RAFPRO: la problématique de la formation professionnelle et de l'Apprentissage en Afrique au cœur de la 13e AG qui se déroule du 25 au 27 mai à Niamey
La capitale nigérienne abrite du 25 au 27 mai 2022, la 13e édition de l'Assemblée générale ordinaire du Réseau Africain des Institutions et Fonds de Formation Professionnelle (RAFPRO) qui a été placée sous le thème : « quels types d’apprentissage pour une insertion réussie ». Durant les trois jours de travaux et outre l'adoption des documents statutaires, les participants venus des différents pays de l'Afrique vont axer leur réflexion sur la problématique de la formation professionnelle et de l'apprentissage en Afrique avec un focus particulier sur les filières innovantes qui permettront de répondre au défi de l'emploi des jeunes et donc de contribuer au développement durable des pays membres.
C'est le Premier ministre, SEM. Ouhoumoudou Mahamadou qui a présidé la cérémonie officielle de la 13e Assemblée générale du FAFPRO qui s'est déroulée au Centre international des Conférences Mahatma Ghandi de Niamey, en présence des Présidents d'institutions nationales, des membres du gouvernement, des députés nationaux, du Directeur de la Formation professionnelle de l'UEMOA, des représentants du corps diplomatique, des organisations internationales et des corps constitués ainsi que des membres du Réseau, des chefs de délégation venus de plusieurs pays du continent ainsi que de plusieurs invités de marque.
Promouvoir la formation professionnelle et l'investissement dans les ressources humaines
Après les mots de bienvenue du Gouverneur de la Région de Niamey qui a souhaité la bienvenue et un agréable séjour en terre hospitalière nigérienne à l'ensemble des délégations, le Directeur général du Fonds d'Appui à la Formation Professionnelle et à l'Apprentissage (FAFPA), M. Abdou Djerma Lawal, qui est par ailleurs le Président en exercice du RAFPRO, a pris la parole pour tout d'abord remercier les différentes délégations présentes à Niamey ainsi que les membres du comité d'organisation ainsi que tous les partenaires qui ont contribué à la réussite de cet évènement. Il a ensuite rappelé que le 29 septembre prochain, cela fera exactement seize (16) ans que le RAFPRO aura été porté sur les fonts baptismaux à Cotonou avec l’appui du Bureau International du Travail (BIT) avec comme pour principale mission, "la promotion de la formation professionnelle et le développement de la culture de l’investissement dans les ressources humaines".
Après avoir détaillé quelques uns des principaux objectifs du Réseau, le Directeur du FAFPA a indiqué que le thème retenu pour cette 13e Assemblée générale propose aux participants et particulièrement aux membres du RAFPRO de s’interroger sur les meilleures voies d’acquisition des compétences pour une insertion réussie des jeunes. En effet, a-t-il indiqué, "plusieurs systèmes d’apprentissage sont actuellement pratiqués au sein du Réseau sans qu’ils soient péremptoire d’affirmer aujourd’hui qu’ils donnent tous satisfaction à la mesure des attentes et des investissements". Ainsi qu’il apparaît, a ajouté M. Abdou Djerma Lawal, "le RAFPRO a fait de la question de la formation professionnelle et particulièrement de l’insertion professionnelle des jeunes, une priorité et point n’est encore besoin de démontrer que les institutions et Fonds membres du Réseau font de l’investissement dans le capital humain, leur mission fondamentale en vue d’accompagner nos Etats dans la création de richesses pour la prospérité partagée".
