"Les Mains de l’Espoir" : lancement officiel du film d’Aïcha Macky, plaidoyer pour l’autonomisation des femmes nigériennes

L’hôtel Radisson Blu a accueilli, ce jeudi 16 octobre 2025, le lancement officiel du film documentaire "Les Mains de l’Espoir", réalisé par la cinéaste nigérienne Aïcha Macky et produit par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en partenariat avec le Ministère de l’Artisanat et du Tourisme et l’ONG Transform Niger. Véritable plaidoyer pour l’autonomisation des femmes, ce film met en lumière le parcours inspirant de bénéficiaires du Forum national pour l’autonomisation des femmes (FONAF) — des veuves, des jeunes filles, des personnes vivant avec un handicap — qui ont transformé la précarité en puissance, et leurs mains en instruments d’espérance et de renaissance.

Sous les lumières feutrées du Radisson Blu, un silence empreint d’émotion a précédé la projection de "Les Mains de l’Espoir", un film qui dépasse le simple cadre du cinéma pour devenir un puissant plaidoyer en faveur de l’autonomisation féminine. Signé de la réalisatrice Aïcha Macky, le long-métrage retrace le parcours de plus de trois cents femmes — veuves, jeunes filles, personnes vivant avec un handicap ou survivantes de catastrophes climatiques — formées et accompagnées dans le cadre du Fonds National d’Appui à la Formation (FONAF), grâce au partenariat entre le PNUD et l’ONG Transform Niger.
Ces femmes, autrefois réduites au silence, ont choisi de se relever, de créer, et de faire de leurs mains des instruments de dignité et de changement. À travers leurs témoignages, "Les Mains de l’Espoir" illustre une vérité simple mais puissante : quand les femmes s’élèvent, c’est toute une nation qui avance.
Pour le PNUD, cette production s’inscrit dans une vision claire : faire de l’autonomisation des femmes le levier central d’une transformation sociale durable. Car au-delà des récits de courage, ce film appelle à l’action — celle des institutions, du secteur privé et de la société tout entière — pour que ces mains, désormais tendues vers l’avenir, ne se referment plus jamais dans le silence.

Le PNUD rend hommage à la résilience et à la créativité des femmes nigériennes

Dans son allocution introductive, la Représentante résidente du PNUD au Niger, Dr Nicole Kouassi, a ouvert la cérémonie en rappelant que derrière chaque statistique se cache une vie, un visage, une histoire. Elle a raconté celle de Barira, femme de Maradi, veuve, handicapée et mère de trois enfants, qui a retrouvé espoir et autonomie grâce au FONAF. "Elle a compris que ses mains ne servaient pas qu’à survivre, mais à construire", a-t-elle confié, émue.

Dr Kouassi a salué l’engagement du gouvernement nigérien, en particulier du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), pour son soutien constant aux initiatives d’autonomisation. Elle a souligné que le film n’est pas seulement un documentaire : "C’est un plaidoyer vivant pour l’inclusion économique et sociale des femmes, un appel à l’action collective de l’État, du secteur privé et des partenaires au développement".

Le film retrace le parcours de plus de trois cents femmes — veuves, jeunes filles, personnes vivant avec un handicap et survivantes de catastrophes climatiques — qui ont choisi de transformer leurs vies par le travail, la formation et la solidarité. Ces femmes, souvent invisibles, ont transformé leur douleur en puissance, leur silence en action, et leurs mains en instruments d’espérance.

Dr Kouassi a rappelé que l’autonomisation des femmes est un levier stratégique pour le développement national, indispensable pour lutter contre la pauvreté, les violences basées sur le genre et pour bâtir une société plus juste et inclusive. Elle a appelé les acteurs économiques et le secteur privé à investir dans ces initiatives : "Aidez ces femmes à passer de l’ombre à la lumière, du statut de bénéficiaire à celui d’entrepreneure. Car derrière chaque femme soutenue, c’est un écosystème de résilience qui renaît ".

S’adressant aux femmes du Niger, de Maradi à Niamey, en passant par Zinder, Tahoua, Tillabéry, Agadez, Diffa et Dosso, Dr Kouassi a affirmé : "Vous êtes la preuve vivante que la dignité ne se quémande pas, elle se forge. Vous avez transformé l’aide en opportunité, la formation en vocation, et vos mains en symbole de renaissance ".

En conclusion, elle a rappelé la force symbolique du film et l’appel à la mobilisation collective : "Puissions-nous, ensemble, continuer d’être les mains de l’espoir : celles qui relèvent, celles qui bâtissent, celles qui transmettent. Tant qu’une femme au Niger pourra dire 'Mes mains me suffisent pour rêver et pour agir', alors l’espoir aura un visage — et ce visage sera celui du Niger ".

Le Royaume-Uni salue la force et le rôle central des femmes nigériennes

Lors du lancement du film "Les Mains de l’Espoir", l’Ambassadrice du Royaume-Uni au Niger, Mme Catherine Inglehearn, a salué la force, la résilience et l’engagement quotidien des femmes nigériennes, qu’elle côtoie depuis cinq ans dans divers secteurs : agriculture, artisanat, entrepreneuriat et services publics. Elle a rappelé que l’autonomisation des femmes n’est pas seulement une question de justice sociale, mais un moteur de développement durable, capable d’augmenter les revenus des ménages, d’améliorer la santé et l’éducation des enfants et de renforcer la stabilité et la prospérité des communautés.

Le film, réalisé par la cinéaste nigérienne Aïcha Macky, met en lumière le potentiel de ces femmes et les obstacles qu’elles affrontent, y compris ceux rencontrés par les personnes en situation de handicap. Mme Inglehearn a également rendu hommage à Dr Nicole Kouassi, Représentante résidente du PNUD au Niger, pour son engagement exceptionnel envers l’autonomisation et le développement.

