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Selon les estimations de l’UNESCO, il faudrait 24,4 M d’enseignants supplémentaires dans l’enseignement primaire et près de 44 millions d’enseignants dans le secondaire pour atteindre l’objectif d’une éducation de base universelle d’ici 2030. L'Afrique subsaharienne, qui possède les classes les plus surchargées au monde, est aussi la région où les enseignants ont la charge de travail la plus lourde. Les pénuries d'enseignants y sont également les plus criantes : 90 % des écoles secondaires souffrent de sévères manques de personnel. À cela, s’ajoute l’attractivité de la profession enseignante dont les facettes ne font qu’exacerber les pénuries d’enseignants et contribuer à la crise de l’apprentissage.

Face à ces questions d’une importance capitale, l’UNESCO Dakar a célébré la Journée mondiale des enseignants 2023 sous le thème de la pénurie des enseignants et, plus spécifiquement, sur l’attractivité de la fonction enseignante en Afrique de l’Ouest. Un webinaire a ainsi été organisé le 5 octobre 2023 en distanciel sur Zoom. Il a réuni plus d’une centaine de participants, experts, acteurs du champ de l’éducation et enseignants autour de divers aspects de la problématique tels que la motivation des enseignants, leurs conditions de travail, la gouvernance et la gestion des enseignants, l’usage des technologies de l’information et de la communication, ou encore les politiques de recrutement.

L’atelier a été ouvert par un poème de Mme Habibata Thienta, cheffe du cluster Enseignements & Apprentissages, qui, après avoir remercié tous les participants, a souhaité rappeler l’impact considérable des politiques éducatives sur la motivation des enseignants et la qualité des enseignements, en s’appuyant sur sa propre expérience du métier. Le texte expose combien les enseignants ont dû faire face à des classes surchargées, à des horaires de travail étendus et à des élèves désengagés, ce qui a entraîné une baisse de la    qualité de l'enseignement. Certains d'entre eux ont fini par abandonner l’enseignement pour des emplois informels afin de subvenir à leurs besoins financiers. Cette situation a conduit à une pénurie d'enseignants qualifiés, et ceux qui sont encore dans le système ne sont souvent pas suffisamment formés pour assurer un enseignement de qualité.

M. Dimitri Sanga, Directeur du Bureau de l’UNESCO à Dakar, a quant à lui souhaité rendre un hommage aux enseignants, en affirmant qu’ils étaient « le fer de lance des efforts de (leurs) pays respectifs dans la quête de relever les défis liés à la crise de l’apprentissage dans notre région ». Il a affirmé « apprécier à leur juste valeur (leurs) efforts consentis au quotidien pour développer les systèmes éducatifs » et souligné leur absolue nécessité dans un monde où les technologies de l’information et de la communication  tiennent une place de plus en plus centrale. Ils sont en effet, d’après lui, des « experts capables d’aider chacun à naviguer dans une masse toujours croissante d’informations, de données et de connaissances non vérifiées et à essayer de leur donner un sens. »

Les échanges ont été fructueux en raison de la qualité des interventions des experts sollicités. En guise d’introduction, M. Guillaume Husson, chef du secteur Éducation du Bureau de l’UNESCO Dakar, a mis à contribution son expertise pour questionner la pénurie d’enseignants en Afrique de l’Ouest et présenter les projets et programmes du Bureau sur les enseignants. Pour la thématique 1, « Motivation des enseignants et qualité des enseignements », M. Bagnikoue David Bazongo, Responsable Principal du projet « Améliorer l’enseignement dans la région du Sahel » et Mme Assétou Founè Samaké Migan, experte en sciences de l’éducation et Professeure des universités au Mali, se sont partagé la parole pour apporter des éclairages sur la notion de motivation enseignante. La thématique 2, « La qualité et la pertinence de la formation initiale et continue », a été abordée par M. Saliou Sall, Coordonnateur  principal de projet à l’IICBA-UNESCO (Institut international pour le renforcement des capacités en Afrique), et M. Alain Patrick Nkengne Nkengne,  Responsable de programme et expert principal en pilotage de la qualité pour l’UNESCO-IIPE Dakar. M. Guillaume Husson et Mme Nebghouha Mohamed Vall, experte en planification et en sciences de l’éducation en Mauritanie, se sont ensuite penchés sur la thématique 3, « L’amélioration de la gestion et de la gouvernance des enseignants ». La thématique 4, « La politique de recrutement des enseignants », a quant à elle été couverte par M. Moustapha Touré, expert en sciences de l’éducation, au Sénégal, et Mme Afsata Paré-Kaboré, experte et Professeure des Universités au Burkina Faso. Enfin, M. Abdoulaye Barry, expert en sciences de l’éducation et qualité des enseignements et apprentissages, a été chargé de procéder à la réflexion sur les grandes conclusions du webinaire et sur la stratégie de prise en compte des recommandations, qu’il a ensuite synthétisé.

Le webinaire a été clos par M. Guillaume Husson, en qualité de représentant de M. Dimitri Sanga. Il a exprimé sa satisfaction et sa reconnaissance face aux échanges, réactions et discussions tenus. Sur la base du contenu des débats, il a isolé trois recommandations principales à prendre en compte dans l’élaboration des politiques enseignantes :

  • Envisager la motivation des enseignants comme une thématique transversale dans l’élaboration des politiques
  • Encourager la participation effective des enseignants à ces
  • Renforcer la formation initiale contextualisée, valorisant les pratiques endogènes et utilisant des données statistiques

Enfin, il a renouvelé ses remerciements à tous les intervenants, aux participants et à l’équipe de l’UNESCO.

L’enregistrement de la session est disponible ici. Pour écouter les podcasts des enseignants et acteurs de l’éducation, cliquer  ici.

UNESCO, Bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre

                           



Commentaires

0
Cabascabo
1 année ya
Dans le cas du Niger, e probleme n'est pas lie a la penurie d'enseignant mais au manque de volonte de decaisser les moyens qu'il faut pour disponibiliser ses enseignants. Nous avons des milliers de diplomes qui choment et qui vivent de petits boulots et l'enseignement serait un debouche pour tous ceux la.
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