Hommage à El HADJ IDI KOABO, ingénieur Emérite et grand bâtisseur (1953 – 30 septembre 2024) grand militant de la cause du Katarma (Par Djibril Baré)
Feu Me Kader Chaibou, paix à son âme, a écrit que « DIEU a créé l’oiseau pour chanter, l’araignée pour tisser sa toile ; le singe pour grimper ». Dieu a créé IDI KOABO pour bâtir et se battre pour la cause de son Katarma et partant, de son terroir Zoumbou, voisin de Douméga, pour lequel il voue une passion sans bornes. Descendant direct du 4ème Sarkin Arewa du Katarma, Babari Toukouyou (1817-1820) et S.A Gao Doubou Babari (1854-181857), ancêtres de mes arrières, le Sarkin-Aréwa Maiyaki Ba’aré Kaka (1919-1954) et de Maiyaki Kaka Daoura (1876-1910), respectivement 12ème et 10ème Souverain du Royaume précolonial du Katarma (actuel Canton de Tibiri), tu ne peux me laisser indifférent. Je ne peux que témoigner de ton courage et ton engagement pour préserver notre héritage commun que nos « amis » communs ont tenté de dévoyer. Même si j’ai eu le sentiment que tu m’as récemment abandonné « en plein vol », selon l’expression de l’autre, je m’oblige à témoigner.
Ingénieur des Travaux Publics de l’Etat Emérite, formé à l’Ecole Nationale des Travaux Publics (Lyon- France) après une Maîtrise ès Sciences Physiques de l’Université Abdou Moumouni Dioffo de Niamey et un Baccalauréat, option Mathématiques et Sciences Physiques série C, couronnement de sept d’études au prestigieux Lycée National de Niamey. Idi était connu au plan nation pour sa rigueur et son professionnalisme. Durant sa longue carrière au minist7re en charge des travaux publics il a gravi tous les échelons pour devenir Secrétaire général. Formé à la bonne école depuis le prestigieux Lycée National (actuel lycée Issa Korombé), où je t’ai rejoint en 1967, que tu as franchi en étant parmi les 120 premiers lauréats dès 1965, je suis tenu de témoigner que tu n’es pas le type d’ingénieur « bourkou-bourkou », capable, pour des raisons inavouables, de poser des rails à même le sable sur des dizaines de kilomètres, sans études préalables. Fort heureusement, les bouts de bois de Dieu que tu nous as léguées, ont suivi tes traces dans la rigueur et l’engagement et c’est tout en leur honneur et le nôtre.
Descendant direct des Sarkounan AREWA du KATARMA, Cousin Idi, en Bon prince de l’AREWA, j’ai l’obligation en ma qualité de double mandataire des quinze (15) candidats à la chefferie du Canton de Tibiri et les 82 chefs de village Arawas et allié qui nous soutiennent, de témoigner que tu t’es farouchement battu de toutes forces aux côtés de tous les princes du Royaume du Katarma ou actuel Canton de Tibiri pour que le 10 novembre 2020 soit la date historique du délibéré de la Cour de justice de la CEDEAO, épilogue heureux du contentieux de la chefferie du Canton de Tibiri. En effet, par son Arrêt ECW/CCJ/JUD/26/20 auquel tu avais contribué de manière décisive en mettant ton immense savoir, la Cour avait ainsi comblé ton vœu le plus ardent à titre posthume.
Je dois rappeler aux uns et autres qui ignorent ton engagement profond pour la cause de notre royaume du Katarrma que Cette Cour communautaire avait en effet dit ce jour : « qu’il y’a eu violation de leur ( les Arawa) droit à la non-discrimination et avait donc «Ordonné à la République du Niger de prendre les dispositions pour faire cesser la violation des droits de l’homme en rétablissant le droit du lignage Sarkin Aréwa à la succession de la chefferie du Canton de Tibiri».
Je ne me lasserais pas de répéter que cette victoire administrative et judiciaire inédite venait ainsi de te donner raison sur toute la ligne à toi, le combattant suprême de notre cause de l'Aréwa, littéralement « espace de ARI », d’Akazama ARI, bien sûr, ton ancêtre lointain. Ce fondateur de cet espace appelé Aréwa qui t’aura légué le nom BA’ARI, retranscrit BA’ARE par la tradition. Ce combat que tu as livré, ta vie durant, aux côtés de tes complices et non moins rivaux de toujours de toujours à savoir Docteur Miko ISSA, Docteur Dina Tankari, Mamane FODI , sera toujours rappeler aux différentes générations de katarmawas des cinq (5) capitales historiques du Royaume du Katarma à savoir Birnin Fallah, Sakari-Kiada, Nassaraoua, Zoumbou et Douméga.