En conclusion, elle a lancé un appel à célébrer, soutenir et valoriser toutes les femmes du Niger, des jeunes entrepreneures aux responsables gouvernementales, afin qu’elles puissent pleinement réaliser leur potentiel et continuer à être un moteur essentiel de changement et de progrès pour tout le pays.

Le gouvernement réaffirme son engagement pour l’autonomisation féminine

Lors du lancement du film "Les Mains de l’Espoir", Madame Aghaichata Guichene Atta, Ministre de l’Artisanat et du Tourisme, a exprimé sa fierté et son émotion face à cette œuvre qui célèbre la créativité, le talent et la résilience des femmes nigériennes.

"Ce film met en lumière vos parcours inspirants, vos efforts, vos défis, vos victoires et vos joies", a-t-elle déclaré. "Il illustre comment, grâce à votre détermination et à votre persévérance, vous avez su transformer vos compétences en opportunités, gagner votre autonomie et participer activement au développement de vos communautés ".

Mme Atta a rappelé que cette initiative s’inscrit dans la vision inclusive et résolue du Président de la République, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, et du Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine, pour qui l’autonomisation des femmes constitue un pilier stratégique du développement national.

Elle a également souligné le rôle central des femmes dans les métiers de l’artisanat, de l’hôtellerie et du tourisme, mettant en avant le Salon International de l’Artisanat au Féminin (SAFEM) comme symbole de l’engagement du Niger à valoriser les savoir-faire locaux et à créer des opportunités économiques durables pour les femmes.

"Chères bénéficiaires, vous êtes les véritables héroïnes de cette soirée", a affirmé la Ministre. "Venues de Maradi et d’autres régions, vous incarnez la force, la solidarité et la sororité. Continuez à transmettre vos savoirs, à inspirer d’autres femmes et à démontrer que dignité, autonomie et réussite sont à portée de main ".

Mme Atta a également salué le PNUD et l’ONG Transform Niger, ainsi que la cinéaste Aïcha Macky, pour avoir réalisé un film qui met en lumière le courage, la créativité et le potentiel des femmes nigériennes, tout en appelant à un soutien continu pour leur autonomisation et leur épanouissement professionnel.

"Main dans la main, a conclu la Ministre, continuons à bâtir un Niger plus inclusif, plus solidaire et plus prospère. Vous êtes, et vous resterez, les mains de l’espoir ".

Les mains de l’espoir : quand le terrain inspire le cinéma

La parole est ensuite revenue à celles qui font l’histoire au quotidien. Mme Alfari Safiatou Aouta, représentant l’ONG Transform Niger, partenaire de mise en œuvre du PNUD depuis sept ans, a parlé avec l’émotion de celle qui a vu la transformation de près. "Ces mains que vous verrez à l’écran (...) sont les mains qui ont saisi l’opportunité, qui ont bâti l’espoir", a-t-elle déclaré, décrivant un partenariat qui est une "alliance stratégique" bien au-delà d’un simple accord.

Puis vint le moment de vérité, celui de la réalisatrice Aïcha Macky. Dans une intervention remarquée par son humilité et sa profondeur, elle a immédiatement partagé les lauriers avec son équipe, "sans laquelle je ne suis rien". Elle a décrit son approche cinématographique non comme un simple travail de caméra, mais comme un acte de regard et de cœur.

"J’ai rencontré des femmes dont les vies portent les traces des préjugés que nous préférerions ignorer. Et j’ai choisi de les regarder autrement (...) avec les yeux et mon cœur", a-t-elle confié. Elle a parlé de ces femmes, "veuves, orphelines, femmes en situation de handicap", qui dans le film "parlent, chantent, rient, pleurent et agissent. Elles nous obligent à écouter ".

Son discours fut un véritable plaidoyer pour un cinéma qui répare et responsabilise. "Ce film doit être plus qu’un témoignage, vu, puis oublié. Il doit être une alerte et une promesse", a-t-elle insisté, appelant l’auditoire à "agir ensuite".

La conclusion du sage : hommages et paraboles

La soirée s’est achevée avec l’intervention du Ministre de la Refondation, de la Culture et de la Promotion des Valeurs Sociales, Ali Ben Salah Hamouda, qui a apporté une caution masculine et éclairée à la valorisation des femmes. Illustrant son propos par des exemples concrets — l’efficacité accrue de jeunes femmes conductrices de machines dans une mine et la productivité exceptionnelle d’une coopérative agricole sénégalaise — il a montré l’impact tangible de l’autonomisation féminine. Dans une conclusion empreinte de spiritualité et d’élégance, il a rendu hommage au Dr Kouassi et appelé à la paix au Niger et dans le monde, soulignant l’importance de la construction plutôt que de la destruction.

La projection de "Les Mains de l’Espoir" a transcendé le simple cadre d’un événement cinématographique. Elle a été un véritable manifeste pour l’autonomisation des femmes nigériennes, mettant en lumière leur courage, leur créativité et leur résilience face aux défis quotidiens. Au-delà des images et des récits, le film a résonné comme un appel à l’action collective, invitant les institutions, les partenaires et la société civile à soutenir et valoriser les initiatives féminines.

Comme l’a magnifiquement résumé Dr Nicole Kouassi, tant qu’une femme au Niger pourra dire : "Mes mains me suffisent pour rêver et pour agir", alors l’espoir aura un visage, et ce visage sera celui du Niger. Dans cette salle émue et inspirée, il est apparu clairement que le véritable moteur du développement du pays réside dans la force tranquille de ses femmes, prêtes à transformer leur détermination en changement concret et durable.

Moustapha Siddo  (actuniger.com)