Journée Mondiale des réfugiés : Interview avec M.Yves Habumugisha, Directeur National de World Vision au Niger

Le 20 juin de chaque année est célébré depuis 2001 comme la Journée Mondiale des réfugiés. Cette commémoration a pour but de sensibiliser à la cause des réfugiés du monde. Elle a été adoptée lors du 50éme anniversaire de la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés. L’ONG Internationale World Vision intervient depuis des décennies pour soutenir les réfugiés dans le monde. Au Niger, elle intervient dans les camps de réfugiés pour apporter de l’aide humanitaire aux déplacés nigérians, maliens et burkinabés.

Le 20 juin, que représente cette date pour vous M Yves Habumugisha?

La journée des réfugiés nous rappelle les origines de World Vision. Sa première intervention remonte au sauvetage des réfugiés Vietnamiens. Depuis les années 1950, World Vision intervient pour soutenir les réfugiés, les déplacés pour donner la dignité et permettre aux gouvernements de leur apporter assistance.

Quelles ont été les contributions de World Vision dans la prise en charge des réfugiés au Niger ?

World Vision au Niger depuis 2015 soutient l’Etat nigérien et les autres partenaires humanitaires à répondre aux besoins de personnes déplacées dont principalement les réfugiés nigérians, maliens et Burkinabés.

En 2022 World Vision Niger a pu mobiliser dans le cadre de sa réponse aux déplacées et personnes victimes des désastres naturels plus de 5 Milliards de FCFA. Ce qui lui a permis de toucher plus de 578 200 personnes dont au moins 125 990 réfugiés nigérians, maliens et Burkinabés dans les régions de Maradi, Tillabéri et Tahoua. De Janvier 2021 à ce jour World Vision au Niger a pu mobiliser plus de 4 Milliards de FCFA pour une aide multisectorielle aux réfugiés comme suit :

• Sécurité alimentaire : plus de 35 000 réfugiés dont 19 600 enfants soutenus à travers la distribution de Cash
• La résilience : Plus de 350 réfugiés ont été formés pour des activités génératrices de revenus (transformation agroalimentaire, couture, coiffure, menuiserie, embouche, market garden, production et vente des produits cosmétiques) et soutenus avec des kits de démarrage.
• WASH : Plus de 125 000 réfugiés (70 000 enfants) ont bénéficié des activités d’eau, d’hygiène et d’assainissement à travers les séances de sensibilisation, de formations/renforcement de capacités, la construction de plus de 250 latrines, la construction et la réhabilitation de plus de 11 points d’eau ainsi que la distribution de matériels d’hygiènes et d’assainissement ainsi que les savons aux bénéficiaires.
• Protection : World Vision a pu apporter un appui dans le cadre de la prévention et le traitement des cas de protection et de violences basées sur le genre à plus de 150 réfugiés victimes de VBG dont à 75% des femmes et filles. En moyenne plus de 2125 enfants sont reçus par mois dans les espaces amis d’enfants des régions de Tillaberi et de Maradi. Plus de 520 réfugiés avec des besoins spécifiques (trouble de vision, sourd, boiteux, troubles mentaux) ont été diagnostiquées traités convenablement par des spécialistes des domaines concernés ensuite appuyés dans le cadre de la réinsertion socioéconomique.

Quels sont les perspectives d’avenir pour ces personnes réfugiés ?

World Vision va continuer à mobiliser les ressources pour les assister. Notre plus grand souhait est leur retour dans la dignité. Nous soutenons les initiatives du Gouvernement en vue des solutions durables. Nous allons continuer notre collaboration avec les partenaires, notamment le Haut-Commissariat aux réfugiés en vue de répondre aux besoins des réfugiés.

Votre mot en faveur des différents acteurs et partenaires de World Vision ?

Je voudrais, au nom de World Vision exprimer notre gratitude au gouvernement du Niger pour sa politique d’accueil envers les réfugiés. C’est une marque d’ouverture et d’assistance qui nécessite notre reconnaissance. En plus, sur le terrain, le gouvernement s’active à coordonner les différentes interventions à travers le Ministère de l’Action Humanitaire. Nous saluons leur travail.

Je voudrais également saluer le travail du HCR et des autres Agences du Système des Nations Unies, nos partenaires ONGs humanitaires internationales et nationales, ainsi que nos donateurs pour leur appui aux réfugiés et aux personnes déplacées. A toutes et à tous nous disons grand merci !

Mariam Adamou/RENJED