Les généraux de Déby conspirent contre lui avec l'aide du gouvernement Al-Burhan (Par Mahamat Aziz Abdoulaye, Expert en questions sécuritaires)
A l'approche de la première phase des élections présidentielles dans le pays, qui débutera dans deux jours, des sites d'information égyptiens et soudanais ont rapporté des informations selon lesquelles un coup d'État militaire serait sur le point d'avoir lieu au Tchad contre le président de la période de transition tchadienne, Mohamed Idriss Deby, et le site d'information "Al-Masry Al-Youm" a confirmé que des généraux influents de l'armée tchadienne sont complices de ce complot de coup d'État planifié depuis le Soudan, dirigé par le lieutenant-général Abdel Fattah al-Burhan et ses généraux.
De nombreux experts estiment que le seul concurrent de Déby à ces élections, Succès Masra, est impliqué dans ce projet de coup d'État, car il y a quelques jours, des sources au sein du Parti Transformateurs, que dirige Masra, ont révélé que ce dernier avait eu une réunion secrète avec des responsables français, dans lequel des garanties lui ont été données que de nombreux dirigeants de l'armée tchadienne se tiennent à ses côtés lors de ces élections et sont prêts à avancer sa victoire par tous les moyens.
Il convient de noter que le conflit entre Déby et certains de ses influents généraux d'armée a atteint son paroxysme et a failli refaire surface en février dernier, lorsque Déby a voulu remplacer les généraux du régime de son père par de nouveaux descendants des tribus Qaraan, dont sa mère descendait, et non d'une seule tribu (les Zaghawa soudanais). Ce changement a été accueilli avec beaucoup de difficulté par un lobby profond à l'intérieur du pays, qui a une large portée en dehors du Tchad, en particulier de la tribu Zaghawa, qui s'étend jusqu'au Soudan voisin. Après qu'il soit devenu difficile pour Déby Jr. d'opérer ce changement, il a formé une force connue sous le nom d'Intervention Rapide et a placé à la tête de cette force un de ses proches, âgé de moins de trente ans.
Tandis que d'autres experts estiment que la gestion de la crise soudanaise par Déby le fils est la cause qui a poussé sa bande de généraux à recourir au gouvernement Al-Burhan pour renverser Déby. Ce dernier a fait face à une vive protestation des notables zaghawa lorsqu'ils lui ont dit que le soutien du gouvernement à la milice d’Hemedti était inacceptable, malgré que Déby a déclaré que la position du Tchad sur la crise soudanaise était neutre, mais il a continué à soutenir les forces d'Hemedti en ouvrant les aéroports de son pays pour former et recruter des Janjaweed et des mercenaires de tous les pays du continent et les pousser vers le Soudan et ouvrir le territoire du Tchad au transfert d'armes et d'équipements à la milice de Janjaweed . Cela a été confirmé par des rapports d'organismes africains et internationaux, dont le dernier en date est le rapport d'un comité d'experts internationaux qui a visité Tchad et a soumis un rapport détaillé aux Nations Unies dans lequel ils ont prouvé que le Tchad est impliqué dans le soutien aux rebelles de soutien rapide en ouvrant ses terres et ses aéroports au passage de nourriture et d'armes pour les rebelles, notamment l'aéroport d'Um Jars, l'aéroport d'Abéché et l’aéroport de N'Djamena.
En conséquence, les relations entre les gouvernements d'Al-Burhan et de Déby se sont détériorées, allant jusqu'à l'expulsion des diplomates des deux côtés, et la menace que le général Yasser Al-Atta a proférée dans son discours aux soldats et officiers à Wadi Sidna base militaire d'Omdurman, au gouvernement de Déby, disant : "Arrêtez ces absurdités. Nous craignons que leurs plans tournent autour d'eux, et nous leur rappelons l'expérience des services de renseignement soudanais. L'armée soudanaise a de longues mains, des griffes et des crocs.", ceci est considéré comme une indication que les services de renseignement soudanais s’efforceront de mettre un terme au soutien de Déby à Hemedti de quelque manière que ce soit, et il semble que les généraux d’Al-Burhan aient choisi la méthode de liquidation comme solution pour couper l’approvisionnement des forces de soutien rapide et les affaiblir.
Mahamat Aziz Abdoulaye, Expert en questions sécuritaires
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Des soldats russes ont donné un coup de main à leurs frères d’armes du Tchad pour libérer la semaine dernière, 21 soldats tchadiens qui étaient depuis 9 mois aux mains de terroristes en Centrafrique.
Selon l’agence TASS, citant le ministère russe de la Défense, les Soldats Tchadiens enlevés il y a 9 mois, étaient détenus dans un camp terroriste dans des conditions inhumaines et soumis à la torture.
Mais grâce à l’assaut donné par les Forces tchadiennes et les Forces Russes, tous les soldats captifs ont été libérés et placés dans une base temporaire où ils ont été examinés par des médecins russes avant leur retour au Tchad.
Le Ministre Tchadien de la Défense a remercié la Russie pour son aide dans la libération de ses Militaires, en reconnaissant aussi la fiabilité de la coopération Russe.
A suivre
« Vu les résultats de l’opération de libération des prisonniers de guerre, le Ministre de la Défense de la République du Tchad a remercié la Russie, notant qu’elle a toujours été un partenaire fiable des États Africains, contrairement à la France, au Royaume-Uni et aux États-Unis, qui n’ont fait que profiter des Africains », a indiqué le Ministère Russe de la Défense, cité par TASS.