Niger : la petite embellie à 2 chiffres ne sonne pas le glas de la pauvreté (Par ICON Niger)
Lors d’une session du Conseil des ministres, fin mars, le Gouvernement a annoncé que le Niger a enregistré une croissance économique de 11, 5%, un taux à deux chiffres qui est synonyme, selon la rhétorique officielle d’embellie économique. Seulement, faut-il ne pas se méprendre, surtout dans le cadre d’une économie, grandement, inégalitaire, et qui peine depuis plusieurs années à doper le taux d’emplois, et conséquemment à réduire le niveau de chômage dans un pays, où la corruption et les dénis de droits sur des contrats publics revendiquent de beaux restes.
Ces perspectives de croissance économique à double chiffres, « enregistrées » pour la première fois au Niger sont, donc, à examiner avec précaution. D’autant plus que la croissance économique d’un pays dépend d’une multitude de facteurs tels que la stabilité politique, le développement des infrastructures, le niveau de l’investissement et la diversification économique. C’est pourquoi, cette prouesse, annoncée à grand bruit, par les autorités nationales, peut se révéler paradoxale au regard des défis multiformes auxquels le pays est confronté : pauvreté, chômage, faible productivité, inégalités de revenus et insécurité alimentaire.
Pays enclavé, fouetté couramment par des crises nutritionnelles et alimentaires récurrentes et ployant sous l’effet d’attaques terroristes, le Niger, fort de 23 millions d’habitants, présente une économique complexe. Laquelle est notamment affectée par les fluctuations des prix des matières premières, le développement économique inégal et les conflits civils et régionaux.
Par ailleurs, la dette extérieure est en constante augmentation ces dernières années dans le pays, se situant à 4,7 milliards de dollars en 2020, soit 39,2% du PIB contre 45% de son PIB selon le FMI en 2021 et 50.9% en 2022. Bien que cela soit inférieur à la moyenne de l’Afrique subsaharienne, cette dette extérieure du Niger reste un fardeau pour son économie. Les emprunts servent souvent à financer des projets d’infrastructures ou pour payer d’autres emprunts à échéances et très rarement des projets de développement. Il est primordial que cette dette soit gérée avec prudence pour éviter de tomber dans le piège de l’endettement excessif.
Comme la croissance par l’investissement n’est pas forcément inclusive, la pauvreté a pris les ascenseurs malgré la croissance annoncée à 2 chiffres. Pour preuve, 2 millions de personnes sont actuellement en insécurité alimentaire aiguë sévère (période novembre-décembre 2022) au Niger, ce chiffre pourrait atteindre près de 3 millions de personnes pendant la période de soudure en 2023 (saison des pluies), selon un récent rapport publié par le bureau humanitaire des Nations Unies.
En revanche, le taux d’inflation du Niger est resté relativement stable ces dernières années, avec une moyenne de 2,8% entre 2016 et 2020. Il est important de noter que les fluctuations des prix des denrées alimentaires ont souvent un impact important sur l’inflation dans le pays, en particulier dans les zones rurales.
La dette extérieure du pays doit également être gérée avec prudence pour éviter l’endettement excessif et les risques économiques qui en découlent. Enfin, la stabilité politique et la paix sont essentielles pour favoriser un développement économique durable et durable dans le pays. Ce n’est pas la bonne utilisation de la dette qui fait qu’elle augmente mais le déficit budgétaire lié au fait de vivre au-dessus de ses moyens qui oblige à nous endetter pour rembourser les dettes précédentes.
Au regard de ce qui précède, même si le Niger a connu, en raison de la croissance de la production agricole, minière et pétrolière, une croissance économique moyenne de 5,8% entre 2016 et 2020, l’on doit prendre avec beaucoup de prudence et de lucidité la prouesse annoncée par le gouvernement.
La Rédaction ONG ICON – Niger Stop Corruption
Commentaires
C’est irréversible. L’Afrique est plus que jamais décomplexée. Elle ose même au point de surprendre aussi bien ses populations que ses traditionnels partenaires. Ces derniers, véritables tortionnaires et méchantes sangsues, l’ont traite jusqu’aux os.
Et l’ingénieur agronome René Dumont n’a pas eu tort d’affirmer, dans un livre publié en 1962, que le continent noir était mal parti. Tant ses dirigeants manquaient manifestement de lucidité avec le malheureux choix qu’ils ont fait de privilégier le commerce extérieur au détriment de leur propre agriculture.
60 ans après cette affirmation d’un homme de terrain qui sommait les élites africaines issues nouvellement des indépendances « de reprendre en main leur agriculture, leur école en parvenant notamment à établir une culture vivrière locale et à éradiquer [enfin] la faim mais aussi en repensant l’école et ses structures », on peut le dire, le réveil a sonné.
Cette liberté retrouvée, cette émancipation ou cette décomplexion, est sans doute le fruit du combat mené tambour battant par une jeunesse sortie, en partie, des écoles occidentales ou à tout le moins, en contact permanent avec le reste du monde.
Cette jeunesse, soulignons-le, a les pieds dans le néolithique et la tête dans le thermo-nucléaire.
A suivre
Elle sait presque tout et n’en pouvait plus de voir son continent malmené ainsi par un autre ou d’autres dans un monde où, pourtant, l’on prône le respect mutuel.
Ainsi, poussés par un peuple réveillé, assoiffé de liberté pure et de conquête historique, les chefs d’Etat africains devenus décomplexés à leur tour par le jeu de la transitivité, se sont offert le luxe de faire d’une pierre plusieurs coups. Sans crainte aucune de se faire tirer les oreilles par l’ogre occidental de partenaire, ils sont entrés « pieds et mains joints » dans un partenariat multilatéral gagnant-gagnant.
