De retour d’exil, l’ancien ministre Ibrahim Yacoubou interpellé et déposé à la prison civile de Niamey
L’ancien ministre d’Etat en charge de l’Energie sous le régime de Bazoum Mohamed et président du parti MPN Kishin Kassa, Ibrahim Yacoubou, a été interpellé à son arrivée à l’aéroport Diori Hamani de Niamey, dans la nuit du jeudi au vendredi, et brièvement détenu par la Brigade de recherche de la gendarmerie nationale. Ce vendredi, il a été déposé à la maison d’arrêt de Niamey après son audition par le juge en charge du dossier. L’ancien chef de la diplomatie sous Issoufou Mahamadou, Ibrahim Yacoubou était en exil depuis le coup d’Etat et la prise de pouvoir par le CNSP. Il faisait depuis l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par les services de sécurité pour « complot et trahison contre l’Etat » en lien avec les évènements du 26 juillet 2023, une affaire dans le carde de laquelle plusieurs dignitaires du régime déchu sont actuellement en détention préventive et d’autres en cavale à l’étranger.
Depuis quelques jours, l’annonce du retour volontaire du président du parti « arôme-maggi » était au-devant de l’actualité nationale. Hier jeudi 04 janvier, le document de voyage que lui a délivré l’Ambassade du Niger à Rabat, au Maroc, a même fuité sur les réseaux sociaux. Son passeport diplomatique a été, en effet, annulé par les nouvelles autorités militaires au lendemain du coup d’état du 26 juillet et le nom d’Ibrahim Yacoubou figurait en bonne place sur la liste des personnalités du régime déchu qui étaient visées par un mandat d’arrêt dans le cadre de l’affaire dite de « trahison et complot ayant pour but de porter atteinte à la sureté et à l’autorité de l’Etat » en lien avec ces évènements.
Aux premières heures du coup d’Etat, Ibrahim Yacoubou qui était au moment des faits ministre d’Etat en charge de l’Energie et des Energies renouvelables, avait appelé au rétablissement de l’ancien président Bazoum Mohamed dans ses fonctions. Alors qu’il était en mission à l’extérieur du pays, il avait appelé la Cédéao, l’Union africaine (UA) et tous les partenaires du Niger, « à se joindre à la lutte du peuple nigérien en vue de la libération sans délai de la famille de Mohamed Bazoum et du rétablissement sans conditions de ce dernier dans son mandat de Président de la République ».
Par la suite, il s’est montré plus conciliant en appelant à une médiation avec la Cédéao pour une sortie de crise négociée sur la situation politique au Niger. « Il est de notre responsabilité commune de sortir urgemment du blocage » a-t-il plaidé, mettant en avant la situation politique, économique, sociale et sécuritaire actuelle du pays. Depuis, ses apparitions sur les réseaux sociaux sont devenues assez rares mais très scrutées par l’opinion qui n’a pas manqué de déceler un certain retournement de veste de l’ancien ministre.
L’annonce de son retour imminent au pays a été confirmée plusieurs fois par ses proches et c’est en exécution du mandat d’arrêt décerné contre lui qu’il a été interpellé et mis à la disposition de la justice. Après son audition par le juge en charge de dossier, il a été placé sous mandat de dépôt à la prison civile de Niamey où il rejoint plusieurs autres anciens dignitaires du régime déchu de Bazoum Mohamed et cadres du PNDS Tarrayya, l’ancien parti au pouvoir.
Proche de l’ancien Président Issoufou Mahamadou dont il fut Directeur de cabinet puis ministre des Transports et chef de la Diplomatie, Ibrahim Yacoubou et son parti ont rejoint le régime de Bazoum Mohamed moins d’un an avant son renversement par les militaires du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Ancien syndicaliste et ancien colonel des douanes, il dispose de beaucoup de connexions avec les responsables de la transition en cours et qui seront d’un puissant recours dans cette situation d’autant que les activités politiques demeurent suspendues. De l’avis de plusieurs analystes et observateurs de la scène politique, l’ancien altermondialiste n’aurait pas pris le risque de revenir au pays sans obtenir des garanties que les six (06) mois d’exil lui ont permis de peaufiner puisqu’il était resté en contact permanent avec ses réseaux du Niger et d’ailleurs.
A.Y.Barma (actuniger.com)
Commentaires
Le cnsp doit être très prudent. Il doit s'assurer que tous les pro interventions, ennemis du peuple et de la nation passent par une procédure judiciaire complète.
Il est un patriote dans l'âme.
C'est un grand politicien qu'il faut pour le Niger, mais il a des adversaires de grande taille à l'opposition comme au pouvoir qui le salient
Allah sera notre sauveur .
Ibrahim a démontré qu'il est un homme qui aime son pays. Tout les vrais démocrates ont condamné le putsch. C'est une déclaration de principe. Même les Bana ont dit la même chose que Ibrahim. Mais lui Ibrahim, il a continué à plaider pour une solution diplomatique. Je pense qu'il est courageux le fait de revenir au pays dans chercher un compris.