Le policier attrape un serpent
La situation sécuritaire tendue que vit notre pays nous impose des conduites nouvelles. A nous tous et, plus aux forces de défense et de sécurité qui doivent redoubler de vigilance.
Finies donc ces scènes où vous trouver des policiers en tapettes somnolant dans leurs fauteuils, l’arme jetée on ne sait où. Finies toutes ces scènes de négligence. C’est dans la ligne droite de ces nouveaux comportements que les policiers sur les postes routiers sont devenus de plus en plus exigeants.
Ils ne se contentent plus au passage des voitures de récupérer juste mille ou deux mille francs au chauffeur pour laisser passer les voitures. Non ! Ils sont debout, aux aguets, fouillant les sacs et identifiant scrupuleusement chaque personne.
A l’arrêt des bus, trois policiers se chargent de l’opération : un pour ouvrir tous les sacs et vérifier le contenu, un armé qui se plante à la porte du bus pendant que l’autre, avec des photos en main, circule dans le bus et dévisage chaque pas sager. Opération à saluer. Mardi dernier, revenant d’un voyage, j’avais eu à faire à un homme tout à fait étrange qui était assis à mes côtés. Ce n’est pas tant la saleté de ses habits qui dérange, mais les mauvaises odeurs que dégage cet homme.
A une escale, je m’étais trouvé obligé d’acheter un déodorant pour chasser les odeurs nauséabondes qui me chatouillaient les narines. De plus, cet homme est très âgé ce qui fait qu’il a passé la plus grande partie du parcours à dormir comme un lard. Et il ronflait effroyablement tel un phoque. Et cette masse nauséabonde était couchée en partie sur moi. Je ne savais quoi faire car notre éducation nous commande respect et égard vis-à-vis des vieilles personnes.
Et le jeune policier plongeait sa main dans le sac, fouillant tous les recoins du sac. Un passager se demandait si ce geste n’était pas osé et si le policier ne devait pas disposer d’un moyen de contrôle plus efficace, plus scientifique. Il était à cette réflexion quand le policier arrive au sac du vieux bizarre, mon voisin d’infortune. Le vieil homme ouvre le sac et le policier y plonge la main. Soudain, la foule tout autour se lance dans une véritable débandade. Comprenez qu’en ces temps d’insécurité, la moindre alerte fait des vagues. Un gendarme dans la bousculade lâche un coup de feu en l’air.
Un garde et un policier en font autant. Les passagers et même les petits et grands voyous des alentours se lancent dans une course effrénée vers on ne sait quelle destination. L’essentiel est de se mettre à l’abri, de sauver sa peau. Pendant ce temps, le fameux policier plongeur de la main dans les sacs se roulait à terre, se débattant avec on ne sait quel diable. Ses collègues accourent mais personne n’ose le toucher ; on préfère le laisser se calmer avant d’intervenir ; on ne sait jamais, il se pourrait qu’il soit sous l’emprise d’un quelconque génie. Surtout que c’est un songhaï boro, des gens très versés dans les sciences occultes.
C’est dans ce tumulte que le policier qui se roulait à terre s’immobilise. Scandale : on aperçoit dans sa main non pas un explosif mais un serpent qu’il a littéralement broyé dans sa roulade. Wiza mon voisin est un charmeur de serpents.
BIZO
Le Canard déchaîné
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