LES ONG, SOUTIENS DE TAILLE POUR AIDER A REDRESSER LE PAYS (Par Omar Sylla)
Entre chocs climatiques, épidémiologiques et sécuritaires, le Niger est confronté aux crises en tout genre ces dernières années. Bien qu’aucun pays ne soit en capacité de se développer grâce aux aides, les ONG tentent, tant bien que mal, à réduire la vulnérabilité des Nigériens. 3,6 millions de personnes sont concernées, soit 15 % de la population.
552,6 millions de dollars sont nécessaires pour financer le Plan de réponse humanitaire 2022 et fournir une assistance multi sectorielle en eau, sécurité alimentaire, santé et en éducation... Le plan a été lancé en février en complémentarité du Plan de soutien du gouvernement dont le budget s’élève à 481 millions de dollars (279 254 989 581 FCFA).
Au moins 62 % de la population est en difficulté
Le Plan de réponse humanitaire 2022 cible 2,3 millions de personnes pour une aide urgente (contre 1,4 millions en 2021) et un peu plus de 62 % de la population est en réelle difficulté. Il s’adresse aux populations déplacées internes, aux communautés hôtes, aux réfugiés et aux victimes des inondations.
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (UNOCHA), en mai 2022, les communes de Torodi et Makalondi ont accueilli 15 140 personnes déplacées, qui s’ajoutent aux 17 000 réfugiés du Mali installés dans les régions de Tillabéri et de Tahoua. En tout, 115 150 personnes sont comptabilisées. La malnutrition chronique fait aussi des ravages pour près de la moitié de la population (45,1%) : le Niger vit l’une des plus graves crises alimentaires depuis 20 ans.
Les actions humanitaires, de plus en plus nécessaires
« Le dévouement et la qualité de la collaboration des autorités, au niveau central et déconcentré, assurent la bonne conduite des opérations humanitaires au Niger », a estimé Louise Aubin, coordonnatrice humanitaire au Niger. Selon une déclaration du Premier ministre, Ouhoumoudou Mahamadou, le gouvernement s’est récemment engagé « à prendre toutes les dispositions nécessaires à la réduction des risques et à apporter l’assistance nécessaire » aux concitoyens en situation de vulnérabilité « dans un cadre de gouvernance responsable et d’une gestion efficace et inclusive de l’action humanitaire et des catastrophes... »
Au 31 décembre 2020, date du dernier recensement connu, le pays compte un total non négligeable de 3 501 organisations non gouvernementales (ONG) et d’associations de développement (AD), nigériennes à 92 % et étrangères à 8 %.
L’avenir est dans la transparence et la traçabilité
Un rapport portant sur l’exercice 2020 des ONG et des AD relève plusieurs manquements. Certaines structures n’ont pas respecté le protocole de création et d’exercice des associations, voire l’obligation de dépôt des rapports d’annuels d’activités. En conséquence, seuls 72 milliards FCFA de dépenses sur les 99 milliards investis par les structures humanitaires ont été certifiés par les cabinets d’experts.
De plus, le cadre juridique nécessite aujourd’hui un « assainissement » du secteur. Cela se traduira, entre autres, par une synergie avec les administrations publiques et par la prise en compte des dispositions de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Révision des textes réglementaires
A la demande du président de la République Mohamed Bazoum. L’État a organisé des « assises nationales ». Le but : faire des rappels à la réglementation et mieux encadrer, par la loi, les actions des partenaires du développement sur le territoire.
Compte-tenu du nombre très important des structures et de leurs ressources associées, le décret de référence (du 25 septembre 1992 portant modalités d’application de la loi du 20 mai 1991 portant régime des associations) devient obsolète. Le 24 février dernier, le Conseil des ministres a adopté un nouveau décret portant modalités d’application de la loi sur le régime des associations. Il vise à répondre aux « nombreux défis dans la gestion, le contrôle et la surveillance des activités » des organisations non gouvernementales et des associations d’aide au développement.
Omar Sylla