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Sommet Filles Niamey

Après Luzaka en Zambie en 2015 et Accra au Ghana en 2018, Niamey abrite du 16 au 18 novembre 2021, la 3e édition du Sommet des Filles Africaines (African Girls Summit), une initiative de l’Union Africaine (UA). Pour cette édition, le Sommet a été placé sous le thème : «Culture, Droits Humains et Responsabilité : Accélérer l’Elimination des pratiques néfastes ». L’occasion pour les Etats et les gouvernements, les parties prenantes ainsi que l’ensemble des partenaires de mener des réflexions en vue d’aboutir à une véritable feuille de route pour la concrétisation des engagements pris pour l’accomplissement des droits de la fille en Afrique.

 

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C’est le Président de la République du Niger SEM. Bazoum Mohamed qui a présidé la cérémonie d’ouverture du 3e Sommet des Filles Africaines qui s’est déroulée en grande pompe au Centre international des conférences Mahatma Ghandi de Niamey en présence du Président de l’Assemblée nationale, SEM Seyni Oumarou, du Premier ministre, SEM Ouhoumoudou Mahamadou, des Présidents des institutions nationales, des membres du gouvernement ainsi que des députés nationaux, représentants du corps diplomatique et des organisations régionales et internationales, chefs traditionnels, leaders religieux et communautaires. La cérémonie d’ouverture a été également rehaussée par la présence de l’envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, Mme Najat Maalla M’Jid, la Commissaire de l’Union Africaine pour la Santé, les Affaires Humanitaires et le Développement social, Mme Amira El Fadil, ainsi que des délégations de haut niveau des pays membres de l’UA, des représentants de la société civile, des partenaires techniques et financiers ainsi que ceux des organisations des jeunes et des associations féminines.

Plusieurs allocutions ont été prononcées au cours de la cérémonie d’ouverture qui a été marquée également par des prestations artistiques qui ont reflété le riche potentiel et la diversité du patrimoine culturel nigérien et surtout mis en lumière le talent et la créativité de la jeunesse avec la prestation de la jeune slameuse nigérienne Nourrath dont la profondeur du message a ému l’assistance.

Dans son mot de bienvenue, la ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, Mme Alhahoury Aminata Zourkaleini, a souhaité la bienvenue et un agréable séjour en terre nigérienne à l’ensemble des délégations qui ont fait le déplacement de Niamey. Au nom des plus hautes autorités du pays et des populations nigériennes, elle a chaleureusement remercié l’Union Africaine pour le choix porté sur le Niger pour abriter cet important évènement ainsi qu’à l’ensemble des partenaires qui ont contribué à l’organisation de ce Sommet. 

Des messages ainsi que des témoignages émouvants ont été aussi présentés par des jeunes filles à la tribune officielle lors de l’ouverture solennelle du Sommet.

Sommet Filles Niamey BIS

Eliminer les violences faites aux femmes et aux filles, une nécessité pour le développement

En prenant la parole, l’Envoyée Spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, a tenu tout d’abord, à féliciter les autorités nigériennes pour la qualité de l’organisation de ce Sommet. Mme Najat Maalla M’Jid a ensuite abordé la problématique de la violence basée sur le genre, soulignant que dans le monde,  plus de 30 millions des filles en sont encore victimes. Particulièrement dans les pays du Sahel et en Afrique, environ 20 millions des filles soit 7 filles sur 10 sont victimes de mariages précoces, a-t-elle par exemple précisé, sans omettre de citer d’autres cas de violences faites aux femmes comme la stigmatisation et autres pratiques néfastes à l’épanouissement des jeunes filles. Des violences qui, selon l’Envoyée Spéciale, sont engendrées par plusieurs facteurs dont la pauvreté, l’insécurité ainsi que l’ignorance et le manque d’éducation mais dont on peut lutter et ainsi en atténuer les conséquences néfastes. En ce sens, Mme Najat Maalla M’Jid a tenu à livrer, dans son discours, cinq (5) messages clés qui visent à lutter contre ces violences. Il s’agit, notamment,  « de mettre fin aux pratiques néfastes est une urgence ; de mettre fin aux pratiques préjudiciables est possible et réalisable; mettre fin aux pratiques néfastes c’est un investissement continue; de mettre fin aux pratiques néfastes, et enfin de ne fait pas attendre car les enfants et les filles sont un secteur puissant de développement ». A la fin de son allocution, l’Envoyée spéciale du SG de l’ONU n’a pas manqué de saluer le Président de la République pour son initiative d’accorder la priorité à l’éducation, notamment celle de la jeune fille, dans son programme de gouvernance.

