Sahel : l’UA annonce l’envoi de 3000 soldats au secours de Barkhane et du G5 Sahel
L’Union africaine (UA) envisage d’envoyer une force de 3.000 soldats au Sahel afin d’appuyer les pays de la zone à faire face à l’amplification des menaces sécuritaires. Le déploiement des troupes africaines risque pourtant de butter à de sérieuses difficultés malgré le besoin pressant pour la force conjointe du G5 Sahel et l’opération française Barkhane qui tentent de contenir l’expansion des différents groupes terroristes.
Les soldats africains arrivent bientôt au Sahel pour lutter contre les groupes terroristes ! C’est ce qu’a annoncé le Commissaire en charge de la Paix et de la Sécurité de la commission de l’UA, l’algérien Smail Chergui, dans des propos rapportés par l’AFP. Selon le chef de la Commission Paix et Sécurité (CPS) de l’UA, l’organisation prévoit d'envoyer 3.000 soldats au Sahel, où les forces internationales et régionales luttent pour contenir les islamistes. D’après la même source, la décision a été prise lors du sommet de l’UA début février, mais elle n’avait pas encore été rendue publique jusqu’à la conférence de presse qu’il a animée ce jeudi, dans le cadre du sommet entre l’UA et l’Union européenne (UE) qui vient de se tenir à Addis Abeba.
« Sur la décision du sommet de travailler au déploiement d’une force de 3.000 hommes pour aider les pays du Sahel à affaiblir les groupes terroristes, je pense que c’est une décision sur laquelle nous allons travailler avec le G5 Sahel et la Cédéao. Cette décision a été prise parce que, comme vous le voyez, la menace progresse et devient plus complexe ». M. Smail Chergui, Commissaire en charge de la Paix et de la Sécurité de la Commission de l’UA.
Difficultés en vue
Le déploiement devrait durer six mois d’après la même source qui n’a toutefois pas précisé les modalités de l’envoi des troupes africaines au Sahel. Selon d’autres explications d’Edward Xolisa Makaya, ambassadeur de l’Afrique du Sud auprès de l’UA, « le sommet a décidé de déployer environ 3.000 hommes pour une période de six mois pour aider les pays du Sahel à affronter la menace à laquelle ils font face ». « C’est juste un signe ou un geste de solidarité avec les peuples du Sahel », a-t-il précisé à l’AFP, ajoutant espérer que ce déploiement aurait lieu « au courant de l’année ». Toutefois a-t-il reconnu, certains détails restent à régler. Aucun pays ne s’est encore dit prêt à envoyer des troupes, et selon l’ambassadeur Edward Makaya, dont le pays assure la présidence en exercice de l’UA, le mode de financement du projet n’est pas non plus connu.
En théorie, l’UA dispose d’un mécanisme de réponse aux crises et d’une Force africaine en attente (FAA). Ces mécanismes restent toutefois sur papier et aucune perspective pour leur opérationnalisation n’est en vue à brève échéance. Cependant, l’organisation panafricaine peut faire recours à certains mécanismes déjà expérimentés dans d’autres régions notamment la MISMA au Mali ou l’AMISON en Somalie.
Au secours du G5 Sahel et de Barkhane
Les modalités de déploiement des 3.000 soldats africains dans le Sahel seront certainement au menu du Sommet extraordinaire de l’UA sur la lutte contre le terrorisme en Afrique, qui est prévu dans quelques mois en Afrique du Sud. Si cette annonce se concrétise, elle sera d’un puissant secours pour les 5 pays membres du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) qui font face à une amplification des menaces sécuritaires depuis des années. Créée en 2014, l’institution est en train de s’activer pour faire monter en puissance une Force conjointe militaire (FC G5 Sahel), forte de 5.000 hommes, pour combattre les groupes terroristes qui s’activent dans le Sahel.
A coté de cette force est des forces nationales, les 5.000 soldats de la force Barkhane et leurs homologues européens ainsi que des USA, participent également à l’effort de guerre dans le Sahel.
Au regard du contexte géopolitique ambiant, cette initiative de l’UA permettra certainement de redorer un peu son blason au sein d’une opinion africaine qui lui reproche son absence dans les crises majeures qui affectent le continent, comme c’était le cas en Libye. A condition cette fois encore, que l’organisation panafricaine se donne les moyens de ses ambitions…
A.Y.B (actuniger.com)
Commentaires
Si nous devons suivre ton raisonnement, pourquoi nos troupes peuvent