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Journee enfant africain 2020

L’édition 2020 de la Journée de l’enfant africain a été célébré ce mardi 16 juin avec comme thème, assurer l’accès à un système judiciaire mieux adapté aux enfants en Afrique. Au Niger, le lancement des activités s’est déroulé à la Maison de la culture Djado Sekou de Niamey, à travers une action de plaidoyer à l’endroit des autorités et des partenaires pour une attention particulière aux enfants en conflit avec la loi. Le Niger compte, en effet, plus de 500 mineurs détenus dans les différentes prisons du pays.

Zeyna commission0

A l’instar de tous les pays du continent, le Niger a célèbré ce mardi 16 juin, la Journée de l’enfant africain. Cette année, pandémie de Covid-19 oblige, la célébration de cette importante journée s’est déroulée en toute simplicité. Le lancement des activités s’est déroulé à Niamey, à la Maison de la Culture Djado Sekou, sous le haut patronage de la ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, du ministère de la Justice, de la Représentante de l’UNICEF, de l’ONG Grandir Dignement, de l’ONG Swiss Contact. La cérémonie a été marquée par la présence des membres du gouvernement, des autorités régionales ainsi que de plusieurs invités représentant les partenaires engagés dans la promotion et la protection des enfants.

Pour cette édition, le thème retenu cette année porte sur l'accès à un système de justice adapté aux enfants en Afrique. « Un sujet d’une importance capitale » selon la ministre de Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant. Dans l’allocution de lancement des activités qu’elle a prononcée au cours de la cérémonie, Mme Elback Zeinabou Tari Bako a souligné que ce thème vise à sensibiliser et à mobiliser l’opinion nationale et internationale autour des problèmes de l’heure qui affectent la vie et les droits des enfants. Pour la ministre, le choix de ce thème se justifie, entres autres, par la persistance d’abus, de violences et de l’exploitation à l’égard des enfants dans plusieurs pays ; la faible prise en charge des enfants à risque et ceux qui sont victimes des violences, en termes de qualité et d’accès à une justice pour mineurs adaptées ; l’inadéquation des lois en matière de justice des mineurs dans beaucoup de pays, qui ne tiennent pas compte de la condition de l’Enfant qui est une personne immature et en développement ; ainsi que le développement timide des mécanismes ou mesures alternatives à l’incarcération dans certains pays. « Je me réjouis de constater que dans le domaine de la Justice pour mineurs, notre pays a enregistré beaucoup d’avancées » s’est félicitée la ministre Elback Zeinabou. A titre illustratif, elle a rappelé l’expérimentation de plusieurs mesures alternatives à l’incarcération et l’adoption en 2014 d’une loi relative aux Juridictions pour mineurs et qui a été élaboré conformément à l’esprit de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) et de la Charte africaine des droits et bien-être de l’enfant (CADBE). La ministre a également cité la création des Cellules de protection des femmes et des mineurs au sein des services de la police et de la gendarmerie, qui sont les principaux points de départ du traitement des infractions. « Malgré ces avancées enregistrées, nous devons redoubler d’efforts », a reconnu la ministre de la Protection de l’Enfant, qui a souligné la nécessité d’inscrire dans les différents plans d’actions du gouvernement et des partenaires plusieurs priorités notamment la mise en place et le renforcement des mesures de réinsertion pour les mineurs en conflit avec la loi pour lutter contre la récidive ; l’établissement d’une collaboration efficace entre tous les acteurs en charge de la protection de l’Enfant et les Comités de protection des enfants (CPE) et le développement et la mise en œuvre des mesures alternatives à la détention comme axe d’intervention pour une meilleure prise en charge des enfants mineurs.