« Mettre fin aux pratiques préjudiciables aux filles est une urgence, faisable et possible et nécessite des approches programmatiques politiques et multisectorielles nationales ». Mme Najat Maalla M’Jid, Envoyée Spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour  la lutte contre les violences faites aux enfants

La Commissaire de l’Union Africaine en charge de la Santé, des Affaires humanitaires et du Développement social, a également tenu à saluer, à l’entame de son intervention, « l’engagement du Président Mohamed Bazoum à promouvoir l’éducation de la jeune fille ». Selon elle, c’est l’une des voies les plus efficientes pour accélérer la lutte contre les violences à l’égard des femmes et des jeunes filles dont l’UA s’est faite une priorité dans le cadre des objectifs de l’Agenda 2063 et de son initiative « l’Afrique digne de ses enfants » à l’horizon 2040. La Commissaire Amira El Fadil a saisi l’occasion pour inviter l’ensemble des acteurs impliqués dans cette noble mission ainsi que les partenaires au développement à accorder une attention particulière à la scolarisation de la jeune fille tout en réitérant « l’engagement et la disponibilité de la Commission de l’Union Africaine à accompagner les pays et à prendre toute initiative en vue de soutenir les actions pour lutter contre les violences et les pratiques néfastes contre les filles ».

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Des actions soutenues en faveur des filles, au delà des discours et des législations

En procédant officiellement à l’ouverture du sommet (lire en intégralité le discours présidentiel d’ouverture sur actuniger.com), le Président de la République du Niger s’est tout d'abord réjoui du choix porté sur son pays pour abriter ces assises. Un choix judicieux et loin d’être fortuit selon SEM. Bazoum Mohamed qui a fait remarquer à l’occasion que, « le Niger, pays de mariages précoces par excellence, est l’un des pays au monde où ont le plus cours les pratiques opposées aux droits des jeunes ». Pour le Chef de l’Etat, « cette situation s’explique non seulement pas parce que nous aurions une législation délibérément rétrograde attentatoire aux droits des femmes, mais simplement parce que, du fait d’inertie très caractéristique, nous reproduisons un modèle de société déphasé, source malheureusement de bien de nos difficultés économiques et sociales ».

Pour le Président Bazoum, la lutte pour l’émancipation sociale des filles n’est pas une question morale qui doit être seulement  l’affaire des militantes féministes ou même des femmes de façons générale, mais c’est bien une affaire de toute la société et de ses dirigeants en premier. « Ce combat, nous sommes tenus de le mener non pas pour les filles, mais pour l’avenir de notre société qui a besoin de la pleine implication de toutes ses composantes pour son développement », a ajouté le Chef de l’Etat pour qui, « sa réussite sera strictement tributaire de notre aptitude à faire en sorte que les filles jouissent de tous leurs droits et principalement leurs droits à l’éducation ».

Le Président de la République n’a pas manqué de faire relever que dans des pays comme le Niger, où un enfant non scolarisé ou déscolarisé a toutes les chances d’être un adulte pauvre, une telle fille, en plus de devenir une adulte pauvre, constitue très tôt un foyer de production d’enfants appelés à être à leur tour des pauvres. C’est la raison pour laquelle, a-t-il souligné, « nous avons décidé de promouvoir un programme de construction d’internats pour les jeunes filles dans les collèges ruraux en vue d’accroitre les chances de leur réussite à l’école ». Selon SEM Bazoum Mohamed, en effet, « l’éducation est le moyen le plus sûr d’arracher les filles à la violence des mariages précoces et des couches dangereuses ».

