Le Niger au Sommet des filles à Dakar : quand les jeunes filles prennent la parole pour leur avenir
Une délégation nigérienne conduite par la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant a pris part au Sommet régional des filles, organisé à Dakar par UNICEF en collaboration avec ses partenaires régionaux. Cinq jeunes filles Aïcha, Naomi, Ramatou, Amiratou, Faouziatou, sélectionnées pour leur engagement et leur leadership, y ont représenté les voix des adolescentes du Niger.
Pendant trois jours, plus de 200 filles venues de 24 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre ont débattu, échangé et proposé des solutions concrètes sur les défis qu’elles rencontrent : mariages précoces, déscolarisation, violences basées sur le genre, inégalités d’accès aux soins et sous-représentation dans la vie publique.
« Je suis venue dire que les filles ont des idées, des rêves, et qu’elles doivent être écoutées. Ne laissez personne vous dire que vous ne pouvez pas. » — Aïcha, 17 ans, déléguée nigérienne et modératrice de deux panels lors du sommet.
Une déclaration pour des engagements concrets
Les participantes ont adopté une déclaration finale appelant les gouvernements, les partenaires et les communautés à investir davantage dans l’éducation, la protection et la participation des filles. Elles demandent notamment des mesures concrètes pour mettre fin aux violences, renforcer les politiques de retour à l’école pour les filles mères, et garantir un accès équitable aux services de santé sexuelle et reproductive.
À cette occasion, le Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Gilles Fagninou, a rappelé la nécessité urgente de renforcer l’investissement dans les filles : « Là où une petite opportunité est donnée à la fille, le retour sur investissement pour la communauté et la nation est inégalablement élevé. »
Une présence remarquée du Niger
Le Niger s’est distingué par la qualité de sa délégation et l'engagement visible de ses autorités à promouvoir les droits des filles. La Ministre de la Promotion de la Femme a réaffirmé l’importance de créer des espaces pour que les adolescentes s’expriment et soient entendues.
« Chères filles, vous êtes le présent et l'avenir. Nous avons la responsabilité collective de veiller à ce que les générations futures ne soient pas étranglées par des barrières que nous pouvons et devons lever aujourd'hui » Pr Sidikou Ramatou Djermakoye Seyni —Ministre de l’Action sociale et de la Solidarité Nationale.
De son côté, la Représentante de l’UNICEF au Niger, également présente, a salué la contribution des jeunes Nigériennes et le rôle moteur du pays dans les dynamiques régionales en faveur de l’autonomisation des filles.
« Ce sommet montre que les filles ne veulent plus être consultées uniquement — elles veulent être pleinement associées aux décisions qui les concernent. Le Niger peut être fier de la force et de la clarté de la voix de ses jeunes filles. » — Djanabou Mahondé, Représentante de l’UNICEF au Niger.
Et maintenant ?
Les participantes entendent bien faire vivre cette déclaration une fois rentrées dans leurs pays. Pour les filles du Niger, ce sommet est un point de départ vers plus de plaidoyer local, plus d’espaces d’expression et surtout, plus de reconnaissance.
À propos du sommet des filles :
Le Sommet des filles est une initiative régionale soutenue par UNICEF pour renforcer la voix des adolescentes en Afrique de l’Ouest et du Centre, dans le cadre du mouvement mondial “Generation Equality”….
Organisé dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la jeune fille, le 11 octobre, ce sommet avait pour objectif de faire connaître aux gouvernements des pays de la région ainsi qu'au monde entier la volonté des filles à donner leurs points de vue dans la prise de décision face aux questions qui les concernent.
Trente ans après la Déclaration de Beijing sur les droits des femmes, les filles de la région ont affirmé que les progrès étaient trop lents et que les promesses avaient été rompues. Elles ont appelé à des mesures urgentes pour mettre fin à la discrimination et à la violence, et pour garantir leurs droits à l’éducation, à la santé, à la protection et à la participation.
Le Sommet des filles d’Afrique de l’Ouest et du Centre marque un tournant historique, des adolescentes venues de toute la région et ont défini leur propre agenda pour le changement, et exigent que les dirigeants écoutent et tiennent enfin les promesses faites par le passé.
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