La détention, une mesure pas toujours nécessaire pour les mineurs

Intervenant au nom des partenaires engagés dans la protection et la promotion des droits de l’Enfant, la Représentante de l’Unicef au Niger a rappelé le contexte dans lequel se tient cette célébration et particulièrement au Niger qui compte plusieurs centaines d’enfants en détention, dans des conditions peu enviables. Elle a en ce sens plaidé pour que face à une infraction commise, les réponses ne soient pas exclusivement judiciaires. « Il y a plusieurs raisons pour lesquelles de nombreux enfants ne devraient pas être enfermés. La détention pèse énormément sur les enfants. Elle n’est pas toujours nécessaire et le plus souvent contre-productive», a expliqué le Dr Félicité Tchibindat, pour qui « mettre les enfants derrière les barreaux et les séparer de leur famille et de leur communauté nuit gravement à leur développement physique, mental et social. La détention entraîne une stigmatisation à vie qui entrave la réintégration des enfants dans les communautés ». Selon la Représentante de l'UNICEF au Niger, « les mesures alternatives de réparation et de substitution, c’est à la fois une pédagogie de responsabilité et une sensibilisation du préjudicie subi par les victimes. C’est aussi une confrontation aux règles de la société et à la nécessité de les respecter, et c’est à cela que nous devons œuvrer dans le contexte auquel nous sommes confrontés, dans celui auquel font face les enfants aujourd’hui ». Tout en ajoutant que la protection de tous les enfants et adolescents doit être une priorité, Dr Félicité Tchibindat a insisté sur le fait que la vie de chaque enfant est précieuse, « quelle que soit la voie qu’il emprunte ». C’est pourquoi, elle a estimé que « chaque intervention, quelque soit son envergure, a le pouvoir de changer les choses ».

Dans son intervention, la représentante de l’Unicef au Niger n’a pas manqué de louer les efforts du gouvernement et de ses agents à tous les différents niveaux, ceux des communautés, de la société civile et des bailleurs de fonds ainsi que de tous les acteurs visibles ou anonymes qui « œuvrent chaque jour pour améliorer le sort des enfants en conflit avec la loi ». Elle a en ce sens  assuré les autorités et les partenaires de la disponibilité de l’Unicef pour une grande mobilisation en faveur de la cause des enfants afin notamment de fournir une assistance aux enfants qui se trouvent dans les filets de la justice. « Notre présence auprès de ces enfants confrontés à la justice témoigne de notre engagement à faire en sorte qu’ils puissent évoluer dans un environnement familial sûr, se reconstruire et grandir », a conclut Dr Félicité Tchibindat, la représentante de l’Unicef au Niger.

Plus de 500 enfants détenus au Niger

Journee enfant africain 2020 BIS

Il faut noter qu’en marge de cette cérémonie, plusieurs activités ont été menées dans le cadre de cette célébration. Un peu tôt dans la matinée, une importante délégation conduite par la ministre de la Protection de l’Enfant, la Représentante de l’Unicef et celle des ONG partenaires ainsi que les représentants du ministère de la justice, se sont rendus au niveau du Quartier des mineurs de la Prison civile de Niamey. En compagnie des responsables de la prison, la délégation a visité des ateliers de formation professionnelle où elle a suivi une présentation des résultats de la formation pour la filière restauration avant de participer à une séance de dégustation. Au cours de cette même visite, la délégation a offert symboliquement plusieurs kits de lavage et de produits désinfectants aux pensionnaires du quartier des mineurs du centre pénitencier  avant d’assister à un match de football entre les détenus mineurs.

Journee enfant africain 2020 BIS1

Selon les statistiques officielles, le Niger compte au total plus de 500 enfants détenus. Beaucoup d'entre eux n'ont pas été jugés et/ou condamnés. C’est en ce sens qu’avec l’appui des partenaires, notamment l’Unicef et ses bailleurs de fonds, le gouvernement poursuit ses efforts visant à renforcer le cadre institutionnel de la protection de l’enfance au Niger. Ces dernières années, des évolutions positives ont été enregistrées dans le traitement des enfants, y compris ceux qui doivent être détenus. « Les sanctions alternatives sont généralement beaucoup moins coûteuses que les sanctions impliquant l'emprisonnement. L'enfermement d'enfants sur des accusations juvéniles ou pénales doit être une question de dernier recours », a souligné à ce sujet,  Nani Soly Aboubacar, juge pour mineurs, basé à Niamey. « Avec notre partenaire Swiss Contact, nous essayons de trouver de véritables alternatives à la détention et de garantir que les enfants qui doivent être détenus sont détenus dans des conditions humaines et bénéficient de la scolarité, des services de santé, des possibilités de loisirs et des contacts avec le monde extérieur », a de son coté expliqué Guillemette Launoy, responsable de l'ONG Grandir Dignement, qui a fait remarquer que « le centre de Niamey est aujourd’hui équipé d'un centre de santé, d'espaces de loisirs et organise des activités d'éducation et de formation professionnelle ».

Depuis 1990, la Journée de l'enfant africain est célébrée le 16 juin de chaque année et commémore le triste souvenir de la journée du 16 juin 1976 à Soweto en Afrique du Sud, au cours de laquelle des centaines d’enfants qui manifestaient pour protester contre l'Apartheid et exiger une éducation égale ont été tués ou blessés.

Journee enfant africain 2020 BIS2

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A.K. Moumouni (actuniger.com)



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