Niamey : trois morts et un blessé dans l’effondrement d’une maison en chantier à Koubia
La pluie battante qui s’abattait sur Niamey ce mardi matin a été le théâtre d’un drame. Une partie d’une maison en construction, déjà habitée par son propriétaire et sa famille, s’est effondrée, ensevelissant une jeune femme de 22 ans et ses deux enfants, âgés de 9 ans et 9 mois. Une autre personne, blessée, a été évacuée d’urgence vers l’hôpital national de Niamey. Les secours, arrivés sur place après l’alerte, n’ont pu que constater l’irréparable.
Selon les premiers témoignages recueillis sur place, la victime, belle-sœur du propriétaire — un porteur de tenue —, aurait tenté de fuir avec ses enfants après avoir entendu les premiers craquements annonciateurs de l’effondrement. Mais, coincée entre deux véhicules stationnés dans la cour, elle a été prise au piège lorsque la partie du bâtiment en cours d’élévation pour un futur R+2 s’est brutalement affaissée.
Alertés vers 14 heures, les sapeurs-pompiers, appuyés par des éléments des forces armées, ont dû lutter pendant plus de quatre heures pour déblayer les tonnes de gravats et accéder aux victimes. Ce n’est qu’aux environs de 18 h 30 que les corps ont pu être extraits, sans vie.
« L’image était insoutenable, la maman serrait encore son bébé dans ses bras ».
Dès l’alerte donnée, les autorités locales se sont rendues sur place. Le gouverneur de la région de Niamey, le Général de brigade Abdou Assoumane Harouna, l’administrateur délégué de la ville, le Colonel Boubacar Soumana Garanké, ainsi que le Médecin-Colonel Marie Djika, administratrice déléguée de la commune Niamey 1, ont suivi les opérations de secours jusqu’à la découverte des victimes.
S’exprimant avant la fin des opérations, Marie Djika a lancé un appel à la vigilance : « Nous sommes en pleine saison des pluies. Avant toute construction, il faut un avis technique, un permis de construire délivré par la mairie. Lorsque la maison présente un risque d’effondrement, il faut se mettre immédiatement à l’abri. »
Dans une ville où l’urbanisation anarchique et les constructions précaires se multiplient, la rareté des contrôles illustre crûment l’ampleur du problème. Cet effondrement met en lumière les risques liés aux chantiers non réglementés, fréquents dans les quartiers périphériques de Niamey. Beaucoup de familles, pressées par le manque de logements, occupent des bâtiments encore en travaux, parfois sans études de sol ni matériaux adaptés.
Une enquête devrait être ouverte pour déterminer les causes exactes de l’effondrement et vérifier les conditions dans lesquelles le chantier était mené.
Abdoulkarim (actuniger.com)
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