Au Sahel, l’insécurité à l’origine des déplacements forcés
Les conflits violents continuent d’alimenter des souffrances à grande échelle dans tout le Sahel. L’insécurité permanente engendre le déplacement massif des populations sur toute la zone.
Le Sahel, véritable pont de transit, facilite un exode interne comme externe. En ce début 2024, « quelque 17 millions de personnes au Burkina Faso, au Mali et au Niger auront besoin d’une aide humanitaire et d’une protection – soit environ un cinquième de la population » d’après l’Organisation Internationale pour les migrations (IOM).
Depuis fin 2018, les populations déplacées sur toute la zone du Sahel ont augmenté de manière frappante. En 2018, 385 883 personnes sont répertoriées contre plus de trois millions début 2024. Alors que seulement 7 % de cette population provient du Tchad, d’après IOM, en 2023, c’est 67,8 % des populations déplacés en interne (PDI) qui sont du Burkina Faso, soit près de deux millions de personnes. Le phénomène d’exode se retrouve aussi au Mali avec plus d’un million de PDI parti vers le sud du pays. Au Niger, ils sont 407 430 à se déplacer afin d’éviter les conflits qui se propagent.
Le rapport de l’IOM de 2019, montre que dans le bassin du lac Tchad environ 4,2 millions de personnes sont identifiées en déplacement du Nigéria, du Cameroun ainsi qu’en interne. Cela représentait déjà une augmentation significative de 77 % par rapport à 2016.
Les conflits ethniques et religieux se multiplient, ainsi que les vols de bétail, contraignant la population à abandonner leurs maisons, leurs champs ou encore leurs moyens de subsistance. Le Burkina Faso est particulièrement affecté par une crise de déplacement de masse avec une croissance extrêmement rapide. Deux ans auparavant, pratiquement aucun conflit ni exode n’étaient recensés.
Confrontés depuis longtemps à des crises sécuritaires et humanitaires importantes, de nombreux pays du Sahel connaissent une augmentation significative de la violence. L’effondrement continu des soutiens dans la lutte contre le terrorisme donne une place aux diverses organisations extrémistes. Les gouvernances instables se concentrent dans les régions urbaines au détriment des zones rurales, plus propices à la prolifération d’atrocité.
En dépit des tentatives de stabilisation, la propagation des structures terroristes sur certaines zones alimente la pauvreté de la population. Liée à tout cela, l’insécurité alimentaire et la malnutrition continuent de s’intensifier dans la région.
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