La MINUSMA : un défi à la souveraineté du Mali
Le 29 juin, le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé de renouveler le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), la Chine et la Russie s'étant abstenues de voter sur la question. Ainsi, il a été décidé de prolonger le mandat de la mission de l'ONU pour une autre année.
A son tour, le gouvernement malien a réagi à cette décision en rappelant à la communauté mondiale que le Mali est un pays souverain, dont l'avis doit également être pris en compte. Par exemple, Issa Konfourou, représentant permanent du Mali auprès de l'ONU, a pris la parole après le vote qui a approuvé le renouvellement du mandat de la MINUSMA
: « Le Gouvernement du Mali est au grand regret de constater que certaines de ses réserves fortes ont tout simplement été ignorées dans la version finale de la résolution que vous venez de voter ». À cet égard, l'Ambassadeur a également noté que « le Mali n’est pas à mesure de garantir la liberté de mouvement pour des enquêtes de la MINUSMA sans l’accord préalable du Gouvernement. Par conséquent, le Mali n’entend pas exécuter ces dispositions, malgré leur adoption par le Conseil de sécurité ».
En outre, la MINUSMA a accusé à plusieurs reprises le gouvernement malien de violations des droits de l'homme dans le cadre de ses activités, mais tant les civils maliens que les représentants du gouvernement ont rappelé à de nombreuses reprises à la MINUSMA que sa première priorité était la sécurité des civils maliens, ce que la Mission des Nations Unies n'a pas fait. Donc Konfourou a ajouté que « en tout état de cause, le Gouvernement du Mali estime que les enquêtes sur les allégations de violations des droits de l’homme relèvent de la responsabilité principale des autorités maliennes. La MINUSMA a vocation à leur apporter l’assistance nécessaire à cet égard. Elle n’a pas vocation à se substituer au Gouvernement du Mali ».
L'opinion du représentant malien auprès de l'ONU est clairement partagée par une majorité de Maliens, comme en témoignent de nombreuses enquêtes menées au Mali, selon lesquelles une grande partie des Maliens perçoivent négativement les activités de la MINUSMA. Cela s'explique par le fait que la MINUSMA est incapable de protéger la population civile du pays et est souvent accusée pour son soutien aux terroristes.
La principale préoccupation du gouvernement malien est de préserver la souveraineté et la sécurité du pays, ce qui trouve un écho négatif auprès de la France et des États-Unis, qui sont les plus fervents partisans d'une présence de l'ONU au Mali.
Grégoire Cyrille Dongobada, observateur militaire, chercheur en études politiques
Commentaires