Nouvelle maison d’arrêt de Niamey : le ministre de la justice en visite sur un chantier à la traîne

Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, M. Alio Daouda, a effectué ce jeudi une visite de terrain sur le chantier de construction de la nouvelle maison d’arrêt de Niamey, un projet d’envergure dont l’avancement reste préoccupant. D’un coût total de 12,5 milliards de FCFA, entièrement financé par l’État nigérien, ce projet de 1 500 places, dont l’exécution n’atteint que 36 % après cinq ans, se veut une réponse urgente à la surpopulation carcérale critique de Niamey, où les prisons fonctionnent à 400 % de leur capacité.

Un chantier stratégique pour le système pénitentiaire nigérien
Implanté sur une superficie de 8,6 hectares dans la commune I de Niamey, le projet de la nouvelle maison d’arrêt est structuré en 12 lots. Il comprend notamment la construction d’un bâtiment d’entrée/réception, d’un bloc administratif, de bâtiments pour détenus de basse et haute sécurité, ainsi que des logements pour le personnel, le directeur et le secrétaire. Des infrastructures modernes qui devraient permettre d’améliorer significativement les conditions de détention et la gestion carcérale, conformément aux normes internationales.
Accompagné du haut commandant de la Garde Nationale, le colonel-major Ahmed Sidian, le ministre a visité plusieurs sections du chantier, notamment le bâtiment des détenus de haute sécurité et celui de l’entrée/réception. Ces infrastructures, bien qu’encore en construction, témoignent déjà de l’ambition du projet.

Un projet urgent face à une surpopulation carcerale alarmante
Lors de sa visite, M. Alio Daouda a rappelé l’urgence de ce projet, soulignant que les prisons de Niamey sont actuellement surpeuplées à 400 %. « Nous avons été instruits par le chef de l’État pour identifier les blocages et proposer des solutions afin d’accélérer les travaux », a-t-il déclaré. Le ministre a également révélé que le projet, lancé il y a cinq ans, n’est aujourd’hui exécuté qu’à hauteur de 36 %. Un retard qui interpelle et nécessite une mobilisation accrue de tous les acteurs concernés.
« Nous sommes ici pour comprendre les problèmes, les identifier et faire des propositions concrètes au chef de l’État afin de débloquer la situation et avancer », a expliqué le ministre. Il a assuré que des décisions seraient prises rapidement pour relancer le chantier et respecter les délais.

Un coût de 12,5 milliards de FCFA pour moderniser le système carcéral
D’un coût total de 12,5 milliards de FCFA, entièrement financé par l’État nigérien, ce projet s’inscrit dans une volonté de modernisation du système pénitentiaire. Une fois achevée, la nouvelle maison d’arrêt de Niamey devrait non seulement désengorger les prisons existantes, mais aussi offrir des conditions de détention plus humaines et conformes aux standards internationaux.
« Ce projet est essentiel pour renforcer les capacités d’accueil de nos établissements pénitentiaires et améliorer la gestion de l’espace carcéral », a souligné le ministre. Il a également insisté sur l’importance de respecter les normes en matière de droits des détenus, rappelant que la dignité humaine doit rester au cœur des préoccupations.

La visite du ministre s’est déroulée en présence des responsables de l’entreprise Euro World International, chargée de l’exécution des travaux, et du bureau de contrôle Bidape Architectes et Associés. Ces échanges ont permis de faire un point détaillé sur l’état d’avancement du chantier et d’identifier les obstacles techniques et logistiques à surmonter. « Nous allons nous asseoir avec tous les acteurs concernés pour peaufiner nos observations et transmettre des recommandations claires aux décideurs », a promis M. Alio Daouda. Une démarche qui témoigne de la détermination du gouvernement à accélérer le projet et à répondre aux attentes de la population.

Ibrahim Issa (actuniger.com)