Un virus informatique aurait infecté les drones de l'armée américaine
Selon le magazine Wired, les postes de commande à distance de drones américains effectuant des missions en Afghanistan ou dans d'autres zones de conflits ont été infectés par un virus informatique.
"Un virus informatique a infecté les cockpits des drones américains Predator et Reaper, enregistrant toutes les commandes des pilotes quand ils effectuent à distance des missions", écrit le magazine, citant trois sources anonymes.
Il n'y a eu officiellement aucune diffusion d'informations confidentielles à l'extérieur de la base de Creech, dans le Nevada. Le virus n'aurait pas non plus empêché les pilotes d'effectuer leurs missions, précise le magazine. Mais les militaires américains n'arriveraient toujours pas à se débarrasser de ce virus, détecté il y a deux semaines.
"NOUS PENSONS QU'IL N'EST PAS TRÈS DANGEREUX, MAIS EN FAIT NOUS N'EN SAVONS RIEN"
"Nous l'éliminons, mais il revient à chaque fois. Nous pensons qu'il n'est pas très dangereux, mais en fait nous n'en savons rien", a résumé un des interlocuteurs anonymes de Wired. Les autorités américaines cherchent également à savoir comment le virus a pu s'introduire dans un parc informatique a priori très sécurisé.
"Les spécialistes militaires ne savent pas si le virus (...) a été introduit volontairement ou accidentellement", explique le magazine. Ils soupçonnent que des disques durs externes, que les pilotes utilisent pour transférer des informations d'un poste à un autre, soit à l'origine de l'infection.
Les drones sont devenus une des principales armes utilisées par les Etats-Unis ces dernières années. Le Washington Post rappelle que depuis l'investiture de Barack Obama, les Etats-Unis ont utilisé une trentaine de drones pour mener plus de 230 missions uniquement sur le sol du Pakistan, tuant près de 2 000 personnes. En 2009, l'armée de l'air y consacrait 36 % de son budget.
Les défauts de sécurisation des drones, notamment l'absence de cryptage, sont un de ses points faibles. Les militaires américains ont été stupéfaits de découvrir en 2009 que les insurgés irakiens avaient piraté le flux de données des drones Predator grâce un simple logiciel grand public acheté pour 26 dollars.
Le Monde