Programme Kandadji : officiellement installé, le comité ad hoc trace les premiers contours d'une feuille de route stratégique
L’hôtel Bravia de Niamey a accueilli ce mercredi 8 janvier 2025 la cérémonie d’installation officielle et la première réunion du comité ad hoc chargé d’élaborer une feuille de route pour une mise en œuvre optimisée du Programme Kandadji de Régénération des Écosystèmes et de Mise en valeur de la vallée du Niger (PKRESMIN). Ce comité devra identifier les principaux obstacles freinant ce programme phare et proposer des solutions concrètes pour accélérer sa réalisation. À travers une meilleure appropriation des réalisations et perspectives du PKRESMIN, il s’agit de garantir que ce projet structurant tienne ses promesses en matière de régénération des écosystèmes et de valorisation de la vallée du Niger.
Créé par arrêté n°0036/PCNSP/DIRCAB en date du 19 décembre 2024, ce comité a pour mission de résoudre les défis majeurs entravant l’avancement du Programme Kandadji. Ce programme ambitieux vise à réduire la pauvreté grâce à la régénération des écosystèmes, l’amélioration de la sécurité alimentaire et la couverture des besoins en eau et en énergie.
Présidée par Mossi Salou, Secrétaire Général de la Présidence du CNSP, la cérémonie a réuni d’éminentes personnalités, dont M. Aliou Daouda, Président du Comité Adhoc et Secrétaire Général du Ministère de l’Économie et des Finances, le Pr Issoufou Katambé, Président du Conseil d’Administration de l’Agence du Barrage de Kandadji, et Amadou Harouna, Directeur Général de ladite agence. Des secrétaires généraux des ministères ainsi que des experts représentant les membres du comité étaient également présents.
Une mise en œuvre confrontée à de nombreux défis
Malgré son ambition et son potentiel, le Programme Kandadji se heurte à plusieurs obstacles majeurs. Parmi les défis les plus pressants figure la complexité du schéma de financement, qui repose sur la coordination de 11 partenaires techniques et financiers. Cette situation exige une gestion rigoureuse et une mobilisation efficace des ressources, notamment pour garantir les importantes contreparties nationales requises.
Par ailleurs, les processus d’acquisition, souvent longs et contraignants, ralentissent la progression des travaux. À cela s’ajoute la problématique délicate de la réinstallation de plus de 60 000 personnes, un chantier humain d’envergure impliquant le déplacement de 26 villages et de la ville d’Ayorou, ainsi que l’aménagement des nouveaux sites pour les accueillir.
Un autre défi majeur réside dans la mise en cohérence des infrastructures du barrage avec celles des sites de réinstallation. Cette synchronisation est essentielle pour éviter tout retard ou chevauchement qui pourrait nuire à l’efficacité globale du projet. Enfin, la capacité opérationnelle de l’Agence du Barrage de Kandadji reste un point faible, nécessitant un renforcement pour répondre aux exigences d’un programme de cette ampleur.
Ces obstacles, bien que significatifs, sont au cœur des réflexions menées par le Comité Adhoc, dont la mission est d’élaborer des solutions concrètes pour lever ces freins et permettre une mise en œuvre optimale du programme.
Installation du Comité Adhoc pour le Programme Kandadji : un engagement fort pour la réalisation d'un projet structurant
Lors de l'allocution officielle pour l'installation du Comité Adhoc chargé d'élaborer une feuille de route pour le Programme Kandadji, Mossi Salou, Secrétaire Général de la Présidence CNSP, a exprimé l'importance capitale de ce projet pour le pays, soulignant l'envergure du programme, qui vise à "contribuer à la réduction de la pauvreté grâce à la régénération du milieu naturel, l'amélioration de la sécurité alimentaire et la couverture des besoins en eau et en énergie."
M. Salou a également rappelé que les Hautes Autorités, sous la direction du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, et du Premier Ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, placent une grande confiance dans ce projet. "Les objectifs du Programme Kandadji cadrent avec la vision du chef de l’État", a-t-il précisé, mettant en lumière l'alignement du programme avec les actions prioritaires du gouvernement.
