Agriculture : l'IFDC organise un atelier pour renforcer les capacités et identifier des opportunités d'investissement dans les engrais et la santé des sols au Niger
Ce jeudi 24 Octobre 2024, l’Hôtel Noom de Niamey a servi de cadre à l’ouverture d’un atelier essentiel, centré sur la fertilité des sols et la sécurité alimentaire, des enjeux cruciaux pour l’agriculture au Niger, en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Bien que l'Afrique puisse être le grenier alimentaire du monde, l'utilisation inefficace des engrais et la mauvaise gestion de la santé des sols, entre autres facteurs, font que l'Afrique a encore du mal à se nourrir convenablement. Organisé par le Centre International de Développement des Engrais (IFDC) avec le soutien de ses partenaires techniques et financiers, cette rencontre de deux jours vise à identifier des opportunités d’appui technique à court terme pour le Hub Régional dans les initiatives liées aux engrais et à la santé des sols au Niger, tout en explorant les futurs investissements nécessaires dans ces domaines. L'atelier met également l'accent sur le renforcement des capacités techniques au sein des instituts de recherche nationaux, afin de répondre efficacement aux défis actuels.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre des efforts pour opérationnaliser le Hub Régional pour les Engrais et la Santé des Sols en Afrique de l'Ouest et au Sahel, une initiative majeure visant à transformer la gestion des sols et des engrais dans la région. Lancé en juin 2024, ce Hub régional, basé à l'Institut International d'Agriculture Tropicale (IITA) au Nigeria, a pour mission d'améliorer la productivité agricole et la résilience climatique en soutenant les pratiques de fertilisation durable adaptées aux spécificités locales.
Le rôle principal du Hub est de fournir une assistance technique au développement et à la mise en œuvre d'investissements dans les engrais et la santé des sols dans les pays de la région, y compris la Mauritanie et le Tchad. Ce Hub vise spécifiquement les pays de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel afin d'améliorer la santé des sols à long terme et la gestion de la fertilité pour un rendement et une rentabilité accrus, tout en assurant une utilisation efficace des ressources telles que les nutriments, l'eau, la main-d'œuvre et les semences. Il est crucial de souligner que la résolution du problème de la santé des sols en Afrique nécessite plus qu'une simple assistance technique.
La cérémonie officielle d’ouverture de cette rencontre qui s est tenu sur deux jours a rassemblé des experts de haut niveau, notamment M. Bachir Ousseini, Secrétaire Général du Ministère de l'Agriculture et de l'Élevage du Niger, ainsi que des représentants d'institutions clés, des organismes étatiques, des partenaires techniques et financiers, et des organisations de recherche.
Identifier des opportunités et investissements pour la santé des sols et les engrais au Niger
Dans son discours de bienvenue, Dr Bachir Bounou Issoufa, directeur pays de l'IFDC Niger, a chaleureusement remercié les participants pour l'honneur de leur présence à cet atelier crucial pour le Hub Régional dédié aux engrais et à la santé des sols en Afrique de l’Ouest et au Sahel. "Au nom du Centre International de Développement des Engrais – IFDC Niger, je tiens à exprimer notre gratitude pour votre engagement", a-t-il souligné, en précisant que ce Hub a pour mission de fournir une assistance technique afin de soutenir le développement d’investissements dans les engrais et la santé des sols à travers la région.
Dr Issoufa a rappelé que l’objectif fondamental de l'IFDC est de concevoir des technologies améliorant la santé des sols et la nutrition des plantes, contribuant ainsi à accroître la productivité agricole et à rendre des produits de qualité plus accessibles, notamment pour les consommateurs les plus vulnérables. Il a mis l’accent sur le programme SV, financé par le ministère néerlandais des Affaires étrangères, qui, selon lui, "vise à gérer durablement la fertilité des sols sur 400 000 hectares au Niger, afin d’accroître la résilience de 300 000 agriculteurs – femmes, hommes et jeunes – face aux chocs climatiques".
L'atelier, a-t-il ajouté, est une occasion de taille pour "identifier des opportunités à court terme qui permettront au Hub Régional de s’engager activement dans les investissements et de renforcer l'appui technique aux initiatives en cours au Niger". Il a exprimé son souhait que tous les participants puissent sortir de cette rencontre avec une compréhension accrue des activités du Hub et des besoins d'investissement en vue de renforcer les capacités locales. Dr Issoufa a conclu en remerciant chaleureusement les autorités et les partenaires techniques "qui sont aux côtés de l’IFDC", tout en souhaitant le plein succès aux travaux de cet atelier essentiel pour le secteur agricole du Niger.
Après le mot de bienvenue de Dr Bachir Bounou Issoufa, Monsieur Amadou Gouzaye, représentant de l'OCP, a exprimé son honneur de participer à l'atelier en tant que partenaire technique en Afrique. Il a souligné que l'OCP est un acteur clé dans le secteur des engrais en Afrique et a engagé le groupe dans l'initiative du HUB avant le sommet de l'Union africaine en mai 2024. M. Gouzaye a mentionné l'importance des discussions sur les contributions du HUB au Niger et a noté l'absence de représentation commerciale permanente de l'OCP dans le pays, bien qu'il soit actif depuis près de dix ans à travers divers projets. Il a également évoqué le défi de la disponibilité des données sur la santé des sols et a conclu en indiquant que le HUB aidera à mieux documenter l'état des sols, face à leur dégradation observable.
