Conférence publique à l'IRSH : Un appel à la paix, à l'inclusion sociale et au dialogue interreligieux au Niger

Le jeudi 16 janvier, une conférence publique majeure s’est tenue à l’Institut de Recherches en Sciences Humaines (IRSH), portant sur les droits humains, la paix et la migration. Cet événement s’inscrit dans le cadre du projet de promotion de la coexistence pacifique, de la protection et du dialogue interreligieux au Niger. Officiellement lancé le 24 septembre 2024, ce projet est financé par l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) et mis en œuvre par un consortium de partenaires, parmi lesquels MEDU, NEXUS, la CADEV (Caritas Développement), Alternative Espaces Citoyens et APURIMAC.

La conférence a rassemblé des personnalités influentes, parmi lesquelles le Directeur de l’Institut de Recherches en Sciences Humaines (IRSH), le représentant de l’Université du Bien Commun (UBC), la représentante de NEXUS, ainsi que de nombreux partenaires et chercheurs. Les échanges ont abordé des enjeux majeurs pour le Niger et la région du Sahel, notamment les droits humains, la démocratie, la migration et la promotion d’une coexistence pacifique entre les différentes communautés.

Un projet pour l’inclusion sociale et la paix

La représentante de NEXUS a inauguré les débats en mettant en lumière l’importance cruciale de ce projet pour le Niger : « Notre objectif principal est de promouvoir l’inclusion socio-économique et de renforcer le dialogue interreligieux. Nous visons à améliorer l’accès des populations vulnérables aux services de santé de base et à soutenir les activités génératrices de revenus. Parallèlement, nous œuvrons à renforcer l’inclusion sociale et à favoriser une coexistence pacifique entre les communautés migrantes et la population locale », a-t-elle affirmé.

Elle a également souligné que les initiatives menées par NEXUS s’alignent parfaitement avec les objectifs attendus du projet. Dans ce cadre, une série de conférences et d’ateliers sera organisée autour de thématiques cruciales telles que les droits humains, la démocratie et la migration, afin de répondre aux défis du contexte actuel du pays et de la région.

Les défis du Sahel : entre souveraineté et coopération régionale

L’Université du Bien Commun (UBC) et l’IRSH ont également mis lumière sur la situation géopolitique de la région du Sahel, notamment au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Le directeur de l’IRSH a évoqué la nécessité pour les États de la région de recouvrer leur souveraineté tout en restant ouverts à la coopération pour assurer la paix et le développement.

« Nous sommes ici pour discuter de la souveraineté des États membres de l’AES. Cette confédération est déterminée à préserver sa souveraineté face aux défis internationaux, mais aussi à coopérer pour surmonter les enjeux communs ».

Le représentant de l’UBC a souligné l’importance de créer des espaces d’échanges réguliers et indépendants pour aborder des questions cruciales.
« Notre mission est de créer et maintenir un espace de dialogue régulier, une tribune d’échanges permettant d’adapter l’environnement juridique, culturel et éducatif pour promouvoir et préserver durablement ce bien précieux qu’est la paix », a-t-il expliqué.

Les interventions des experts : un appel à la consolidation de la paix

La conférence a également été marquée par les interventions de plusieurs experts du domaine. Parmi eux, le Pr Seyni Moumouni, enseignant-chercheur à l’IRSH de l’Université Abdou Moumouni, le Pr Issoufou Yahaya, enseignant-chercheur à l’École Normale Supérieure de l’Université Abdou Moumouni, et le Dr Abdoul Birgui Sekou, enseignant-chercheur à la Faculté de Sciences Politiques et Juridiques de la même université.

Le Dr Abdoul Birgui Sekou a abordé l’importance de la consolidation de la paix dans le contexte actuel du Sahel, où les défis sécuritaires, sociaux et politiques sont nombreux. Il a insisté sur la nécessité de mettre en pratique des politiques de paix et de cohésion sociale, quelles que soient les situations politiques :
« Peu importe le régime en place, il est crucial de promouvoir les valeurs de paix et de cohésion sociale. Cela permettra à la région de se développer et de se renforcer, car nous partageons tous les mêmes populations et les mêmes défis. »

Il a également soulevé une question essentielle lors de la rencontre : « Quel est l’avenir des peuples de l’AES dans ce nouvel ordre international ? C’est une question qui mérite une réflexion approfondie, car les défis mondiaux affectent directement notre région. »

Une vision commune pour un avenir pacifique et inclusif

La conférence a permis de renforcer l’engagement des différents acteurs pour un avenir pacifique et inclusif au Niger et dans la région du Sahel. Les discussions ont mis en lumière l’importance d’une coopération régionale solide, de la promotion des droits humains et de l’inclusion sociale, ainsi que du dialogue interreligieux pour garantir la paix et la stabilité.

Les initiatives mises en place, comme celle du projet de promotion de la coexistence pacifique, témoignent d’une volonté commune de surmonter les défis du Sahel en misant sur l’unité, le dialogue et la solidarité. Ce genre d’initiative est plus que jamais nécessaire pour construire un futur harmonieux et respectueux des diversités au Niger et dans la région.

Mamane A. (ActuNiger)