Arrestation de Kaka Touda : le collectif « Tournons la page » exige la libération de l’acteur de la société civile
Communiqué du collectif Tournons la page Niger (TLP Niger) sur l’arrestation de Kaka Touda Mamane Goni
C’est avec surprise et profonde indignation que nous avons appris l’interpellation du camarade KAKA TOUDA MAMANE GONI, depuis le jeudi 5 mars aux environs de 14h par les services de la Police Judiciaire, où il continue à y être interrogé. Cette interpellation intervient dans un contexte où les Nigériens attendent du gouvernement, une justice sur les cas de corruption révélés au ministère de la défense, mais aussi sur toute la chaine de gouvernance au Niger. KAKA TOUDA MAMANE GONI est un jeune journaliste, membre de l’Association Alternative Espace Citoyens, qui a lancé une alerte sur la présence d’un cas suspect de l’épidémie Covid19, ou Coronavirus, à l’Hôpital Général de Référence de Niamey. Au lieu de considérer qu’il y a eu un patient présentant des pathologies, le service de l’hôpital a catégoriquement nié avoir accueilli en son sein un patient présentant des suspicions faisant douter d’une infection de Covid19. Et pourtant il y a été reçu un cas suspect d’un ressortissant Italien, ayant fait l’objet d’examen dont le résultat s’est avéré par la grâce de Dieu, négatif.
Honteusement, une poursuite a été engagée contre ce lanceur d’alerte pour « diffusion des données de nature à troubler l’ordre public » en violation des lois de la République et de tous les instruments juridiques internationaux ou régionaux relatifs à la protection des droits de l’Homme. Au-delà du fait qu’il soit un acteur de la société civile, KAKA TOUDA MAMANE GONI est un journaliste dont le statut est régi par le régime de la liberté de la presse. Cette interpellation vient confirmer l’attitude négationniste du régime actuel vis à vis de la liberté d’opinion, de presse et de communication au Niger. D’ailleurs, il n’était pas le seul à donner cette alerte, malheureusement, il se retrouve seul à faire face aux courroux des gouvernants. Faudrait-il danser aux rythmes des tambours de gouri-système pour que même à délit égal, si délit a existé, on soit à l’abri de poursuite ou persécution de tous genres ? Du reste, l’article 30 de la constitution du 25 novembre 2010 stipule que « toute personne a droit à la liberté de pensée, d’opinion, d’expression, de conscience, de religion et de culte ».
C’est au mépris de cette disposition pertinente de la constitution ainsi que celle relative à la liberté de la presse consacrant la dépénalisation des délits commis par voie de presse, que les autorités de la 7ème République se distinguent en despotisme et entorse à la bonne gouvernance démocratique dans notre pays.
Au regard de ces agissements qui jurent avec la légalité et l’exercice des droits et libertés fondamentales et conformément au Pacte International Relatif aux droits civil et politique ainsi que la constitution du 25 novembre 2010 du Niger, le Collectif Tournons La Page-Niger :
- Demande au gouvernement, de garantir le plein exercice des libertés fondamentales, dont la liberté de presse, d’opinion et de pensée,relevant de la première catégorie génération de droits, c’est-à-dire, droits effectifs et applicables ;
- Dénonce l’intimidation contre les lanceurs d’alerte et tous autres activistesengagés dans la défense des droits humains sérieusement mis en cause au Niger
- Exige la libération immédiate et sans condition de l’activiste KAKA TOUDA MAMANE GONI ;
- Apporte son soutien ferme au camarade KAKA TOUDA MAMANE GONI illégalement privé de ses droits.
Fait à Niamey le Lundi 09 Mars 2020
Pour TLP-Niger
Le Coordinateur MAIKOUL ZODI
Commentaires
Bakka da Komya. Vous n'avez aucune honte. Et les voleurs de bas