Canal 3 Niger rouvre, Seini Amadou libéré : une victoire pour la liberté de la presse au Niger
Après une forte mobilisation des organisations professionnelles des médias, le ministre de la Communication, des Postes et de l'Économie numérique Mohamed Raliou, a levé ce lundi 20 janvier 2025 les sanctions contre la chaîne de télévision privée Canal 3 Niger et son rédacteur en chef, Seini Amadou. Interpellé depuis trois jours et placé en garde à vue à la Police judiciaire (PJ), ce dernier a été remis en liberté dans la soirée, marquant une victoire significative pour la liberté de la presse au Niger.
Une décision saluée par les professionnels des médias
Cette décision intervient après une forte mobilisation des organisations socioprofessionnelles des médias du Niger, qui avaient vigoureusement condamné les sanctions jugées "arbitraires" et "injustifiées". Les mesures initiales, prises le 17 janvier 2025, suspendaient Canal 3 Niger pour une durée d’un mois et retiraient la carte de presse de Seini Amadou pour trois mois. Ces sanctions faisaient suite à la diffusion d’un reportage classant les membres du gouvernement selon leurs performances dans l’exécution de leurs missions respectives.
Les organisations de médias avaient dénoncé une atteinte à la liberté de la presse, rappelant que le reportage en question relevait du droit des journalistes à traiter des sujets d’intérêt public. Elles avaient également souligné l’absence de base légale solide justifiant ces sanctions, appelant à un retour au dialogue et au respect des textes garantissant la liberté d’expression.
Une mobilisation qui porte ses fruits
La levée des sanctions contre Canal 3 Niger et Seini Amadou marque un tournant dans cette affaire. Elle témoigne de l’efficacité de la mobilisation des acteurs du secteur médiatique et de la société civile pour défendre les droits des journalistes et préserver l’indépendance des médias.
« La décision du ministre était totalement illégale parce que ne reposant sur aucune disposition règlementaire. On ne va pas revenir sur ce débat. C’est le moment de remercier l’ensemble des confrères qui se sont mobilisés pour apporter leur soutien au confrère Seyni Amadou. Au-delà des confrères, il faut aussi saluer le conseil d’avocats qui a bien voulu défendre notre camarade jusqu’à obtenir sa libération », Moussa Modi, membre du Cadre d’Actions des Professionnels des Médias (CAP-Medias-Niger).
Un contexte difficile pour les médias au Niger
Cette affaire survient dans un contexte où les médias nigériens font face à des défis croissants, notamment liés aux moyens financiers, à la liberté d’expression et à l’indépendance éditoriale. La levée des sanctions contre Canal 3 Niger et Seini Amadou est donc perçue comme un signal positif, mais les acteurs du secteur médiatique restent mobilisés pour défendre leurs acquis et promouvoir un journalisme libre et responsable.
La décision du ministre Mohamed Raliou de lever les sanctions contre Canal 3 Niger et Seini Amadou est une victoire pour la liberté de la presse et un rappel de l’importance de la mobilisation collective pour défendre les droits fondamentaux. Cependant, cette affaire souligne la nécessité de renforcer les mécanismes de protection des médias et de garantir un environnement propice à l’exercice du journalisme au Niger.
Mohamed Cissé (actuniger.com)
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