Migration irrégulière dans l’espace CEDEAO : vers un examen minutieux sur les " tendances et les défis " du phénomène dans l’espace
Le Palais des Congrés de Niamey a abrité ce mercredi 28 septembre 2022 la cérémonie d’ouverture d’une table ronde de consultation ministérielle régionale avec l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM) sur la situation des migrants originaires des pays de la CEDEAO, qui ont fait l'objet de rapatriement et se trouvent sur le territoire du Niger. L’objectif visé à travers ces assises, dont les travaux ont démarré le 25 septembre dernier et qui s’étaleront jusqu’au 30 septembre, est de trouver une solution durable au phénomène de la migration irrégulière qui devient de plus en plus alarmant dans l’espace CEDEAO et dont le Niger du fait de sa position stratégique est devenu un maillon essentiel.
La cérémonie d’ouverture de cette mission de la CEDEAO pour l'évaluation des enjeux liés à la migration de transit en Republique du Niger a été présidée par le Ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des catastrophes M. Lawan Magagi, en présence de la Commissaire au Développement humain et aux Affaires sociales de la CEDEAO, Professeur Fatou Sow Sarr, du représentant résident de la CEDEAO au Niger, M. N’dir Guillaume Gnamien, du représentant de l’OIM, des représentants des États membres de la CEDEAO, des Ambassadeurs et Chefs de Missions Diplomatiques, des représentants des partenaires techniques et financiers et des experts.
Examiner les "tendances et les défis" liés à la migration de transit des citoyens de la CEDEAO
En prenant la parole, la Commissaire au Développement humain et aux Affaires sociales de la CEDEAO, le Professeur Fatou Sow Sarr, a exprimé sa joie de prendre part, en compagnie de ses collègues de la Commission de la CEDEAO, à la présente consultation « spéciale et très cruciale, dont l'objectif est de relever un défi complexe qui se pose à notre région et demeure une menace de tous les instants ». La migration irrégulière et son impact négatif, a-t-elle souligné, ont infligé des douleurs profondes et continuent d'être une question épineuse.
« Au regard de la problématique de la migration irrégulière, qui n'épargne aucun pays au monde, nous sommes ici réunis pour examiner les "tendances et les défis" liés à la migration de transit des citoyens de la CEDEAO ici en République du Niger » a précisé le Professeur Fatou Sow.
« Tous les observateurs avisés des tendances de la migration irrégulière conviendront avec moi que les informations qui nous parviennent, concernant les difficultés rencontrées par nos frères et sœurs qui tentent de quitter la région pour d'autres cieux, en particulier pour l'Europe, sont particulièrement inquiétantes » a déclaré la Commissaire avant de préciser que la frange de la population la plus exposée à ce phénomène est celle des jeunes, une situation d'autant plus inquiétante que ce sont ces jeunes qui constituent les forces vives de nos États. Ce qui compromet, a-t-elle alerté, leur objectif commun en matière de développement humain et par là, le développement économique et l'agenda d'intégration de la CEDEAO.
« Il est encourageant de noter que l'OIM, dans les limites de ses capacités et de son mandat, a enregistré beaucoup de réalisations dans ce domaine par le passé, veillant à ce que de nombreuses victimes soient secourues, rapatriées et réintégrées. C'est le lieu ici d'exprimer toute la reconnaissance de la CEDEAO à votre Organisation. Ce sont d'importantes ressources, jusqu’à 80.000 euros-que vous consacrez tous les mois à des initiatives destinées à faciliter le retour des migrants originaires de la sous-région. Nous les savons, et nous sommes également conscients des difficultés liées au maintien d'un tel effort », Professeur Fatou Sow Sarr, Commissaire au Développement humain et aux Affaires sociales de la CEDEAO.
Le Niger plaide pour que les pays d’accueil aident les pays de départ et les pays de transit
En procédant au lancement officiel des activités de cette table ronde, le Ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des catastrophes M. Lawan Magagi a également déploré la montée en puissance du fléau que constitue la migration irrégulière dans l’espace CEDEAO et son impact négatif, d’autant plus que les bras valides se trouvent être les plus touchés.
« Cette migration irrégulière impact malheureusement notre espace CEDEAO de manière négative parce qu’il s’agit surtout des bras valides qui dans l’oisiveté, parce qu’ils n’ont pas grand-chose à faire, prennent le risque de brader le désert et la mer pour se retrouver ailleurs, sans papiers » a-t-il déploré.
Le Ministre Laouan Magagi a plaidé pour un acompagnement des pays europeens, car selon lui, «cette migration irrégulière, quand elle arrive chez eux, elle constitue des difficultés. Parfois, c’est des personnes qui sont en conflit avec la loi, qui ne respectent pas les règles qu’ils trouvent, en plus de l’irrégularité des papiers avec lesquels ils se présentent dans ces zones-là ». Pour le minisre, pour freiner voire éradiquer cette migration irrégulière, il faudrait des investissements forts et pour cela, « des grands projets structurants » doivent voir le jour. Il a en ce sens, rappelé que lors du " pacte mondial sur la migration " qui a fait son forum aux États-Unis au mois de Mai dernier, « plusieurs engagements ont été pris, pour permettre à ce que les pays d’accueil puissent aider les pays de départ et les pays de transit à contenir au maximum possible cette situation ».
le Ministre, a egalement rappelé que le gouvernement de la République du Niger a pris quelques mesures. Il s'agit, « particulièrement de la loi n°2015-36 pour sanctionner les personnes qui utilisent leurs véhicules pour faire des transports illicites de ces migrants-là », a t-il expliqué .
« Ces jeunes, quand la loi est sortie, certains ont été emprisonnés et ceux qui ont abandonnés l’activité, beaucoup sont restés dans l’oisiveté, du coup, le risque qu’ils prennent des armes, le risque qu’ils deviennent des terroristes, le risque qu’ils braquent des gens sur les routes est grand. Pourquoi ? Parce que nous n’avons pas eu une compensation à ça. C’est la substitution qu’il faut faire. Si on leur empêche de faire ça, on doit trouver le moyen de les occuper pour qu’ils puissent produire. Toutes l’Afrique doit savoir cela parce que parce que nous sommes à la frontière du Maghreb, nous sommes la porte d’entrée et ne pouvons que vous demandez tous de voir dans quelles mesures on pourra gérer cette situation, surtout que le pacte de la CEDEAO sur la circulation des personnes et des biens est là et le Niger est au centre de ça. Dans les débats que nous allons faire, nous devons trouver les moyens de pouvoir créer les conditions de contenir les jeunes en leur trouvant quoi faire, en leur trouvant du travail, en créant des programmes, des projets sud sud et de la coopération nord sud », Lawan Magagi, Ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des catastrophes.
En terminant son allocution, le ministre Lawan Magagi a tenu à remercier l’ensemble des partenaires techniques et financiers qui accompagnent les pays de la CEDEAO d’une manière générale et le Niger en particulier. Particulièrement, a-t-il précisé, l’OIM qui a beaucoup aidé le Niger et même les autres pays de la CEDEAO à travers le Niger.
Abdoul Wahab Issaka (actuniger.com)
Commentaires
Contrepartie financi
TOTO A DIT se demande et vous demande ....:
Une question et une seule .....
Pourquoi quand les Occidentaux envahissaient l'Afrique , jusqu'a la subdiviser en colonies , l'on ne parlait pas de MIGRATION IRR