En prenant la parole pour le discours officiel d'ouverture de l'atelier, M. Bachir Ousseini, Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, a souligné l'importance cruciale de la santé des sols pour une agriculture durable. Il a déclaré : "La clé d’une agriculture durable et de la sécurité alimentaire réside dans la bonne santé des sols".
Il a mis en exergue le défi de la faible fertilité des sols en Afrique, notant que "les teneurs en matière organique et en éléments nutritifs sont souvent insuffisantes". En outre, il a relevé que l'usage des engrais demeure faible, avec une moyenne nationale ne dépassant pas les 4 kg/ha.
M. Ousseini a annoncé la création du Hub Régional, lancé le 26 juin 2024 à Ibadan, qui vise à "catalyser un changement transformateur" grâce à une stratégie axée sur l'amélioration de la santé des sols et l'utilisation durable des engrais. Il a précisé que le succès du Hub sera mesuré par l’augmentation des rendements d'au moins trois millions d’agriculteurs d'ici 2033.
"Tout comme les humains ont besoin de nutriments pour rester en bonne santé, les plantes ont également besoin d'éléments nutritifs pour croître", a-t-il ajouté. Il a appelé à "partager vos expériences et construire des partenariats solides pour une gestion efficace des engrais et de la santé des sols".
En conclusion, M. Ousseini a encouragé les participants à réfléchir sur les défis liés aux engrais et à la santé des sols au Niger.
Le Hub régional pour les engrais et la santé des sols, un catalyseur d’innovations
Kido Kouassi, chef de projet adjoint pour le projet engrais Feed the Future, représentant le hub régional pour les engrais et la santé des sols a souligné que le hub régional pour les engrais et la santé des sols, récemment lancé à Ibadan, vise à améliorer l’agriculture en Afrique de l’Ouest, notamment au Niger. "Cet atelier s’inscrit dans une série d'initiatives destinées à aligner les interventions du hub avec les besoins spécifiques des pays," a-t-il déclaré.
Kouassi a mis en avant l'importance cruciale de la problématique des engrais et de la santé des sols. "Au Niger, l'apport d'engrais se limite à seulement 4 kg par hectare, tandis que la moyenne mondiale tourne autour de 100 à 150 kg. Cette situation affecte non seulement la productivité agricole, mais entraîne également une dégradation des sols," a-t-il expliqué. Il a également ajouté que "les agriculteurs sont forcés d’étendre leurs surfaces cultivées, ce qui nuit à l’écosystème".
Le hub se positionne comme un centre de connaissances, apportant des solutions concrètes aux États et à leurs partenaires. "Il est essentiel de connaître l’état de fertilité des sols pour déterminer les types d’interventions à mettre en place", a précisé Kouassi. "Que ce soit des apports d’engrais ou d’éléments organiques, le hub offre des recommandations sur les solutions agronomiques qui sont non seulement efficaces, mais également accessibles financièrement aux agriculteurs".
Enfin, Kido Kouassi a souligné que le hub a pour mission de mutualiser les ressources et les expertises. "Cela permettra aux pays de mieux répondre aux défis liés à la fertilité des sols et à la sécurité alimentaire", a-t-il conclu. "Cela contribuera à renforcer la résilience des systèmes agricoles dans la région".
Atelier collaboratif au Niger pour des stratégies d’agriculture durable
Après le discours officiel d’ouverture de l’atelier, les participants ont assisté à une présentation du Hub Régional. Les premières discussions se sont concentrées sur la méthodologie de l'atelier et les résultats attendus.
La première session de travail a été dédiée à la problématique de la fertilisation selon les zones agroécologiques et les principales spéculations.
L'atelier s’est poursuivi avec une seconde session axée sur les initiatives nationales en cours pour la gestion intégrée de la fertilité et la santé des sols, où les participants examineront les projets et programmes, leurs portées et leurs limites.
Le vendredi 25 octobre 2024, la troisième session a abordé les recherches, la formation et la diffusion des technologies de gestion intégrée de la fertilité et de la santé des sols, en mettant l'accent sur les acquis et les lacunes.
Enfin, l'atelier s'est achevé sur une discussion concernant l'approvisionnement en intrants de qualité, notamment les engrais et les semences, en identifiant les défis et les perspectives. Ces thématiques ont été abordées en groupes de travail, favorisant ainsi une réflexion collective sur les meilleures pratiques pour relever les défis uniques de la région en matière de fertilisation et d’approvisionnement en intrants agricoles.
Après une synthèse globale des travaux de groupe, le Plan d'Actions National orienté vers une amélioration durable de la productivité agricole et la préservation de la santé des sols sera présenté et soumis à validation.
En réunissant des experts, des décideurs et des acteurs techniques, cet atelier vise à poser les bases d'une approche régionale, collaborative et durable pour relever les défis en matière de fertilisation et de santé des sols. Cela contribuera à garantir des pratiques agricoles plus durables et à renforcer la résilience des agriculteurs dans un contexte de changement climatique.
Moustapha Siddo (actuniger.com)
Commentaires
Heureusement que les Vaillants cultivateurs s'y mettent de leur propre chef et n'attendent rien de vos blablalogies et bavardages inutiles pour s'occuper de leur tête et produire....
Le cadre approprié pour ces thématiques est le champs où vous échangez de façon pragmatique avec les paysans ....au lieu de photo OP pour montrer vos dents tout sourire .....le sourire c'est aux cultivateurs de l'arborer dans leur champ