Le Secrétaire Général a insisté sur la nécessité d'une approche pragmatique face aux défis majeurs du programme. Il a ainsi souligné : "la mise en œuvre du programme Kandadji est confrontée à d'importants défis", citant les difficultés liées au financement, à la mobilisation des contreparties nationales, aux processus d'acquisition, et à la réinstallation de plus de 60 000 personnes dans plusieurs villages, notamment la ville d'Ayorou.
Face à ces enjeux, il a insisté sur le rôle clé du Comité Adhoc : "Votre mission est donc d'approfondir les réflexions sur les contraintes et difficultés, de formuler des solutions et d’élaborer la feuille de route." Mossi Salou a exprimé sa conviction que les travaux du comité contribueront à "améliorer la mise en œuvre de cet important programme structurant."
Concluant son allocution, il a lancé un appel à l’esprit constructif et patriotique des membres du Comité : "Je fais appel à votre esprit constructif, empreint d'abnégation et à votre patriotisme, afin que les résultats escomptés soient atteints." Il a affirmé que la réussite du programme pourrait transformer le paysage national, en particulier dans les domaines de la sécurité alimentaire et énergétique.
Enfin, après avoir assuré de l'engagement sans faille des hautes autorités, M. Salou a officiellement installé le Comité Adhoc, lui souhaitant "plein succès dans ses travaux."
Réunion du comité adhoc : vers une feuille de route stratégique pour surmonter les défis du Programme Kandadji
En prenant la parole pour son mot de bienvenue lors de cette première réunion du Comité Adhoc chargé d’optimiser la mise en œuvre du Programme Kandadji, Alio Daouda, Président du COMITÉ AD 'HOC et Secrétaire Général du Ministère de l'Economie et des Finances a exprimé sa gratitude envers les hautes autorités du pays.
Il a rappelé que le Comité, créé par l’Arrêté N°0036/PCNSP/DIRCAB du 19 décembre 2024, a pour mandat d’examiner les contraintes et difficultés du programme, de proposer des solutions et d’élaborer une feuille de route stratégique.
M. Daouda a mis en lumière les priorités essentielles de cette première rencontre, soulignant l'importance de renforcer la cohésion entre les membres du Comité Adhoc. « Cette première rencontre nous permettra de mieux nous connaître en tant que membres du Comité Adhoc, ainsi que nos expertises respectives », a-t-il affirmé.
Il a également insisté sur la nécessité d’une compréhension approfondie du Programme Kandadji. Les participants auront ainsi accès à « des informations complètes sur les objectifs, les enjeux, défis, contraintes et perspectives du Programme Kandadji », a-t-il précisé, pour poser les bases d’une réflexion collective.
Enfin, cette rencontre vise à tracer une feuille de route claire en identifiant « les priorités immédiates et l’impulsion nécessaire pour accélérer la mise en œuvre du Programme », a-t-il conclu, soulignant l’urgence de mobiliser les efforts pour surmonter les défis existants.
Alio Daouda a souligné que les discussions permettront aux membres de s’approprier les avancées réalisées tout en s’attaquant aux défis complexes. Ces défis incluent notamment la gestion des partenaires techniques et financiers, l’optimisation des procédures, et la coordination des multiples volets du programme.
Pour relever ces défis, il a insisté sur l’importance d’une synergie entre les ministères techniques et leurs cadres : « Nous bénéficierons de l’appui de tous nos Ministères techniques pour développer des problématiques et formuler des recommandations pertinentes à l’endroit de nos décideurs. »
Cette première réunion du Comité Adhoc marque un tournant crucial pour le Programme Kandadji, projet stratégique au cœur du développement durable du Niger. En s’attaquant aux défis complexes tels que la gestion des partenaires financiers, la réinstallation des populations et l’optimisation des infrastructures, le comité incarne l’espoir d’une mise en œuvre accélérée et efficace. Sous la direction éclairée des autorités nationales, cette initiative promet non seulement de régénérer les écosystèmes et de sécuriser les besoins en eau et énergie, mais aussi de transformer la vallée du Niger en un levier de prospérité pour des milliers de Nigériens et de la souveraineté du Niger.
A.K.Moumouni (actuniger.com)
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