Une vision commune pour l'Afrique que partage le Niger
En procédant à l'ouverture officielle des travaux de la 13e Assemblée générale du RAFPRO, le Premier ministre a tenu, de prime abord, à saluer la forte mobilisation des acteurs tant étatiques que non étatiques, ce qui, pour SEM. Ouhoumoudou Mahamadou, "symbolise une vision partagée de la problématique de la formation de l'emploi et de l'insertion socioprofessionnelle des jeunes de nos pays". Le Chef du gouvernement a, ensuite fait remarquer, que le continent africain se caractérise par la jeunesse de sa population, ce qui est à la fois un atout et une menace. "C'est un atout en ce sens que le continent dispose d'un potentiel de ressources humaines valides nécessaires à sa transformation économique", a-t-il indiqué, précisant par la même occasion que chaque année, c'est 7 à 10 millions de gens qui arrivent sur le marché de travail et ils seront 30 millions en 2040. Pour le Premier ministre, cette importante frange de la population ne sera un atout que si les ressources humaines jeunes que nous avons sont suffisamment éduquées et formées pour satisfaire les ambitions transformatrices de notre continent. Autrement, a-t-il alerté, " la jeunesse africaine représentera une menace pour le continent et même pour l'ensemble du monde car il est indéniable que les groupes armés terroristes et les organisations criminelles recrutent les jeunes désœuvrés, non éduqués et non formés, et donc sans perspectives d'insertion sociale".
Pour le Chef du gouvernement nigérien, "l'Afrique doit donc réussir à relever le défi du développement du capital humain". Il a indiqué en ce sens que l'industrie, l'agriculture moderne et les services exigent une main d'œuvre qualifiée. Et pour ce faire, a-t-il souligné, il faut développer la formation professionnelle et technique, encourager les jeunes à s'orienter vers les établissements de formation technique et professionnel à tous les niveaux. "C'est à ce prix que les pays pourront réussir leur transformation économique tel que souhaite l'agenda 20 63 de l'Union africaine", a estimé SEM. Ouhoumoudou Mahamadou qui a rappelé à juste titre que dans cet agenda, l'Afrique a l'ambition de moderniser son agriculture, de développer les chaînes de valeur agricole, accroître ses exportations de produits agricoles transformés et réduire ses importations de produits alimentaires. "Dans cet agenda, l'Afrique a également l'ambition d'accélérer son industrialisation, réduire l'extravasation de son économie, en transformant sur place ses énormes ressources minières", a insisté le chef du gouvernement qui a aussi fait remarquer que l'Afrique veut développer ses services financiers et suivre le pas des autres continents pour ce qui est du développement des nouvelles technologies de l'information et, également, l'Afrique désir renforcer son réseau d'infrastructures, ouvrir les frontières entre les états et créer un des plus grands marchés communs du monde. "Avec la globalisation de l'économie mondiale, le concurrent n'est pas seulement les pays voisins mais n'importe quel autre pays du monde capable de produire et de distribuer le même produit à moindre coût", a souligné SEM. Ouhoumoudou Mahamadou avant d'indiquer que l'avantage comparatif doit donc s'analyser à une échelle beaucoup plus large, dans ces conditions c'est le capital humain plus précisément la qualification professionnelle qui permet de transformer un avantage comparatif en un avantage compétitif. "C'est d'autant plus vrai que les nouvelles technologies de l'information effacent toutes les distances", a déclaré le Chef du gouvernement qui a saisi l'occasion pour évoquer les efforts des autorités du Niger en ce sens.
"Au Niger, nous avons fait le pari d'investir dans la formation du capital humain car comme le rappelait si bien son excellence Mohamed Bazoum, président de la République chef de l'État je le cite" l'homme est le capital le plus précieux, investir dans l'éducation, c'est investir dans ce capital". Un investissant dans la formation professionnelle des jeunes, ; nous investissons dans l'avenir pour disposer d'une main d'œuvre qualifiée et compétente, prête à prendre part à la compétition internationale. Dans la déclaration de politique générale du gouvernement, le sous secteur de formation professionnelle des jeunes occupe une place de choix. Le gouvernement s'est en effet engagé à mettre en place un dispositif de démarche de qualité afin que les offres de formation répondent au mieux aux exigences des compétences. Nous entendons mener des réformes qui favorisent une transition réussie de l'enseignement général à la formation professionnelle et technique, ce qui valorise les activités locales pour tenir compte des besoins du marché et la nécessité de développer des métiers porteurs. Dans cette dynamique, notre pays s'est doté d'un programme sectoriel de l'éducation et de la formation professionnelle pour la période 2014 à 2024". SEM. Ouhoumoudou Mahamadou, Premier ministre et Chef du gouvernement.
