Autonomisation des femmes : l’ONG Mougani Lab entame la formation des femmes pour favoriser leur accès aux services financiers numériques basés sur la téléphonie mobile

La salle de réunion de la Mairie de Ouallam a servi de cadre, lundi 4 septembre 2023, au lancement officiel des formations pour l’amélioration de l’accessibilité équitable aux services financiers, notamment les services financiers GSM basés sur la téléphonie mobile, pour les femmes des communautés touchées par les conflits. Mise en œuvre par l’ONG Mougani Lab, dans le cadre du projet Sahel Human Voice in Gouvernance Activity (SHIGA) du Financial Services Volunteer Corps (FSVC), cette initiative vise à terme à former et doter de matériels numériques pour un meilleur accès et une utilisation des services financiers mobiles, plus de 430 femmes leaders des communes de Diffa et de Tillabéri. Avec l’objectif de renforcer leur autonomisation économique et sociale et ainsi promouvoir la paix et la sécurité au sein de leurs communautés.

La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence du maire de la Commune urbaine de Ouallam, M. Abdoul Karim Moussa, du Directeur exécutif de l’ONG Mougani Lab, M. Wahidi Rabiou, ainsi que des formateurs, des femmes et jeunes filles leaders responsables de groupements d’associations et des principales bénéficiaires de ladite commune du département de Tillabéri.

Dans son mot de bienvenue, le maire de Ouallam s’est félicité de la présence massive des femmes à cette cérémonie, ce qui prouve de l’intérêt qu’elles portent à cette initiative et surtout de sa pertinence.  M. Abdoul Karim Moussa a, au nom des membres du Conseil municipal, saisi l’occasion pour remercier l’ONG Mougani Lab ainsi que le projet SHIGA-FSVC, « un partenaire important pour la commune de Ouallam au vu des multiples appuis dont les populations ont bénéficié en particulier les actions et interventions en faveur des femmes et des jeunes ». Il a en ce sens saisi l’occasion pour exhorter les femmes bénéficiaires à faire preuve d’assiduité et de disponibilité, en dépit de leurs multiples occupations, pour tirer pleinement profit de cette formation dont les enjeux sont multiples. « Le monde change, nous devons changer avec lui et surtout faire en sorte que personne ne soit laisser en marge surtout les femmes qui jouent un rôle important dans nos sociétés », a déclaré le maire Abdoul Karim Moussa qui, en conclusion, a dit ne point se tromper sur le dynamisme dont feront preuve les femmes bénéficiaires pour se former aux nouvelles technologies de l’information et « en saisir les opportunités qu’elles offrent pour l’amélioration de leurs activités socioéconomiques ».

Des formations innovantes sur mesure pour faciliter l’accès des femmes aux services financiers numériques

Dans son discours de présentation, le Directeur exécutif de l’ONG Mougani Lab a souligné que cette cérémonie de lancement des formations entre le cadre du programme que le Financial Services Volunteer Corps (FSVC) met en œuvre à travers son projet Sahel Human Voice in Governance Activity (SHIGA), ciblé sur la composante Femmes, Paix et Sécurité (FPS). Selon M. Wahidi Rabiou, l’approche de FSVC-SHIGA pour la mise en œuvre des activités FPS est basée sur « le leadership local et la durabilité » qui dans son objectif 4 se concentre sur l’autonomisation économique et sociale des femmes à Diffa et Tillabéry.  C’est ainsi, a-t-il expliqué, que Mougani Lab a été choisie pour exécuter à travers des formations, une des composantes de ce programme qui vise « l’amélioration de l’aide à la réalisation d’une accessibilité équitable des services financiers, y compris les services financiers GSM basés sur la téléphonie mobile, pour les femmes dans les communautés touchées par le conflit ».

