Niamey : onze rues et boulevards rebaptisés en hommage aux grandes figures du Niger
La capitale nigérienne a vécu ce mardi une journée placée sous le signe de la mémoire et de la reconnaissance. L’administrateur délégué de la ville de Niamey, le Colonel Boubacar Soumana Garanké, a présidé la cérémonie officielle de baptême de plusieurs artères de la ville, désormais rebaptisées pour honorer des personnalités marquantes de l’histoire nationale. Au total, onze (11) rues et avenues ont été rebaptisées afin de rendre hommage à des figures emblématiques de notre histoire. Cette initiative vise à immortaliser leur mémoire et valoriser le patrimoine culturel et historique du Niger. Un geste fort qui participe à la transmission des valeurs, à l’entretien de la mémoire collective et au respect des grandes personnalités qui ont marqué le pays.
La toponymie n'est jamais anodine. Elle est le récit silencieux qu'une nation choisit de graver dans le béton de ses rues. Mardi, sous l'autorité du Colonel Boubacar Soumana Garanke, administrateur délégué de la ville, Niamey a tourné une page de son histoire urbaine pour en écrire une nouvelle, plus ancrée dans sa mémoire collective. Une cérémonie officielle a acté le baptême de près d'une douzaine d'artères, troquant des codes alphanumériques impersonnels contre les noms de figures ayant marqué de leur empreinte l'histoire du Niger, des sultans aux héroïnes du quotidien.
Finis les « NB 64 », « ST 19 » ou « KK 154 », vestiges d'une planification technocratique sans âme. Désormais, les Niameyens se donneront rendez-vous sur l’avenue du Général Ali Saïbou ou longeront le stade municipal par la rue Djado Sékou. Ce geste fort dépasse la simple signalétique : il s’agit d’une réappropriation de l’espace public, d’une leçon d’histoire à ciel ouvert offerte à chaque passant. En présidant cette cérémonie, le Colonel Boubacar Soumana Garanké a orchestré une véritable injection de mémoire nationale dans le tissu urbain.
Le choix des personnalités honorées dresse un panorama subtil et équilibré de l'identité nigérienne. Au panthéon des grands hommes, on trouve le Général Ali Saïbou, ancien chef de l'État (1987-1993). M. Moctar Ali Chaibou, s'exprimant au nom de la famille du défunt Général, a salué sa mémoire avec émotion. « Voir cette rue porter désormais son nom est (…) une reconnaissance publique de l'engagement et du parcours d'un homme qui a consacré sa vie au service du Niger », a-t-il déclaré, soulignant les valeurs de « travail, de discipline et de loyauté » de l'ancien président.
À ses côtés, le Sultan Agabba, figure emblématique de l'histoire précoloniale, voit son nom attribué à un boulevard. Le Dr Moussa Habibou, représentant de la famille, a rappelé avec fierté que « le Sultanat d'Agadez incarne la bravoure et l'esprit de la conquête qui a façonné le royaume de l'Aïr et de l'Ader au 17ème siècle ». Une réhabilitation puissante qui ancre le présent dans la continuité d'un passé glorieux.
Mais la véritable singularité de cette opération réside dans l'hommage rendu à des femmes qui ont marqué la vie sociale et culturelle de leurs quartiers. Hamsatou Danté, dite « Gna Zongo », Hawa Issa (« Hawa Zaley »), Ramatou Doudou (« Bouli Kakassi ») ou Halimatou Hamidou (« Débigna ») sortent de l'anonymat pour entrer dans la postérité. Ces noms, connus de tous mais absents des livres d'histoire, deviennent ainsi partie intégrante du patrimoine officiel de la cité, célébrant la « petite histoire » qui fait le sel de la grande.
Les discours ont naturellement glissé vers la dimension politique de l'événement. M. Chaibou n'a pas manqué de remercier « les autorités de la refondation de notre pays », et notamment le Président de la République, le Général Abdourahamane Tiani, pour leur « volonté de perpétuer la mémoire de nos illustres prédécesseurs ». Cette cérémonie s'inscrit dans la narration d'une ère nouvelle, celle de la « Refondation », soucieuse de s'enraciner dans une lignée de serviteurs loyaux de la nation, tout en opérant une rupture symbolique avec les anciennes dénominations.
Désormais, en se perdant dans les artères de Niamey, le piéton ne sera plus guidé par de froides séquences de lettres et de chiffres. Il marchera sur les traces de sultans conquérants, de chefs d'État, de femmes d'influence et de gardiennes de la tradition. La ville ne se contente plus de fonctionner ; elle raconte une histoire. Son histoire.
AbdoulKarim (actuniger.com)
Honte à toi
Bien fait ton choguel
Demain....il apprendra à ne pas soutenir des militaires criminels