Crise universitaire : le gouvernement et le SNECS signent la paix des braves (Officiel)
Le gouvernement à travers le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI) et le Syndicat national des enseignants et chercheurs du supérieur (SNECS), ont signé ce jeudi 23 mai à Niamey, un protocole d’accord qui met fin à plusieurs mois de bras de fer entre les deux parties. Le protocole d’accord a été signé par le ministre Yahouza Sadissou et le SG du SNECS, Na-Balla Adaré, en présence des médiateurs de bonne volonté sous l’égide de qui, les différents points de divergences ont été aplanis.
Selon les termes du protocole, le gouvernement s’est engagé à associer désormais le SNECS dans la réforme des universités publiques qu’il a initiée et qui constitue la principale pomme de discorde entre les deux parties. Aussi, le gouvernement a accepté de restituer les retenues sur salaires pour fait de grève des militants du SNECS notamment pour le mois d’avril, et en contrepartie le syndicat a engagé ses militants à « faire des rattrapages en vue de sauver l’année académique en cours ». A cette fin et selon le protocole d’accord, un arrêté ministériel interviendra pour fixer un nouveau calendrier de l’année académique 2018-2019. Par ailleurs, le gouvernement s’est engagé à payer intégralement les arriérés des droits statutaires des enseignants et chercheurs au plus tard en Août prochain.
Après les engagements pris par le gouvernement, le SNECS a par conséquent demandé à ses militants, « de reprendre les activités académiques et pédagogiques conformément à leurs charges statutaires ».
Sauver une année compromise
Avec ce protocole d’accord, c’est la fin d’un bras de fer qui s’éternise depuis presque 4 mois avec des grèves en série lancées par le SNECS, et qui ont pris en otage les étudiants des 8 universités publiques du pays. Jusqu’à la semaine dernière, le gouvernement et le puissant syndicat se regardait en chien de faïence surtout avec l’adoption par le parlement puis la promulgation par le président de la République, de la loi portant réforme du mode de gouvernance des établissements publics à caractère scientifique, technique et culturel. Au cœur de la contestation du SNECS, la révision du mode de nomination des recteurs et vice-recteurs qui seront désormais nommés par le gouvernement et non élus comme le réclame le syndicat pour qui c’est un acquis.
La veille de cet accord, le SNECS a été obligé de suspendre son énième mot de grève, suite à une décision du Tribunal de Niamey. Assigné par le gouvernent, la grève a été jugée « illégale » par le juge des référés qui a statué sur le dossier.
Avec ce protocole, le gouvernement et le SNECS signent ainsi une paix de braves qui va permettre de sauver une année académique fortement compromise, et surtout permettre au syndicat de « sauver la face ».
Ikali (Actuniger.com)
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