Nation : Mohamed Bazoum sur le chantier du barrage de kandadji pour vérifier l’état d’avancement des travaux
Le Président de la République, SE M. Mohamed BAZOUM se rend ce mardi 25 octobre 2022 sur le chantier de construction du Barrage de Kandadji. Cet ouvrage majeur pour l’émergence du Niger est situé à Dessa (sud Ayérou) à 187 km en amont au Nord de Niamey. L’objet de ce deuxième déplacement, après celui effectué le 10 septembre 2021 à la faveur de la visite de proximité dans la région de Tillabéry, est de superviser l’état d’avancement des travaux, établi à 24% en juillet 2022. Le barrage de Kandadji est en effet au centre des préoccupations du Président Mohamed BAZOUM qui n’a cessé, comme lors de la réunion de haut niveau du Programme Kandadji tenue le 24 mai 2022, d’accélérer la mise en oeuvre de ce projet structurant pour le Niger.
Le programme prévoit le lancement par le Président de la République Mohamed BAZOUM, accompagné du Gouverneur de la Région de Tillabéry, des travaux de construction de la ligne Haute Tension de transport d’énergie Kandadji – Niamey avant de visiter le chantier de construction du barrage. Auparavant le Président du Conseil d'Administration de l'Agence du Barrage de Kandadji, le Professeur Issoufou Katambé prononcera une allocution en guise de bienvenue précédée de celle du Représentant des Partenaires Techniques et Financiers et de la Banque Islamique de Développement (BID).
Cette ligne Haute Tension d’un coût de 55,6 milliards de FCFA (83,8 millions $) supporté par la Banque Islamique de Développement, vise à sécuriser l’alimentation électrique du Niger à travers la fourniture d’environ 600 GWh d’énergie propre, renouvelable, à faible coût de la région du Fleuve (avec renforcement de la station de Gorou Banda) et contribuera également à la réduction du coût de la production nationale d’électricité.
Le barrage de Kandadji est l’élément central d’un vaste Programme Kandadji de régénération des écosystèmes et de mise en valeur du fleuve Niger (P-KRESMIN) dont l’objectif assigné est d’assurer la préservation et la revitalisation des écosystèmes fluviaux, l’augmentation des productions agricoles et énergétiques mais aussi pour stimuler les emplois et ouvrir des perspectives économiques.
Longtemps en veilleuse, le lancement officiel du redémarrage des travaux de construction du barrage de Kandadji, a été procédé le 26 mars 2019 sur le site au pied du Mont Ourba sous la conduite du maitre d’oeuvre, la China Gezhouba Group Company (CGGC).
Le Projet du Barrage de Kandadji est attendu pour être réceptionné en 2025.
Le mégaprojet du Barrage de Kandadji est un complexe hydro-agro-électrique d’un coût de 740 milliards de francs CFA (1,1 milliard d'euros) avec sa digue de 28 mètres de haut et d’une longueur d'environ 8,8 km qui sera doté d’un réservoir d’une capacité de 1 569 km3.
Avant de visiter les chantiers du barrage de Kandadji, le Président de la République procédera au lancement des travaux de la ligne Haute Tension Kandadji-Niamey. Il s’agit précisément, de la construction de la ligne haute tension 132 kV double terne, entre le barrage de Kandadji et Niamey et du poste d’arrivée haute tension de Gorou Banda. Les travaux consistent au renforcement du poste existant de Gorou Banda à travers l’installation de nouveaux transformateurs (132/66 kV – 1×63 MVA et 1×30 MVA – 132 kV/20kV), la réalisation de deux travées lignes 132 kV, la réalisation de deux travées 66 kV et l’équipement du second circuit de la ligne Gorou Banda – Rive Droite. Cet important investissement sera assuré par la Banque Islamique du Développement (BID) qui représente un partenaire majeur dans le Projet Kandadji.