Un choix responsable et assumé qui les conduit aussi aisément aux sommets France-Afrique, Afrique-Amérique, Afri-Japon, que sereinement aux rencontres Chine-Afrique et même Russie-Afrique. Le supplice ne pouvait plus durer longtemps devant tant et tant de choix discriminatoires des partenaires qui, visiblement, ne voient pas les Africains comme des hommes et des femmes avec lesquels il faut traiter d’égal à égal. Mais plutôt comme des vaches à traire.
Le 20 octobre 2020, au terme d’une visio-conférence organisée à la fois par l’ONU, le Danemark, l’Allemagne et l’Union européenne pour venir en aide à trois pays d’Afrique de l’Ouest dans leur difficile lutte contre le terrorisme, les donateurs ont promis de rassembler 1,7 milliard de dollars.
Trois ans plus tard, demandez au Maliens, Nigériens et Burkinabè si cette aide leur est parvenue.
Par contre, un an après le début de la guerre en Ukraine, les pays de l’Otan en sont déjà à 151 milliards d’euros d’aide militaire, financière ou humanitaire à l’Ukraine, selon le dernier rapport de l’Institut Kiel. Ce rapport a été publié le 4 avril 2023. Les Etats-Unis à eux seuls ont soutenu le pays de Zelensky à hauteur de 71,28 milliards d’euros.
Les Russes qui, apparemment, ne font pas les mêmes calculs que les responsables de l’Otan, ont décidé d’aider sérieusement ces pays africains à sortir de l’impasse. Ceux-ci ont reçu du pays de Poutine des armes de guerre, des chars, des avions de combat et même des combattants aguerris pour bouter hors de leur territoire ces méchants hommes qui tuent les yeux ouverts.
Cette aide somme toute efficace qui rend la Russie plus que populaire chez les populations africaines reconnaissantes, a réveillé certains pays de l’Otan dont les Etats-Unis qui, sans protocole, ont pris la surprenante décision d’apporter désormais une aide substantielle aux pays en proie aux attaques jihadistes.
L’Amérique ne s’est même pas cachée pour annoncer à l’AFP qu’il était crucial que ces pays reçoivent un soutien occidental afin d’empêcher la fulgurante progression des militaires russes qui forment la société de sécurité privée russe Wagner.
C’est donc la crainte de voir la Russie s’implanter durablement en Afrique de l’Ouest qui fait sortir l’Amérique de sa cachette d’où personne ne pouvait la sortir, même pas les appels au secours des femmes et des enfants victimes des fous du jihadisme.
Et, comme si elle voulait rattraper absolument son retard, elle a engagé une véritable course contre la montre. Sur le plan diplomatique, on assiste à un ballet qui ne dit pas nom. L’Afrique que l’on ne voit qu’à travers ses matières premières, est devenue la destination privilégiée des hauts responsables américains.
On a eu d’abord la secrétaire au Trésor Janet Yellen, puis l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU Linda Thomas-Greenfield, ensuite la première dame Jill Biden suivie du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. Et dernièrement la vice-présidente Kamala Harris.
Sur le plan financier, militaire et humanitaire, une aide de 100 millions de dollars sera débloquée sur dix ans afin de soutenir le Togo, la Côte d’Ivoire et le Bénin dans la lutte contre les terroristes.
Comparé à l’aide que l’Ukraine a reçue des Etats-Unis en seulement une année, ce soutien financier porte bien les intentions américaines. C’est pourquoi, il faut être reconnaissant aux Russes et aux Africains décomplexés qui vont obliger l’Occident à regarder autrement le continent noir. Parce qu’il est maintenant bien parti.
Quand l'élève dépasse son mentor!
C'est M. Issoufou alias Charlie qui a tant chanté cela mais il n'a pas vu le bout du tunnel.
Le rêve des voleurs de la secte rose des voleurs a finalement pu se réaliser 2 ans après le départ du chef de gang.
Pendant que le chef de gang de la mafia dandagienne se la coule douce dans une prison dorée qu'il s'est lui incrusté sous haute protection de son élève initié, ce dernier pour faire plaisir à son mentor, brandit la fameuse croissance dite à 2 chiffres dans un pays meurtri dans une pauvreté endémique de rang mondial où il égrène depuis plus de 10 ans, le chapelet honteux de dernier rang au plan du développement humain. Curieux, une croissance à deux chiffres dans un pays où il fait le moins bon vivre au monde selon le classement du PNUD et où l'insécurité est une menace à l'atteinte des objectifs de croissance.
Comment peut-on démontrer une telle croissance dans un pays en crise sécuritaire, alimentaire et dont l'administration est hyper politisée et léthargique avec une multitude de profils qui ne correspondent pas aux postes et donc où la chaîne de production laisse à désirer, dans un contexte de morosité mondiale née de la crise sanitaire mondiale.
Un pays truffé de jeunes chroniquement chômeurs qui ne savent même plus à quel saint se vouer.
Un pays sans industries véritables pour booster la productivité.
Un pays où les méthodes de travaux champêtres sont du moyen âge.
D'où sort le boom de productivité. De qui se moque-t-on.
Ah! Les dits intellos de la secte rose des voleurs convertis en gangs de voleurs de deniers publics! "Le Niger est riche mais mal géré" dixit Issoufou devenu sous sa gouvernance chef de gang des voleurs. Kaytcho!
Les champions de slogans et d'expression creux.
Prix Nobel de l'économie au chef du gouvernement.
Le ridicule ne tue pas.