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Que deviennent nos étudiants d’élite ? (Par Gado Alzouma)
La compétition que se livrent les plus grandes puissances mondiales pour attirer les étudiants internationauxs’est intensifiée ces dernièresannées et s’est traduite par une plus forte mobilité académique. En 2019, l’UNESCO estimait que plus de 5.500.000 étudiants se formaient hors de leurs frontières. Les États-Unis viennent en tête des pays d’accueil avec plus d’un million d’étudiants suivis de pays comme la Chine, la France, l’Australie,le Royaume-Uni, le Canada, etc.Denouveaux pays de destination tels que la Malaisie,la Turquie, le Maroc ou même, à une échelle sous-régionale, le Ghana ou le Sénégal,sont aussi en train de rafler une part de plus en plus importante de ce marché. Bien que la pandémie du Covid-19 ait sensiblement ralenti ce phénomène, tout indique qu’il est prévu pour repartir à la hausse dans les prochaines années.
Deux faits majeurs expliquent cette tendance àla mobilité croissante des étudiants et à l’internationalisation de l’enseignement supérieur: le poids grandissant des classements universitaires à l’échelle mondiale et la place de l’anglais dans les systèmes d’enseignement globaux. Ce sont les classements qui orientent les choix des meilleurs étudiants, mais aussi ceux des étudiants les plus riches sur tous les continents. C’est ainsi que chaque année les dirigeants de toutes les institutions académiques à travers le monde attendent avec fébrilité la parution del’AcademicRankings of World Universitiesde la Shanghai Jiao Tong University, du World UniversityRankingsde Times Higher Education, du QS (QuacquarelliSymonds) World UniversityRankings, et d’autres encore, tel que de l’US News Best Global UniversitiesRankings, etc. Quant à l’anglais, il est devenu la langue incontournable de la science et de la recherche et un critère de sélection majeur pour l’accès aux emplois les plus prestigieux et souvent les plus lucratifs.
L’influence exercée par ces deux facteurs d’attractivité et d’évaluation des performances universitairesest telle que certains pays ont été amenésà modifier l’organisation mêmede leurs établissements d’enseignement supérieur pour répondre aux critèresélaborés par les auteurs de ces classements et y hisser leurs universités au plus haut niveau.En France, c’est le cas de l’Université Paris-Saclay (passée du 42ème rang en 2018 au 13ème rang en 2021), de Paris Sciences et Lettres (300ème en 2018 et 36èmecette année) ouencore de l’Institut Polytechnique de Paris, qui figurent toutes aujourd’hui parmi les 50 meilleures universitésdu monde grâceà leur restructuration récente.Aujourd’hui, dans toutes les grandes écolesfrançaises, les programmes conçus pour attirer les meilleurs étudiants internationaux et pallier les problèmes présentés par la non-lisibilité, à l’étranger, du système français des classes préparatoires, sont en partie ou entièrement enseignés en anglais.
Toutefois, les deux facteurs évoqués ci-dessus ne suffisent pas à expliquer à eux seuls ces évolutions. On doit les replacer dans un contexte d’internationalisation et de marchandisation croissantes de l’enseignement supérieurqui est à la fois source de gains économiques, de prestige international, d’influence politique et culturel et de main d’œuvre hautement qualifiée pour les pays développés de plus en plus confrontés auvieillissementaccéléré de leur population et aux transformations qui affectent les sociétés contemporaines,en particulier la numérisationgénéralisée de tous les secteurs d’activité, la technicisation croissante des emplois et l’avènement de ce que certains appellent désormais la 4ème révolution industrielle, notamment le développement sans précédent de l’intelligence artificielle, de la robotique, des biotechnologies et des énergies renouvelables.
