Niger : les leaders communautaires au centre de l’atelier national sur la population et le développement
La salle de conférence de la Mutuelle de la Garde nationale a servi de cadre ce mardi à l’ouverture officielle d’un atelier national de partage et d’échange d’expériences sur les questions de population, organisé par le ministère de la Population, de l’Action sociale et de la Solidarité nationale avec l’appui financier de l’ONG Marie Stopes International/Niger. Pendant trois jours, leaders religieux, chefs traditionnels, jeunes et femmes venus des régions de Tillabéry, Dosso, Tahoua, Maradi et Zinder sont appelés à réfléchir et à partager leurs expériences sur les enjeux démographiques du pays.
La cérémonie d’ouverture officielle a été présidée par Amadou Adamou Garba, secrétaire général du ministère de la Population, de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, en présence d’un parterre d’autorités et de partenaires. Y ont notamment pris part : le Directeur général de la Population et de l’Action sociale, la Directrice générale de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, le Directeur général de la Solidarité nationale, de la Prévention et de la Réponse humanitaire, ainsi que les cadres centraux et régionaux du ministère.
La cérémonie a également enregistré la participation de la responsable Plaidoyer et Communication de l’ONG Marie Stopes International Niger, représentant l’organisation partenaire, aux côtés des chefs traditionnels et leaders religieux, figures respectées et incontournables dans la régulation sociale et la mobilisation communautaire.
Leaders communautaires : piliers pour transformer le potentiel démographique en moteur de développement
Dans son allocution d’ouverture, le Secrétaire général du ministère, Amadou Adamou Garba, représentant la ministre Pr. Sidikou Ramatou Seyni Djermakoye a rappelé que cet atelier vise à « communiquer sur les questions de population et de développement pour une meilleure adhésion et implication de l’ensemble des acteurs dans les interventions de changement social et comportemental, créant ainsi un environnement favorable à la capture du dividende démographique ».
De manière spécifique, il a insisté sur quatre axes principaux : accroître la compréhension des acteurs communautaires sur les liens entre population et développement, identifier et documenter les bonnes pratiques, trouver un consensus sur les actions à entreprendre pour relever les défis démographiques tout en respectant les sensibilités socio-culturelles, et encourager l’adhésion massive des jeunes aux initiatives liées à la santé de la reproduction, à l’égalité de genre et à la lutte contre les violences basées sur le genre, y compris les mariages d’enfants.
Le SG Garba a souligné que la mobilisation des acteurs locaux n’est pas un hasard : « Dans notre pays, les leaders communautaires sont en première ligne pour gérer les conflits d’accès aux ressources naturelles – confrontations agriculteurs-éleveurs, partage de l’héritage foncier, accès aux points d’eau – des tensions exacerbées par la pression démographique. Leur engagement est crucial pour impulser un changement social et comportemental, notamment en milieu rural ».
Trois jours d’échanges intensifs
L’atelier se déroule sur trois jours et combine exposés, débats et travaux de groupes. Les thèmes abordés incluent le Dividende Démographique, la parenté responsable, la santé de la reproduction et la lutte contre les violences basées sur le genre. Les participants, répartis en groupes – chefs traditionnels, leaders religieux, femmes et jeunes – partagent leurs expériences, identifient les bonnes pratiques et proposent des pistes d’action concrètes pour renforcer l’adhésion des communautés aux initiatives de développement.
Les deuxième et troisième jours seront consacrés à la restitution, à l’amendement des travaux de groupe, à la capitalisation des recommandations et à la définition de perspectives opérationnelles pour orienter les politiques publiques sur les questions de population.
Vers un impact durable sur le développement socio-économique
« Ces travaux contribueront à disposer d’un capital humain de qualité, indispensable pour booster le développement socio-économique du Niger », a conclu le SG Garba, appelant les participants à s’investir avec assiduité et engagement. La ministre de la Population, Pr. Sidikou Ramatou Seyni Djermakoye, représentée par son Secrétaire général, réaffirme ainsi la volonté du gouvernement, conformément aux orientations du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, de transformer le défi démographique en véritable opportunité de développement.
L’appui des partenaires, en particulier de Marie Stopes International/Niger, est salué comme essentiel à la réussite de cet atelier, dont les recommandations devraient orienter les stratégies nationales pour les années à venir.
Commentaires
1. Pourquoi de telles réunions, qui concernent les aspects les plus intimes de notre vie, ceux que nous ne laissons personne décider pour nous (par exemple combien d'enfants nous devons avoir dans notre couple), pourquoi donc de telles réunions dis-je, sont-elles toujours initiées, financées, encadrées et orientées par des organisations étrangères internationales?
2. Pourquoi nos leaders, y compris nos leaders religieux et coutumiers acceptent-ils de se laisser dicter la conduite à tenir par des organisations qui ne partagent aucune de nos valeurs religieuses, sociales et morales?
3. Comment nos plus grands guides religieux et coutumiers, des savants reconnus et vénérés et des gens pour qui la dignité ne se négocie pas, peuvent-ils se laisser dire ce qu'ils doivent penser pour tout ce qui concerne les questions reproductives et les aspects les plus intimes de notre vie familiale?