Dans son allocution, le Premier ministre a aussi indiqué que nos pays font face à un flux important de jeunes non scolarisés et déscolarisés pour lesquels une réponse appropriée et adaptée en termes d'apprentissage et de formation professionnelle s'impose. "D'autres attentes ont aussi été identifiées comme la prise en charge efficiente de la formation continue des entreprises ou encore la demande de reconversion des jeunes diplômés", a-t-il poursuivi tout en joutant que c'est tenant compte de ces enjeux que l'Etat du Niger a créé le Fonds d'Appui à la Formation Professionnelle et l’Apprentissage (FAFPA) en tant que dispositif national de référence en matière de financement et de formation professionnelle, de l'apprentissage et de l'insertion. "Je me réjouis de constater que d'autres pays du continent ont apporté la même réponse à travers la création de fonds et institutions de formation professionnelle, qui se retrouvent aujourd'hui à Niamey à l'occasion de la 13e assemblée générale ordinaire du réseau africain des institutions et fonds de formation professionnelle", a dit le Chef du gouvernement qui a plaidé pour que les gouvernements et leurs partenaires soient très attentifs aux fortes attentes de la jeunesse africaine, à ses besoins, à ses aspirations, à ses ambitions légitimes. "Nous sommes tout autant interpellés par ses angoisses, face aux multiples défis auxquels elle est confrontée. Nous sommes donc interpellés pour apporter des réponses urgentes et adaptées", a martelé le Premier ministre nigérien.
Poursuivant son adresse, le Chef du gouvernement a mis en avant « une jeunesse africaine ouverte sur le monde, une jeunesse qui est entrain de déployer son génie, son potentiel créatif, cette jeunesse attend d'être accompagnée par des offres de formation pour répondre aux besoins du marché de l'emploi et qui lui permettent de s'épanouir pour y faire valoir ses talents". Selon lui, c'est en cela que le réseau des institutions et fonds de formation professionnelle doit constituer un cadre de mobilisation de ressources pour le financement du projets structurants, de formation et d'insertion des jeunes à l'échelle sous régionale, régionale et continentale. "J'ai la conviction que nos Etats ont besoin de constituer un véritable écosystème en matière de formation professionnelle des jeunes. Nous devons donc travailler résolument pour faire aboutir ces nobles objectifs qui cadrent parfaitement avec la vision continentale d'une Afrique unie et prospère tel que défini dans l'agenda 20 63 de l'Union africaine", a affirmé SEM. Ouhoumoudou Mahamadou qui a assuré aux participants que le gouvernement du Niger attend des échanges qui vont se tenir durant cette 13e AG, "des recommandations fortes pour impacter de façon significative l'apprentissage pour une insertion réussie de notre jeunesse".
Un agenda très chargé et des réflexions sur la problématique de l'emploi en Afrique
Peu après la cérémonie officielle d'ouverture qui a été immortalisée par une photo de famille, les travaux de l'Assemblée générale sont entrés dans le vif du sujet conformément au programme élaboré qui s’articule autour de trois temps forts. Au premier jour, les travaux ont été consacrés aux échanges sur le Programme Régional de Formation Professionnelle (PROFOR) dont le maître d’ouvrage délégué est le RAFPRO. Ensuite, pour le deuxième jour, les participants vont axer leur réflexion et échange sur le type d’apprentissage compatible avec la résorption du chômage des jeunes dont nous espérons de riches et pertinentes contributions des participants constituera le menu du deuxième jour. Enfin, pour le troisième et dernier jour, les membres du Réseau, à la suite des travaux des deux jours ouverts au public, tiendront leur Assemblée Générale au cours de laquelle ils apprécieront aux fins de leur adoption, les documents déjà examinés par les experts points focaux du RAFPRO au cours de leur rencontre des deux jours qui s'est tenue à Niamey, à la veille de l'AG ordinaire. Il s’agit, notamment, du rapport d’activités et du rapport financier 2021, du plan de travail annuel et du budget prévisionnel 2022 ainsi que le plan de formation pour l'année en cours.
Abdoul Wahab Issaka (actuniger.com)
Commentaires
Il sait qu'a la fin rien ne va realiser. Ils sont la seulement pour parler et montrer leurs nouveaux habits