D’après les explications de son Directeur, Mougani Lab est une ONG qui accompagne les projets de développement au Niger à travers le numérique. Elle est spécialisée dans l’alphabétisation numérique et l’inclusion financière numérique. « Nos modules de formations sont élaborés de façon à prendre en compte les particularités géographiques de nos zones d’interventions mais aussi les spécificités communautaires de nos cibles », a souligné M. Wahidi avant de poursuivre que pour ce faire, « nous mettons à l’usage des centres mobiles de formations à travers des containers et des bus aménagés en salle de cours pour créer de la proximité entre nos cibles et la connaissance sur le numérique : cela rompt avec les us préétablis c’est à dire le savoir vient à vous et non le contraire texte ». Aussi, a-t-il fait savoir, pour lever la barrière de la langue, les formateurs sont choisis pour leur capacité à parler les langues des communautés dans lesquelles ils dispensent les formations. Ce concept innovant nous a permis de collaborer avec de nombreux organismes de développement ou humanitaires dont le GIZ et Care Niger pour ne citer que ces deux-là.

« Les formations que nous débuterons aujourd’hui se dérouleront dans notre bus à Ouallam, Tamou, Abala et Sanam pour la région de Tillabéri et N’guigmi, Chetimari, Foulatari et Mainé Soroa pour celle de Diffa. Elles porteront sur l’utilisation des téléphones et des smartphones pour accéder aux services financiers déjà disponibles dans le secteur GSM du Niger: ZamaniMoney, AirtelMoney et Flooz. Les bénéficiaires étant des femmes qui mènent des activités génératrices de revenus, nous contribuerons à leur autonomisation en soutenant un meilleur accès aux services financiers et in fine, améliorer les possibilités de paix et de sécurité ».

Dans son exposé, le DG de Mougani Lab a aussi indiqué qu’il est également prévu d’équiper certains membres des groupes de femmes de smartphones pour appliquer leur formation en finance numérique et ainsi sécuriser les ressources financières. C’est pourquoi, il a tenu à son tour à exhorter les apprenantes à bien suivre la formation afin d’en tirer le maximum de bénéfices. En terminant ses propos, le Directeur de Mouganilab n’a pas manqué de remercier le personnel de FSVC-SHIGA qui a fait montre « d’une excellente collaboration » pendant la phase préparatoire du projet . Des remerciements particuliers également à l’endroit de Madame Samia Mahgoub, Directrice pays de FSVC pour sa confiance, sa disponibilité et son engagement ainsi qu’aux autorités communales de Ouallam et aux groupements de femmes pour l’accueil et à qui, d’ailleurs, M. Wahidi Rabiou a rassuré sur le leitmotiv de l’ONG Mougani Lab et de ses partenaires, celui d’« œuvrer pour le bien des communautés ».

Plus de 430 femmes formées pour saisir les opportunités d’inclusion financière dans les régions de Diffa et de Tillabéri

Au cours de la cérémonie, les représentantes des groupements de femmes et des bénéficiaires ont pris la parole pour adresser leurs remerciements au projet FSVC SHIGA et à l’ONG Mougani Lab pour les multiples initiatives dont elles ont bénéficié à travers différents programmes visant à renforcer leurs autonomies. Elles ont plaidé pour un renforcement de ces activités afin de soutenir les Activités génératrices de revenus (AGR) particulièrement pour les femmes et les jeunes, qui sont les plus touchés par les conflits, malgré le rôle qu’elles jouent dans l’épanouissement de leurs communautés. Mme Zara Oumarou, une des bénéficiaires, a au nom des autres femmes sélectionnées, assuré les formateurs et les partenaires de leurs engagement à faire preuve de disponibilité et d’assiduité tout au long des sessions de formations afin que les objectifs visés soient atteints.

Peu après la cérémonie officielle de lancement, une visite guidée a été organisée dans le « mobile bus » innovant, doté de toutes les commodités notamment les outils technologiques et une alimentation en énergie solaire, qui va servir de salle de formation et sillonner les différents villages des communes d’intervention dans la région de Tillabéri notamment les communes de d’Abala, Ouallam, Tamou et Sanam. Dans la région de Diffa, c’est un centre de formation qui sera mis en place pour les bénéficiaires des communes de Chetimari, Foulatari, Mainé-Soroa et N’guigmi. Au total, 437 femmes leaders identifiées et dotées de smartphones seront formées sur les opportunités d’inclusion financière et des certificats seront décernées aux apprenantes à l’issue de la formation.

Ikali Dan Hadiza, envoyé spécial à Ouallam (actuniger.com)