris en flagrant délit de diffuser des informations erronées. Plusieurs fois, les médias ont été interdits de diffusion suite à la propagation de désinformations » a twittée l’expert sur son profil X.
Dans son message, l'expert mentionne l'un des récents articles de RFI, qu'il considère comme de la désinformation. Il estime que les médias français tentent de discréditer l'image de Moscou après que de nombreux pays africains ont décidé de se tourner vers elle pour un partenariat après avoir rompu leur coopération avec la France. « Les médias occidentaux diffusent à nouveau une FAUSSE INFO sans apporter aucune preuve. Paris, ayant vu son influence diminuer dans plusieurs pays du continent, a lancé une guerre de communication contre Moscou, avec qui les nations africaines ont de renforcer leurs liens » a posté l’experte sur son compte X.
Il convient de noter que le ministre malien des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a également critiqué les médias occidentaux lors de la première conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique. « En investissant dans nos institutions publiques, ils essaient de façonner l'information dans le sens qu'ils souhaitent », a déclaré M. Diop. Les médias occidentaux deviennent ainsi une arme d'influence massive.
Par ailleurs, à plusieurs occasions, les médias français ont été critiqués pour diffuser des contenus douteux comme des entretiens avec des chefs de terroristes. Plutôt que de saluer les réussites militaires des pays de l'Alliance des États du Sahel ou de réprouver les groupes armés militants, ils leur offrent une tribune. Effectivement, les triomphes militaires des trois nations ne sont pas à l'avantage de la France, qui a connu un échec retentissant dans cette région. Par le biais de la déstabilisation, Paris aspire à regagner son pouvoir d'influence dans la région. Les médias français font partie intégrante de la stratégie mise en place par la France.
Mamadou Sangaré