C’est ainsi qu’aux USA, les entreprises high tech.les plus puissantes de la SiliconValley (Google, Apple, Facebook, Oracle, Intel, etc.), les plus grandes banques d'investissement (Goldman Sachs, JMorgan, Morgan Stanley, UBS, etc.), les cabinets de conseil et stratégieles plus réputés (Deloitte, McKinsey, EY, PwC, etc.) aussi bien que le gouvernement américain dans tous ses démembrements puisent dans ce vivier des centaines de milliers d'ingénieurs et d’experts dans tous les domaines. Ils sont d’ailleursl’une des principales sources de financement de l’enseignement supérieur. Ils génèrent chaque année des revenus de plusieurs dizaines de milliards de dollars et assurent le maintien de la compétitivité technologique et scientifique américaine. Les milliers de laboratoires et de centres de recherche ne pourraient pas fonctionner sans eux car ils constituent plus de 55% de ceux inscrits en master et en doctorat en mathématiques, en informatique et en études d’ingénieurs et parfois plus de 80% dans certains domaines spécifiques.Enfin, il faut noter qu’ils contribuent fortement à changer la composition de la population qualifiée dans les pays d’accueil. Les immigrants subsahariens par exemple figurent parmi les groupes de population les plus éduqués aux USA: en 2015, 69 % de ceux d’entre eux âgés de 25 ans ou plus déclaraient avoir au moins un certain niveau de formation universitaire et 40% avaient un diplôme équivalent au bachelor. Ils étaient respectivement de 49% en Grande-Bretagne et de 30% en France.
La Chine, l’Inde, la Corée du Sud et dans une moindre mesure le Vietnam ou le Brésil constituent les pays d’origine de la plus grande partie des étudiants internationaux, mais de nouvelles tendances sont apparues ces dernièresannées avec l’émergence de l’Afrique et surtout du Nigeria qui occupe désormais le 8ème rang mondial en termes de mobilité des étudiants et qui est devenul’un des principaux marchés de recrutement pour les universitésaméricaines, anglaises, malaisiennes, australiennes, etc.On estime qu’il y a aujourd’hui plus de 100.000 étudiantsnigérians qui sont inscrits dans ces pays. L’Egypte, l’Afrique du Sud, le Ghana, le Kenya, le Cameroun, etc., comptent aussi des dizaines de milliers d’étudiants à l’étranger et leur nombre ne fait que s’accroître.
D’après Campus France, en 2020 plus de 404.000 étudiants africains poursuivaient leurs études à l’étranger. En 2010 déjà, alors qu’à l’échelle globale les étudiants africains ne représentaient que 10% du total des étudiants en mobilité, le nombre d’étudiants en mobilité par rapport au nombre total d’étudiants africains se situait en moyenne à 6%, soit le taux le plus élevé au monde. En 2020 le taux de mobilité des étudiants africains était le double de celui de la moyenne mondiale avec des chiffres encore plus élevés pour certains pays. L’UNESCO souligne par exemple qu’en 2016, 10% des étudiants camerounais effectuaient leurs études en dehors de leur pays, soit 5 fois la moyenne mondiale. Même dans un pays aussi pauvre que le Niger, le taux de mobilité des étudiants aujourd’hui est de 7,5%, soit près de 4 fois la moyenne mondiale.
Ce taux élevé de mobilité des étudiants africains est boosté par l’émergence desclasses moyennes africaines. En effet, à la différence de la période coloniale ou même des premières décennies après les indépendances, périodes caractérisées par « un refus de l’école8 », les familles africaines, surtout les familles urbaines et éduquées et les familles les plus riches, ont maintenant compris tout le bénéfice qu’elles peuvent tirer d’un investissement dans l’école ou, mieux encore, d’un investissement dans les écoles d’élite étrangères qui reçoivent des centaines de milliers de demandes d’inscription de tous les pays du monde et dont l’accès fait l’objet d’une compétition féroce à l’échelle internationale. C’est ainsi que, pour ceux des étudiants d’élite qui ne sont pas assez fortunés, les pouvoirs publics nationaux africains et étrangers participent fortement à cette volonté d’expatriation en offrant des bourses aux meilleurs d’entre eux. Au Niger par exemple, chaque année les meilleurs bacheliers se voient offrir des bourses par la Tunisie, le Maroc, l’Algérie, la Turquie, etc. qui promeuvent ainsi le prestige de leur enseignement supérieur et leur influence économique, politique et culturel dans nos pays.