Dans son allocution, le Chef de l’Etat s’est aussi félicité du choix du thème de ce Sommet qui cadre parfaitement avec les actions qui visent à mobiliser les actions autour du thème général de 2021 de l’Union Africaine qui est « Art, culture et patrimoine : leviers pour bâtir l’Afrique que nous voulons ». Le thème spécifique du Sommet de Niamey, «Culture, Droits Humains et Responsabilité : Accélérer l’Elimination des pratiques néfastes », est un thème qui confirme « l’engagement des pays africains à œuvrer solidairement pour le développement humain sur le continent en s’appuyant en particulier sur les femmes et les jeunes », a estimé le Président Bazoum.  « Nous avons donc, à travers cette rencontre, l’occasion d’analyser, de suivre, de mieux orienter les actions de nos Etats en matière de protection des droits humains des filles qui constituent une frange importante de la population de nos pays », a poursuivi le Chef de l’Etat qui a aussi fait rappelé que cette réunion constitue également, « une plateforme de partage de bonne pratiques, d’exemple de réussite et d’échanges d’informations pour faire avancer l’action vers l’élimination des pratiques néfastes qui sont une violation grave aux droits fondamentaux des femmes et des filles ».

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En terminant son allocution, le Président de la République a rappelé tous les efforts consentis par le Niger afin de promouvoir les droits des femmes et l’épanouissement des filles. Cependant, a-t-il reconnu, beaucoup reste à faire car les défis persistent. C’est pourquoi, a assuré le Chef de l’Etat nigérien, le Niger est résolument déterminé à poursuivre ses efforts comme en atteste son engagement  dans la réalisation du Programme 2040 "Afrique digne des enfants", à travers lequel l’UA s’engage à éliminer les violences basées sur le genre et les pratiques néfastes. A cet effet, a rappelé le Président Bazoum, le Niger a adopté et ratifié les instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux réprimant les mutilations génitales féminines.

Le Président nigérien n’a pas manqué d’exprimer sa parfaite satisfaction de l’engagement constant des pays africains dans l’amélioration durable des conditions de vie des femmes et des filles afin d’éliminer les violences qui leur sont quotidiennement faites. Cependant, a-t-il insisté, « les chances de promotion sociale de la fille ne résideront jamais uniquement dans la qualité et la quantité des législations que nous pouvons adoptées en leur faveur, elles résideront dans les politiques concrètes que nous sommes appelés à promouvoir et surtout dans le domaine de l’éducation ».

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Des échanges et des réflexions pour une véritable feuille de route d’actions en faveur des jeunes filles

La cérémonie solennelle d’ouverture du Sommet a été clôturée par une photo de famille afin de marquer ce moment historique. Par la suite, les travaux ont débuté avec plusieurs sessions plénières ainsi que des travaux en commissions et en sous-groupes qui vont se poursuivre durant les deux jours que durera le Sommet de Niamey.

Il convient de noter qu’en prélude à ce Sommet, s’est également tenu à Niamey, les 13 et 14 novembre dernier, un Pré-sommet sur les différentes thématiques qui seront débattues durant les assises. Cette initiative a été portée par la Plate-forme contre le mariage des enfants (End Child Marriage Now, ECFM) qui réuni le gouvernement du Niger, les Agences du Système des Nations Unies ainsi que les Partenaires techniques et financiers, organisations partenaires au développement, société civile et association féminine et des jeunes. Le Pré-Sommet a permis de faire entendre la voix des jeunes, notamment celles des zones défavorisées, et d’échanger avec l’ensemble des acteurs et parties prenantes pour les actions à mener ainsi que la feuille de route à adopter pour accélérer l’élimination des pratiques néfastes. Des recommandations qui seront débattues au cours du Sommet de Niamey.

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Abdoul Karim Moumouni (actuniger.com)

 



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