Journée internationale de lutte contre le trafic et l’abus de drogue : plus de 276 millions de francs CFA de drogues incinérées à Dosso
La Région de Dosso a accueilli, ce 26 juin 2024, la célébration de la Journée Internationale de Lutte Contre le Trafic et l’Abus de Drogue, marquée par l’incinération d’une importante quantité de drogue. Ce sont notamment quelque 1,073 kg d’herbe de cannabis, 114.075 comprimés de tramadol, 210.790 comprimés de diazépam, 30.757 autres comprimés, et 365 boîtes de codéine, le tout d’une valeur de 276.042.700 francs CFA, saisis et déférés au tribunal de grande instance de Dosso, qui ont été ainsi incinérés. À cela, il faut ajouter une importante quantité de produits pharmaceutiques.
La cérémonie a été présidée par le représentant du Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, président par intérim de la Commission nationale de coordination de la lutte contre la drogue, M. Abdoulaye Salatikoye Souleymane, en présence du représentant du Ministre de l’Intérieur, du Secrétaire Général du Gouvernorat de Dosso, du Directeur national de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite de Stupéfiants, des autorités administratives et coutumières de Dosso, des cadres du Ministère de la Justice, des responsables des forces de défense et de sécurité et de nombreux autres invités.
Dans le discours qu’il a prononcé à cette occasion, M. Abdoulaye Salatikoye Souleymane a indiqué que la lutte contre le trafic illicite de stupéfiants et de drogues constitue un défi majeur tant pour la communauté internationale, pour la région du Sahel que pour le Niger. Ce phénomène, a-t-il dit, risque de compromettre des valeurs essentielles telles que l’état de droit, le respect des droits de l’homme, et la protection des couches vulnérables que sont les femmes et les enfants. « Il peut également avoir un effet dévastateur sur le développement et sur la paix durable. Il est une menace constante pour la sécurité humaine », a-t-il ajouté.
Tout au long de son intervention, le représentant du Ministre de la Justice s’est aussi longuement appesanti sur le rôle de la Commission Nationale de Coordination de la Lutte contre la Drogue, cette instance ad hoc instituée par le décret N°92-277/PM/MJ du 17 août 1992.
« Le trafic et la consommation de la drogue, a ensuite averti M. Abdoulaye Salatikoye Souleymane, prennent de l’ampleur », précisant que selon les statistiques, « les saisies de drogue sont en hausse en 2023 comparativement à 2022. À titre d’exemple, 10,76 tonnes d’herbe de cannabis ont été saisies en 2023 contre 4,27 tonnes en 2022, soit une hausse de 151,61%. Pour la résine de cannabis, c’est 77,528 kg qui ont été saisis en 2023 contre 10,467 kg en 2022, soit une hausse de 610,10% ».
Parmi les personnes interpellées en 2023, la tranche d’âge varie de 18 à 29 ans, soit plus de 60%.
D’autre part, a fait savoir le représentant du Ministère de la Justice, la surveillance épidémiologique de l’usage de la drogue fait ressortir que le nombre de malades recensés a varié de 2.061 cas en 2020, pour baisser à 1.536 cas en 2021, et remonter à 2.420 cas en 2022. L’âge moyen des malades de drogue est tombé à 25 ans.
« Ces chiffres sont à tout point de vue illustratifs de l’urgence de trouver une solution concertée à cette problématique. D’où la nécessité de recourir à une stratégie réfléchie de prévention », a préconisé M. Abdoulaye Salatikoye Souleymane, avant de rendre un hommage appuyé aux autorités de la transition pour les efforts consentis dans la lutte contre la drogue.
Pour sa part, le procureur général près le tribunal de grande instance de Dosso, M. Moussa Tinaou, s’est réjoui du choix porté sur la région pour la commémoration de la présente journée. Il devait par la suite rappeler que depuis 1999, le Niger, à l’instar des autres pays de la sous-région, s’est engagé à lutter contre le trafic illicite de stupéfiants sous toutes ses formes à travers l’ordonnance N°99-12 du 23 septembre 1999 relative à la lutte contre la drogue.