Les objectifs du Programme Kandadji de régénération des écosystèmes et de mise en valeur du fleuve Niger sont :
- Assurer un débit d’étiage de 120 m3/s sur le fleuve Niger,
- Sécuriser l’alimentation en eau potable de l’agglomération de Niamey,
- Mettre en valeur par l’irrigation environ 45 000 ha,
- Accroitre l’accès à l’eau pour le développement agricole, l’amélioration de la sécurité alimentaire et des conditions de vie des populations à travers la mise en valeur du potentiel de terres irrigables et de la pisciculture ;
- Appuyer les initiatives de développement locale pour l’amélioration des conditions de vie, et l’accès aux services d’éducation et de santé, la promotion des activités génératrices de revenus et le renforcement de la résilience des populations aux événements extrêmes (sécheresses et inondations) ;
- Produire de l’électricité avec une puissance de 130 MW pour une production annuelle de 629 GWh (soit un bond de 55 % de la production nationale), permettant de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations d'électricité depuis le Nigeria, dont le taux de couverture nationale en électricité n’est que de 19%.
Le barrage de Kandadji projeté dès le milieu des années 1970, à la suite de la sécheresse et de la crise alimentaire consécutive, ne sera matérialisé qu’en 2008 avec la pose de la première pierre. Devant l’inertie dans l’exécution du projet, il n’a fallu qu’en 2019 pour que le redémarrage ne soit effectué sous le magistère du Président Issoufou MAHAMADOU pour un montant initial de plus de 85 milliards (130 millions €) pour le seul barrage.
L’étude d'impact environnemental réalisée en 2018 par la Banque africaine de développement (BAD) a conclu, après examen d’autres options, que seul le barrage pouvait remplir les objectifs fixés, les énergies alternatives ne pouvant pas répondre à des besoins énergétiques à grande échelle. En outre, la mise en valeur agricole des 45 000 ha est un argument pour réduire considérablement A . L C C P R N voire régler le problème récurrent de l'insécurité alimentaire au Niger puisque plus de 400 000 tonnes de riz, maïs et produits maraîchers seront produites en plus chaque année.
La déclaration d’utilité publique (DUP) a abouti à un plan d’aménagement en cours d’un nouveau site de réinstallation de la population de la deuxième vague (50.000 personnes) pour les vingt-quatre villages administratifs à déplacer, le financement étant déjà mobilisé. En effet, deux vagues étaient prévues : la première vague concernait la population installée sur le site du barrage et celle qui est impactée par la réalisation du barrage. Le programme de réinstallation de 9 000 personnes sur le site du barrage, puis la reconstruction prévue d’Ayérou et la réinstallation de 50 000 habitants dans la zone de la retenue représentent de nombreuses opportunités de développement pour les communautés locales, notamment à travers:
- La construction de routes, le raccordement à l’électricité et à l’eau potable et le déploiement d’infrastructures et de services collectifs comme les écoles, les dispensaires et les marchés ;
- La création de 8 000 hectares de périmètres irrigués pour les agriculteurs déplacés ;
- La construction de plus de 10 000 nouveaux logements ;
- Des programmes extensifs de restauration des moyens de subsistance, agricoles et autres, y compris à travers des formations et des perspectives d’emploi liées aux activités de construction dans les sites de réinstallation des populations ;
- L’amélioration des perspectives d’emploi, notamment pour les femmes et les jeunes ;
- L’optimisation des infrastructures d’eau, qui contribueront à améliorer les résultats sur le plan de la santé et de l’éducation et, ce faisant, à renforcer le capital humain.
Enfin, le Barrage de Kandadji et les ouvrages connexes sont éco-compatibles car ils permettront sur le plan environnemental de garantir un débit écologique d’étiage de 120 m3/s à Niamey et servira à la recharge constante des nappes alluviales en aval du barrage, la recharge des nappes souterraines, la création des sites de nidification sur le barrage et les ouvrages annexes ainsi que la prolifération de certaines espèces d’oiseaux.
Le Programme Kandadji de régénération des écosystèmes et de mise en valeur du fleuve Niger (P-KRESMIN) est financé par l’Etat du Niger et un consortium de banques : l’Agence Française de Développement (AFD), la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA), la Banque d'Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC), la Banque Islamique de Développement (BID), la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD),la Banque Mondiale, les Fonds de Abu-Dhabi, le Fonds koweïtien pour le Développement Economique Arabe (FKDEA), le Fonds de l'OPEP (OFID) et le Fonds Saoudien de Développement (FSD).
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