76e anniversaire de la DUDH : le Niger marque son attachement aux droits humains avec l'inauguration de totems symboliques

À l'occasion du 76e anniversaire de l'adoption de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH), le Ministère de la Justice et des Droits de l'Homme, en partenariat avec le Haut-commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme au Niger, a lancé une initiative emblématique pour renforcer la sensibilisation aux droits fondamentaux. Ce vendredi 13 décembre, une cérémonie solennelle a eu lieu au Ministère de la Justice, marquée par l'inauguration de quatre totems de sensibilisation, symboles forts de l'engagement du Niger pour la promotion des droits humains.

Présidée par le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, M. Alio Daouda, cette cérémonie a réuni des personnalités influentes, notamment M. Omer Kebiwou Kalameu, Représentant du Haut-commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme, ainsi que des représentants de la Cour d’État, du ministère de la Justice, et des acteurs de la société civile.

Les totems, d'une hauteur de 5 mètres et d'une largeur de 1,10 mètre, sont fabriqués dans des matériaux durables et résistants aux intempéries. Ils sont installés devant le Ministère de la Justice et dans d'autres lieux stratégiques du pays. Ces structures ne sont pas seulement des éléments visuels : elles sont des outils concrets de sensibilisation, portant des messages clés de la DUDH, et serviront de points de repère pour encourager la population à s'impliquer activement dans la défense des droits humains.

Sous le thème "Nos droits, notre avenir, maintenant", cette année marque l'importance cruciale des droits humains comme moteur pour surmonter les défis contemporains. En adhérant aux valeurs de dignité et d'égalité, le Niger réaffirme son engagement à construire une société plus inclusive et respectueuse des libertés fondamentales.

Des messages puissants pour éveiller les consciences

Lors de son discours, M. Omer Kebiwou Kalameu a souligné que "ces totems ne sont pas de simples structures physiques, mais des symboles vivants et accessibles des droits de l’homme". Il a ajouté que ces monuments incarnent un message fort : "La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme doit être vécue, comprise et défendue par chaque individu, à chaque instant."
M. Kalameu a insisté sur la visibilité de la DUDH, un texte fondamental qui repose sur des principes universels. Selon lui, "le respect des droits humains n'est pas un privilège, mais un droit fondamental." Il a également précisé que ces totems sont placés de manière stratégique pour garantir que leur message atteigne chaque citoyen, notamment les plus vulnérables.
Il a conclu son intervention en soulignant que l'initiative s’inscrit dans un cadre global de défense des droits humains. "Ces totems doivent inspirer des actions concrètes", a-t-il déclaré, appelant à un engagement fort de la population dans la lutte pour les droits de l’homme, essentiel pour le développement durable et la paix.

Un appel à l'action du ministre de la Justice et des Droits de l'Homme, Garde des Sceaux
Dans son allocution, le Ministre de la Justice et des Droits de l'Homme, Garde des Sceaux, Monsieur Alio Daouda a exprimé sa satisfaction face à cette réalisation et a remercié les acteurs impliqués dans la conception et l’installation des totems. "C’est avec un réel plaisir que je prends la parole devant cette auguste assemblée pour magnifier cette initiative", a-t-il déclaré. Selon lui, ces totems sont bien plus que des monuments : ils incarnent un appel à la sensibilisation et un engagement du Niger à faire des droits humains une priorité absolue.
Il a insisté sur l'importance de ces totems pour "vulgariser le droit de l’homme" et refléter l'engagement du Niger, sous la direction du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, à faire des droits humains un pilier fondamental de la société. "Le respect des droits du peuple nigérien est une priorité absolue", a ajouté M. Daouda, soulignant que cette initiative s'inscrit dans un cadre plus large de défense de la souveraineté nationale et de l'épanouissement des citoyens, dans une démarche collective d'inclusivité.

Dans un ton ferme, le ministre a aussi rappelé les répercussions néfastes des sanctions imposées par la communauté internationale, notamment l'embargo de la CEDEAO, qui a eu des conséquences tragiques sur le peuple nigérien. Il a affirmé : "Le droit le plus élémentaire de l'homme, en dehors de celui de naître libre et égal en droits, est celui de disposer de soi-même. Le droit à la libre détermination, le droit sur le choix politique, ce droit a failli nous être retiré." Il a ainsi dénoncé la volonté de certains acteurs internationaux de vouloir imposer des choix au Niger, comme si le droit du peuple à décider de son avenir ne comptait pas. En conséquence, le ministre a souligné qu'il était désormais impératif de revoir la manière dont les droits humains sont abordés au niveau mondial. "Il ne s'agit pas seulement de discours ou de festivités, mais de réaliser concrètement ces droits", a-t-il martelé. Le ministre a insisté sur la responsabilité des États à garantir le respect des droits humains et a appelé à un renforcement de l'action des Nations Unies, notamment en dotant ses comités de pouvoirs permettant d'interpeller les États violant les droits fondamentaux de leurs populations.

Un avenir basé sur l'unité et les droits humains
En conclusion, le ministre a appelé à une transformation radicale dans la manière de comprendre et de défendre les droits humains, non seulement au Niger mais à l’échelle mondiale. "Tous les hommes, partout où ils sont, doivent être libres et égaux en droits", a-t-il affirmé, réaffirmant que le Niger poursuivra son chemin vers une démocratie inclusive, respectueuse des principes universels des droits humains.

Cette initiative s’inscrit dans la volonté de faire des droits humains un levier essentiel pour le développement durable, la paix, et la résolution des défis politiques et géopolitiques actuels. Les totems, en tant que repères incontournables, rappellent à chaque citoyen sa responsabilité dans la défense de ses droits et la construction d’une société plus juste et inclusive. À travers leur inauguration, le pays marque un tournant dans la sensibilisation des citoyens aux valeurs fondamentales qui régissent la dignité et l'égalité. Bien plus qu’une simple cérémonie, cette action symbolise un appel à l’engagement concret de la population, afin que chacun prenne part activement à l’édification d’un futur plus équitable. Ces totems deviennent ainsi des phares, guidant le Niger vers un avenir où la connaissance des droits de chacun permet de renforcer la liberté et l’épanouissement personnel. Ce projet représente une pierre angulaire dans la quête d’une société unie, fondée sur le respect et la reconnaissance des droits humains.

Moustapha Siddo (actuniger.com)