Tout se passe comme si les gouvernements africains admettaient tacitement la faillite des universités et grandes écoles africaines, le fait que les meilleurs établissements d’enseignement supérieur se trouvent ailleurs qu’en Afrique et que les meilleurs étudiants africains ne doivent pas étudier en Afrique. C’est une anomalie fondamentale que tout le monde semble pourtant trouver acceptable, comme allant de soi quand on ne célèbre pas l’excellence africaine par le biais d’institutions étrangères prestigieuse auxquelles ces étudiants ont accédé. Les centres d’excellence créés ci et là ont souvent même pour objectif déclaré de placer le plus grand nombre de brillants étudiants africains à Harvard, à Princeton, au MIT, a Polytechnique Paris ou à Cambridge ou Oxford. Ces étudiants peuvent d’ailleurs ne pas être toujours suffisamment brillants mais sont néanmoinssouvent acceptés par des institutions comme Harvard qui appliquent le principe de la legacyen acceptant des candidats dont les notes ne sont pas suffisantes mais qui sont des enfants de grandes personnalités politiques, de grands donateurs ou d’alumni (fils d’anciens étudiants de Hravard) et qui peuvent ainsi booster la reconnaissance internationale de l’école et l’influence des Etats-Unis dans leur pays grâce simplement à leur pedigree. (N.B. Contrairement à une légende très répandue, les étudiants acceptés à Harvard ne sont pas toujours, d’un point de vue académique, « les meilleurs ». Près de 40% d’entre eux appartiennent aux catégories mentionnées ci-dessus ou sont des athlètes confirmés).
Toutceci montre que la mobilité internationale des étudiants est devenue un des grands enjeux de la compétition culturelle, économique et politique que se livrent les grandes nations car elles se donnent ainsi non seulement les moyens de capter presque gratuitement une main d’œuvre hautement qualifiée à la formation initiale de laquelle elles n’ont pas participé, mais elles accroissent aussi leur propre prestige et leur propre emprise sur nos pays tout en se donnant les moyens de rester technologiquement et scientifiquement compétitives en accueillant les meilleurs cerveaux à qui des bourses généreuses et des emplois lucratifs et prestigieux sont proposéesà l’issue de leurs études.
Alors que l’Afrique a été une source de main-d’œuvre servile pendant des siècles, beaucoup de ses travailleurs intellectuels les meilleurs semblent aujourd’hui suivre le même chemin que leurs aïeux en offrant cette fois volontairement leurs services aux pays occidentaux.S’il faut se féliciter du fait qu’aujourd’hui ils font souventpartie de l’élite mondiale, il ne faut cependant pas oublierque seule une infime minorité prend le chemin du retour contribuant ainsi à accentuer le fossé entre nous et les pays développés.Qui faut-ils blâmer pour cela ? Pour moi, seuls les gouvernements africains, incapables d’offrir à leur jeunesse des institutions d’enseignement supérieurs compétitifs, sont à blâmer. Car on ne saurait reprocher, sans une bonne dose d’hypocrisie, aux étudiants et à leurs parents d’offrir, quand ils le peuvent, les meilleures chances de succèsdans la vie à leur progéniture. On ne saurait non plus reprocher aux pays occidentaux de saisir des opportunités quand elles s’offrent dans un monde où il faut donner du coude pour avancer. C’est tout simplement de bonne guerre. Si nous voulons bien leur offrir presque gratuitement les meilleurs de nos enfants formés à nos frais et au prix de mille sacrifices, eh bien, ils sont preneurs.
GadoAlzouma, Professeur titulaire des universités.
Commentaires
par ta signature, tu es Professeur....
Tu te dois respecter la pagination et suivi des phrases par une aération, TOTO A DIT ne sait pas comment les intellectuels appellent les agencements et suivi des phrases et pourquoi ponctuation .....
A moins qu'un glitch technique de reproduction involontaire peut être de ta part ..... TOTO A DIT voit une broussaille de phrases condensées des fois....
