Maux de têtes à venir ? (Par Mahamadou Diallo)
La rébellion de Wagner en Russie et les évènements passés du vendredi 23 au samedi 24 juin ont révélé plusieurs éléments de faiblesse sur la Russie et de manque de fiabilité sur Wagner. La mutinerie lancée par Prigogine, qui en l’espace de 24 heures a réussi à parcourir 780 kilomètres depuis Rostov-sur-le-Don (10ème ville du pays avec plus d’un million d’habitants), en territoire russe, pour arriver à 200 kilomètres de Moscou seulement a révélé la faiblesse du modèle de l’appareil sécuritaire russe. L’état-major russe a été incapable de stopper l’avancée des mercenaires vers Moscou et fut rapidement débordé par la situation, ce qui révèle son impréparation donc sa faiblesse stratégique.
Le modèle sécuritaire russe entre public (armée) et privé (Wagner) s’est montré très peu fiable. Les généraux de l’armée russe, remis en question maintes fois par Prigojine, ont été totalement passifs face à la mutinerie de Wagner, voire complices pour certains de cette action. Le maintien de Moscou ne tenait donc qu’à un fil ; sans la décision de retrait de leur chef, Wagner aurait pu atteindre la capitale le 24 juin au soir.
De plus, les dissensions internes au sein de l’appareil sécuritaire russe ne vont faire que s’aggraver. Poutine se voit affaibli politiquement, avec un ancien allié, le monstre Prigojine qu’il a créé, qui se permet de critiquer violemment et régulièrement le ministère de la Défense et son chef d’Etat Major sans que le chef de l’Etat ne réagisse. La remise en cause directe du pouvoir de Poutine par Prigojine est une humiliation pour l’homme soit disant fort du pays qui se voit perdre la face au sein de la communauté internationale.
Quant à Prigojine, son soulèvement contre son allié et protecteur de toujours, Poutine, est le signe d’un homme cupide, peu soucieux de l’intérêt national et centré sur ses intérêts personnels, en un mot un mercenaire.
La mutinerie de Prigojine a non seulement fait des morts du côté russe mais a également sapé complètement le moral russe sur le front ukrainien et la cohésion du pays. Désormais retranché en Biélorussie, Prigojine aura désormais un agenda centré sur ses ambitions face à Poutine et sur la sauvegarde de l’empire Wagner, ce qui va déstabiliser sans aucun doute l’action de ses troupes sur les différents terrains, et en premier lieu sur le terrain africain.
Alors que la puissance militaire russe est totalement discréditée sur son propre territoire, comment pourrait-elle être performante sur d’autres terrains ? On le voit en Ukraine, la puissante armée russe ne parvient pas à battre l’armée ukrainienne. Qu’en sera-t-il en Afrique ? Alors que la Russie et son partenaire sécuritaire Wagner sont discrédités au plus haut point, comment pourront-ils encore justifier leur impérialisme sur certains pays comme le Mali ou la Centrafrique ?
Ces pays vont devoir faire face à un dilemme cornélien pour choisir entre la Russie et Wagner ; vers qui les autorités maliennes ou centrafricaines doivent-elles choisir leur allégeance ? D’un côté, le problème pour les pays qui choisissent de poursuivre leur coopération avec Wagner est que cela risque de les couper de leur principal allié dans la communauté internationale. De plus, comment faire confiance à une entreprise de mercenaires qui du jour au lendemain se soulève contre son propre pays ? Pour un chef d’Etat, ce manque de fiabilité est un gros risque sur sa sécurité. De l’autre, le problème pour les pays qui choisissent la Russie est que les populations civiles ne vont plus accepter l’impérialisme d’un pays faible, au dirigeant plus que jamais fragilisé, incapable d’assurer la sécurité sur son propre territoire.
Dans ce contexte, le Sommet Russie-Afrique en juillet semble être d’avance un échec annoncé.
Mahamadou Diallo
Commentaires
Evgueni Prigojine a assur
D'une part, lors d'une r
Une faiblesse du mod