Autorise moi à rappeler aux jeunes que notre illustre ancêtre, Akazama ARI, un prince du Bornou fut le fondateur vers 1600 de la chefferie originelle Sarkin-Aréwa. Suite à des dissensions entre les descendants celle-ci connut des démembrements qui avaient abouti à la création de six (6) entités souveraines : Aréwa-Nord (Matankari/Dogondoutchi) ; Katarma , Takatsaba ; Lido, Kara-Kara et Zabori. Que ces entités existaient déjà à l’arrivée en 1899/1900 des puissances coloniales anglaise et française.
La royauté Sarkin-Aréwa du Katarma fut fondée vers 1784 par Toukouyou Maïyaki Maïdoka Moussa et son frère Na Allah Maïyaki Maïdoka Moussa qui, à la date d’arrivée des puissances coloniales Anglaise et Française, avait connu dix (10) souverains, répartis dans les cinq (5) principales ou agglomérations précédemment citées.
En vérité, la création et l’évolution du canton de Tibiri par des actes du pouvoir colonial, sont une autre histoire succinctement rappelée, ci-après.
Le pouvoir colonial, à l’époque, organisa la partie Ouest du Katarma que lui rétrocéda l’Angleterre en 1907, en l’érigeant en un unique canton de Douméga par arrêté n°1277 du 31/12/1907 du gouverneur général de l’AOF Dakar. Ensuite, par trois (3) restructurations successives opérées en 1912, 1918 et 1935, le pouvoir colonial transforma le canton originel de Douméga, en actuel canton de Tibiri, avec transfert de son chef-lieu de Douméga à Tibiri en 1935 et substitution de la chefferie authentique Sarkin Arewa du Katarma. Le dernier Sarkin Aréwa, Chef de canton Maiyaki Ba’aré Kaka, grand-père de l’ex président Ibrahim Mainassara Baré, régna de 1912 à 1935 avec Douméga comme capitale.
Tu savais comme tout bon prince du Katarma que le village de Tibiri, c'est incontestable, a été fondé vers 1800 par des Rouafawas qui l’avaient dirigé jusqu’en 1993. Que Samna Karfé était né entre 1818 et 1819, soit 18 à 19 ans après la création dudit village. Le village de Tibiri fut donc fondé par les Rouafawas venant de Birnin Fallah et des Gobirawas provenant de Tibiri Maradi (à l’origine du nom du village) à l’époque avec l’accord de Sarkin Aréwa de Nassarawa (1826-1854). C'est pour toutes les raisons ci-dessus rappelées que la Cour de justice de la CEDEAO avait conclu « le rattachement administratif des cantons de Douméga et de Nassarawa à celui de Tibiri, (1912, 1918 et 1935), laisse intacts les droits successoraux des princes du Lignage Sarki Aréwa qui leur viennent de l’Histoire…En effet, le canton de Tibiri est indivisible et les princes Sarakounan Aréwa et l’autre lignage jouissent d’un même statut de prince héritier » …. Les droits de succession du lignage Sarki Arewa leur viennent de l’histoire. En effet, le canton de Tibiri est indivisible et que ses princes Sarkin Arawa et Goubés jouissent d’un même statut de la chefferie traditionnelle ».
Tu laisses un vide difficile à combler mais nous n’avons le choix que te laisser ‘‘partir’’ pour le repos éternel puisque tu auras rempli ton contrat sur la terre en nous laissons quatre bons princes et deux princesses : Alio, Abdoul Razak,Rouffahi, Loukoumanou, Sahounoune, Halima et Mahazatou. Je ne manquerais pas de citer tes 15 petits-enfants (Ma sha Allah). Ta douce moitié Rahamou née Gamadadi, princesse du Katarma aura plus que rempli son contrat. Nous nous associerons à tout ce beau monde pour prier pour le repos de ton âme.
Repose en paix au Firdhaous, mon frère Idi Koabo.
A Niamey, le 3 octobre 2024
Ton petit-frère Djibrilla Baré Mainassara –comme toi, Petit-fils et arrière petit- fils de Sarkin-Aréwa Maiyaki Ba’aré Kaka (1919-1954) et de Maiyaki Kaka Daoura (1876-1910), respectivement 12ème et 10ème Souverain du Royaume précolonial du Katarma (actuel Canton de Tibiri)
Par Djibril Baré
Comme tu penses faire preuve de finesse ,ingéniosité, c'est déjà bien .....!!!!
Gardes ton brillance pour toi , et laisses TOTO A DIT dans ses écrits de conneries allégées qui ne le gènent nullement ....
N'est ce pas son affaire et problème
Au finish
Au regard de la mémoire et du mémoire sous l'article de l'oraison d'un frère Djibril à son ami et frère rappelé
TOTO A DIT devrait simplement t'ignorer ...