À ce jour, a-t-il dit, « il a été saisi dans la région de Dosso 2,528 kg d’herbe de cannabis, 12,5 kg de cocaïne, 0,62 kg de crack, 410.577 comprimés d’exol, 1.477.023 comprimés de diazépam, 110.321 comprimés de tramadol et 32,04 litres de codéine sirop ».
Les menaces résultant des activités criminelles sont réelles. C’est pourquoi le procureur général a exhorté tous les acteurs concernés et au-delà, la population, à redoubler d’efforts, unir leurs forces et leurs ressources pour assécher les sources d’approvisionnement, démanteler les réseaux et offrir un avenir meilleur à ceux qui sont tombés dans la spirale de la drogue.
La consommation et le trafic de drogues sont en hausse dans le monde
L'Agence des Nations Unies chargée de la lutte contre la drogue et la criminalité (ONUDC) a publié mercredi son rapport annuel sur les drogues dans le monde, révélant près de 300 millions de consommateurs et une augmentation du trafic de stupéfiants.
La Journée internationale contre l'abus et le trafic de drogues, également connue sous le nom de Journée mondiale de la drogue, est célébrée chaque année le 26 juin pour intensifier les actions en faveur d'un monde sans drogue.
Selon le rapport de l'ONUDC, le nombre de personnes consommant des drogues illicites a atteint 292 millions en 2022, marquant une hausse notable au cours de la dernière décennie. Le cannabis reste la drogue la plus consommée dans le monde, avec 228 millions d'usagers. En outre, 60 millions de personnes consomment des opioïdes, 30 millions des amphétamines, 23 millions de la cocaïne et 20 millions de l'ecstasy.
L'ONUDC signale également une augmentation des décès par surdose, liée à l'émergence des nitazènes - un groupe d'opioïdes synthétiques potentiellement plus dangereux que le fentanyl - dans plusieurs pays à revenu élevé.
En 2022, la production de cocaïne a atteint un niveau record avec 2.757 tonnes produites, soit une augmentation de 20 % par rapport à 2021.
A. Karim (actuniger.com)
Commentaires
Dans les rues de Ouagadougou, une effervescence nouvelle pourrait bientôt se faire sentir. Le Burkina Faso vient en effet de réaliser une performance économique qui pourrait faire trembler les chancelleries occidentales.
En l’espace d’une seule année, 19 sociétés d’État ont généré un chiffre d’affaires colossal de 1910 milliards de francs CFA, pulvérisant les pronostics les plus optimistes.
Cette prouesse, annoncée par le ministre du Commerce Serge Poda, sonne comme un pied de nez aux personnes qui prédisaient l’effondrement économique du pays après sa rupture avec la France.
Loin de sombrer, le Burkina Faso semble avoir trouvé un second souffle, surfant sur une vague de croissance qui défie toute logique.
Avec une augmentation de 12,76% par rapport à l’année précédente, ces résultats financiers témoignent
A suivre
d’une résilience économique remarquable, et ce malgré le défi sécuritaire qui continue de secouer la région.
Plus impressionnant encore, la contribution de ces entreprises publiques au PIB national a bondi de 23,463 milliards de francs CFA, atteignant la somme vertigineuse de 261 milliards 979 millions.
Cette performance spectaculaire ne manquera pas d’attirer l’attention des investisseurs internationaux, longtemps sceptiques quant aux capacités du Burkina Faso à se développer sans l’aide de ses partenaires traditionnels.
Elle démontre également la pertinence de la stratégie de diversification économique adoptée par le gouvernement du Premier ministre Apollinaire Kyelem de Tambèla.
Mais au-delà des chiffres, c’est tout un pays qui reprend confiance en son avenir. Les entreprises publiques, jadis décriées pour leur inefficacité, sont désormais perçues comme les fers de lance d’une renaissance économique
tant attendue.
Alors que le Burkina Faso s’affirme sur la scène internationale, une question demeure : cette croissance fulgurante sera-t-elle durable ?
Seul l’avenir le dira. Mais une chose est sûre : le pays des hommes intègres n’a pas fini de surprendre.