TOTO A DIT dit avec assurance , eût été un de tes étudiants qui avait mélangé les phrases en condensé, sa
sa note finale allait en pâtir ...
En illustration , si c'était un Zélève qui avait écrit TOUTCECI pour tout espace ceci ou OUENCORE pour ou encore ..... et autres condensés de sentences , le professeur titulaire des universités allait le stylo rougé....
En dehors de cela , le sujet est intéressant ......
Le seul constat et consentement validé de TOTO A DIT esr que L'ANGLAIS n'est pas seulement devenu MAIS à TOUJOURS ÉTÉ une langue incontournable dans les recherches supérieures.... Tu rentres dans certaines bibliothèque d'érudition , c'est section en FRANÇAIS et en documentation que tu n'allais pas voir ou pas plus de 5 à 10 livres machin avec DONGON SOUROUTOU , LONG PARLEMENT ou papotage que les Français adorent ....
Si ce ne sont pas dans ces pays Francocons, qui s'intéressent réellement au FRANÇAIS ......?
APPRENEZ L'ANGLAIS .... la langue aussi plus parlée à l'international aussi bien dans les affaires qu'autres...
Do you understand , what TOTO A DIT is saying .....?
For you personal empowerment , learn ENGLISH OOOOOO....
Why are you staring TOTO A DIT with those eyes of owls or chouettes..... Of course , TOTO A DIT is not referring to the Professor, but YOU...
Certains mots (OUENCORE, TOUTCECI) et certaines phrases ont été "condensés" suite à la publication électronique. Tout le monde comprend cela et je ne vois pas en quoi ce genre de choses qu'on voit tout le temps dans les publications électroniques serait grave.
Il faut arrêter d’être inutilement et gratuitement méchant.
Ton commentaire est pitoyable.
A moins sous le pseudo Habib d'être l'auteur, convient il de dire que TOTO A DIT , loin d'être "méchant" est positivement SÉVÈRE.
Pour dire qu'avec ta sortie et argumentaire de ....."certaines phrases ont été "condensés" suite à la publication électronique." que TOTO A DIT qualifie de NICE TRY BUT NOT CONVINCING!!!
Insinues tu que dans les institutions universitaires ou la dispensation des cours se fait online , sans présence physique des Professeurs, cadre physique tenant d'amphithéâtres, selon ta logique , si un Étudiant soumet un travail , assignment, a son Professeur, avec le GLITCH du condensé, excuse lui sera donnée par le prof sous le couvert de publication électronique ??
Si des tels discordances apparaissent , positivement que le Professeur utilise une version dépassée...
TRÊVE de discussion et de papotage , tu dois savoir que la bouche de TOTO A DIT n'a pas de caleçon , loin donc l'idée d'être méchant ....
Ce que tu n'accepteras de l'étudiant , devrait aussi commencer et t'être appliqué.....
Si tu sais aussi un tant soit peu LiIRE, tu auras dû voir qu'en dehors de ses observations , TOTO A DIT a bien dit au post #1, ...
Le sujet est intéressant, bien s'entendant , la contribution du prof.
Ton problème si problème il y a, est où donc ....
Il faut laisser le prof. tranquille. Je suis Habib. C'est même mon vrai nom et non un pseudo. Comment sais-tu que le texte a été soumis avec le glitch du "condensé"? Tu n'en sais rien. Tu insinues seulement pour faire mal à quelqu'un. Tu vois, même ta réponse montre encore une fois ta méchanceté. Pour la phrase que tu as citée, voici exactement ce que j'ai écrit: "Certains mots...ET certaines phrases...". Pour le mot "condensés", c'est toi qui l'as utilisé. Je l'ai simplement repris.
Pourquoi TOTO A DIT perd son temps même, le choix de ton nom n'engage que toi ...et TOTO Z DIT est aussi fier de son Pen name ....
Pour dire Ooooo, en quoi à son allégée maladie te concerne et devient ton problème et depuis quand son etat de santé devient ton problème'..
Dégages là bas and ..... mind your own business....
Got it !