Les Etats-Unis font parler 3 000 voitures pour éviter les accidents
Pour un test à grande échelle, l'université du Michigan équipera de systèmes de communication 3 000 véhicules. Les informations échangées alerteront les conducteurs sur les dangers de la route.
Radars de recul, avertisseurs de franchissement de ligne blanche, appels automatiques vers les numéros d’urgence. Déjà présents dans les cylindrées haut de gamme, les aides à la conduite et les systèmes de sécurité passifs vont se multiplier dans les années à venir. Les autorités espèrent que demain les véhicules de série seront capables de communiquer entre eux pour alerter le conducteur d’éventuels dangers sur la route.
Cette technologie de communication, dite car-to-car (de voiture à voiture), est expérimentée par les constructeurs depuis plusieurs années, mais jusque-là peu, d’essais ont eu lieu à grande échelle. Le Département américain des transports vient de confier à l’université du Michigan le soin de mener une expérimentation dans des conditions réelles.
Un déploiement possible dans dix ans
Pendant un an, 3 000 véhicules participeront à ce test, 64 voitures fournies par 8 constructeurs seront dotées de ces systèmes de communication sans fil, les autres seront équipées de manière à pouvoir retransmettre les informations aux véhicules qu’elles croisent. Elles feront en quelque sorte office de routeurs.
Il s’agit « d’évaluer l’efficacité des voitures connectées dans la prévention des accidents », a indiqué le Département des transports dans un communiqué. Durant ce test, les « conducteurs de voitures, de 4X4 ou de fourgonnettes équipées d’appareils de communication poursuivront leur activité quotidienne ».
« Les données seront collectées et utilisées par le Département américain des transports pour décider si, d'ici à 2013, cette technologie s'avère assez efficace pour être adoptée. Si elle est approuvée, elle sera déployée dans les dix ans », a précisé Peter Sweatman, le directeur de l’institut de recherche sur les transports à la Technology Review du MIT.
80 % des accidents évités
En Europe, des projets équivalents ont été développés au sein du programme communautaire
eSafety. Réunis dans le consortium car2car, dix constructeurs – dont Peugeot et Renault – travaillent avec les équipementiers et les entreprises de télécoms pour définir un standard de communication.
« La technologie utilisée est un dérivé de la norme IEEE 802.11, aussi connue sous le nom "LAN sans fil" et fonctionne sur le spectre de fréquences de 5,9 GHz, peut-on lire sur le site de car-2-car, dès que deux ou plusieurs véhicules ou stations sont à portée d'ondes radio, ils se connectent automatiquement pour créer un réseau ad hoc, où chaque station [voiture équipée] est capable de connaître la position, la vitesse des autres. »
Les autorités estiment que la technologie pourrait réduire de manière conséquente les accidents. Le Département américain des transports considère ainsi que 80 % des collisions peuvent être évitées.
LMI