G5 Sahel : après deux années en mode « SDF », la Force conjointe a désormais un nouveau QG à Bamako
La Force conjointe du G5 Sahel a, depuis le mercredi 3 juin, un nouveau centre de commandement qui est installé à Senou, dans la banlieue de Bamako, la capitale malienne. Construit par la Minusma sur financement de l’Union européenne, il remplace l’ancien quartier général de Sévaré, dans le centre du Mali, qui a été détruit par un attentat terroriste le 29 juin 2018.
« Une étape importante de l’histoire de la force conjointe ». C’est ainsi que le commandant de la Force conjointe du G5 Sahel (FC G5 Sahel), le général nigérien Oumarou Namata Gazama, a qualifié l’inauguration, le mercredi 3 juin à Bamako, du nouveau QG de la coalition militaire des cinq pays membres de l’organisation sahélienne (Niger, Mali, Tchad, Burkina et Mauritanie). Après deux années « sans domicile fixe », la FC G5 Sahel a ainsi un nouveau siège dont la construction a été assurée par la Minusma, sur un financement de l’Union européenne (UE). Le nouveau centre de commandement, situé dans le quartier de Senou non loin du siège de la Minusma, remplace celui de Sévaré, dans le nord du Mali, qui a été détruit lors d’une attaque terroriste, le 29 juin 2018. Depuis, la FC G5 Sahel était à la recherche d’un nouveau siège. L’année dernière, le gouvernement malien avait mis à la disposition de la force sahélienne un site situé dans un quartier populaire de Bamako, la capitale malienne, mais les manifestations de la population qui voyait d’un mauvais œil cette installation, ont empêché la FC G5 Sahel d’y établir son quartier général.
Pour le général Namata Gazama, l’inauguration de ce siège est un nouvel espoir dans la lutte contre le terrorisme en ce sens qu’il permettra à la Force conjointe de disposer « des capacités de soutien propres de manière à pouvoir un jour, dans la sérénité, planifier et conduire en toute autonomie ses opérations ». Malgré la volonté des chefs d’Etat du G5 Sahel, la Force conjointe peine en effet à remplir sa mission, en dépit de quelques missions menées conjointement avec la force française Barkhane, notamment, dans la zone des trois frontières (Niger, Mali, Burkina) où les groupes terroristes multiplient les attaques.
Composée de 7 bataillons issus des armées nationales des 5 pays membres, la FC G5 Sahel n’a jusque-là pas atteint sa vitesse de croisière en raison d’un manque de moyens financier et matériel. En dépit des promesses et du soutien de certains pays comme la France, elle n’a pas pu obtenir un mandat sous chapitre 7 de l’ONU suite à la réticence des USA qui sont soutenus par d’autres pays comme la Grande Bretagne.
Le déplacement du siège de la force conjointe un peu loin des zones d’opérations témoignent d’ailleurs de la faiblesse de ses capacités opérationnelles, même si depuis le Sommet de Pau, en janvier dernier, elle semble avoir pris une nouvelle envergure.
Ikali (actuniger.com)
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