L’ECOLE et la réforme salvatrice - Première partie : Une justification
Comme annoncée dans « Renaissance Culturelle au Niger », cette première partie de « l’Ecole et la Réforme salvatrice », tentera de relever quelques tares majeures de notre société, tares impliquant le citoyen ordinaire et le gouvernant. Initialement donc, je vous présentais un tableau des produits de notre école. Tableau délibérément peint, assez sombre, mais qui est nettement en deçà de la réalité m’a-t-on fait remarquer. L’objectif ici, est de faire constater les effets néfastes des mutations culturelles que notre société a connues, qui se sont opérées sur elle à date relativement récente.
En effet, sans aucune intention de soulever une polémique gratuite et stérile, je déclare être parmi ces nigériens qui s’accrochent sur l’intime conviction, que la Conférence Nationale, tout en nous ayant gratifié de la démocratie et de ses usufruits, a marqué hélas, l’avènement d’un tournant négatif du point de vue de la vie communautaire.
Ici, il s’agit d’illustrer nos tares par des exemples de comportements et d’actes posés depuis l’avènement de la démocratie pluraliste. Avènement très mal compris, pas seulement par le citoyen lambda, mais mêmes par nos politiciens qui s’en servent comme tremplin pour gouverner le peuple. En effet, où, en dehors du Niger a-t-on vu un élu abandonnant carrément sa base, la durée d’un mandat ? Où, sinon qu’au Niger, les cortèges présidentiels endommagent-ils des biens d’autrui (voiture, baraque et tout objet sur le sillage)? Où, plus que chez nous, la nomination par Décret est-elle synonyme de grande fortune ? Nulle part qu’au Niger, où le régime, pour se protéger, réprime l’homme dans la rue et saccage son bien aux moyens de grue posée sur camion TLM. Rien que pour cela. Alors quelle Culture faut-il faire renaitre ? Culturellement, justement, nous ignorions ces pratiques à ce niveau de responsabilité.
Oui, au Niger, nous sommes avancés très loin dans l’immoralité. Serait-il exagéré de dire que nous avons franchi le Rubicon? Je pense que nous pouvons l’affirmer.
Pour s’en convaincre, observons : rien que la jouissance tous azimuts des libertés publiques est un indice palpable dans notre comportement globalement négatif de l’ère post conférence nationale. Je sais que c’est un tabou que d’en parler. Mais ceux que cela dérange, sont justement ceux-là, indexés plus loin, des nigériens au bas de l’échelle, chez qui, l’anarchie est un tremplin pour s’épanouir et se réaliser. C’est dire qu’ils vivent de cela. Ils sont le plus souvent sans métiers et ont eu l’ingénieuse trouvaille, que le nigérien raffole des scandales sur autrui, le nigérien aime très bien se délecter de la misère de l’autre. Or, la légalisation des libertés publiques dans ses aspects liberté de manifester, liberté d’opinion, rien que ces cas de libertés, ont suffi pour foutre la chienlit dans la maison.
Et le législateur d’observer ce monstre ainsi créé, sans capacité de le contrôler ; et le politicien, principal bénéficiaire des actes de vandales, selon la position confortable qu’il occupe, en jouit et en profite pour gérer la Cité ; et le citoyen lambda, acteurs, victime ou simple curieux, dont la vie quotidienne n’est fait que de çà ; et ; et tout le monde est témoin : profiteurs, victimes, ou « sa ma fou » de la situation.
Autres aspects de nos comportements malsains: les grèves sous toutes ses formes, les journées de ville morte, les marches harassantes, les Sit-in, les boycotts actifs , les chaises vides, les holdups électoraux, les trafics de bébés, achetés rubis sur l’ongle, les enlèvements d’enfants avec sacrifices humains, la profanation des cimetières à la recherche d’organes de personnes mortes, sensées se reposées en paix, les rebellions, le terrorisme, l’ethnocentrisme, le régionalisme, le clanisme, le racisme, le détournement massif de deniers publics, les surfacturations assassines, l’exclusion politique, la politisation à outrance du monde du travail, la promotion de la médiocrité, la corruption, le trafic d’influence, l’enrichissement illicite et spontanée, l’exhibition, le clientélisme, le favoritisme, le mensonge criard, la culture de la pauvreté, la crétinisation de la société, tout ceci couronné de délinquance et d’insécurité grandissantes.
Là où le bât blesse, c’est que ces pratiques ont suffisamment supplanté nos valeurs anciennes qui étaient les socles de notre meilleure existence en communauté. Où trouver la solidarité agissante et l’entraide entre familles ? Où profiter de cette hospitalité de naguère ? Mais d’où nous viens donc cette propension à voler les biens publics ? Comment expliquer cette course effrénée, à l’enrichissement rapide des responsables, gérant les deniers publics?
Dieu, Lui, sait et jugera.
Entre temps, je défis le nigérien qui me démentira. Le débat, en l’occurrence peut être ouvert, sur l’assertion qui me fait dire que toutes les tares de notre société d’aujourd’hui ont pour cadre et date de naissance la conférence nationale et ses trois laborieux mois pendant lesquels le travailleur nigérien a appris à piétiné la morale professionnelle ; important évènement sensé impulsé un nouvel élan à la bonne marche du Niger, hélas, dénaturé au paroxysme par qui on sait.
Nous en déduisons qu’une quelconque RENAISSANCE CULTURELLE ne peut pas s’accommoder de notre génération. Tout au plus, nous pouvons, nous devons en prendre en charge la réflexion et en assurer le cadre d’évolution au profit salvateur de la postérité.
Tadé
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