Franc CFA : à Niamey, Bruno Lemaire renvoie la balle dans le camp des dirigeants africains
En marge de la rencontre des ministres des Finances de la Zone Franc de ce jeudi 26 mars à Niamey, le ministre français de l’Economie et des finances s’est entretenu avec le président nigérien. Selon Bruno Le Maire, il a évoqué avec Issoufou Mahamadou la réforme du franc CFA à laquelle la France est ouverte. C’est aux Etats membres toutefois de décider selon le ministre français. En pleine polémique sur la question, l’opinion y perçoit comme un camouflet à la monnaie unique de la CEDEAO que promet Le président Issoufou pour 2020.
Il fallait s’y attendre à ce que la polémique toujours persistante sur le franc CFA, s’invite à la première rencontre semestrielle de l’année des ministres des Finances des pays membres de la Zone Franc. Réunis à Niamey ce jeudi 28 mars, les ministres des 14 pays membres (UEMOA, CEMAC et Comores) ainsi que leur homologue français Bruno Le Maire, ont pourtant soigneusement évité le débat durant la journée de travail qui a été consacrée à l’examen et les échanges sur « le développement économique des pays de la zone et la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme ». Dans le communiqué final ayant sanctionné la réunion, les ministres des Finances, les présidents des institutions régionales et les gouverneurs des banques centrales de l’espace monétaire ont tenu à réaffirmer, « l’importance des mécanismes et institutions de la Zone franc pour la stabilité et le développement des économies de la Zone ». Ils ont aussi « réitéré leur volonté de continuer à faire de la Zone franc un espace de coordination active des politiques publiques, en lien avec les principaux bailleurs et institutions ».
A l’évidence donc, les Etats membres continuent à maintenir fermement leur confiance à la monnaie commune. Aux antipodes du sentiment ambiant qui prédomine et qui attise une vive polémique au sein d’une opinion majoritairement hostile au franc CFA. A tort ou à raison, le débat est loin d’être tranché, cette monnaie commune que vante les dirigeants est vue par l’opinion comme l’un des derniers vestiges de la colonisation française et un frein à la pleine souveraineté économique et donc au développement des pays de la Zone Franc.
Issoufou et Le Maire parlent du Franc CFA
Du franc CFA, il a été pourtant bel et bien question à Niamey. En marge du conclave de la Zone Franc, le ministre français de l’Economie et des finances s’est entretenu avec le chef de l’Etat nigérien au Palais de la Présidence. Selon les déclarations de Bruno Le Maire, interrogé par les journalistes à l’issue de son audience avec le président Issoufou, ils ont évoqué ensemble la question de la réforme du franc CFA. « Les ministres des finances de la zone franc sont satisfaits de leur zone. Tous réaffirment leur attachement à cette zone Franc en disant des choses très simples, c’est un moyen de la stabilité, de lutter contre l’inflation. La zone Franc garantit de la stabilité, elle permet un développement économique dans les meilleures conditions possibles », a rapporté le grand argentier français, qui a ajouté avoir aussi abordé la question de la réforme du franc CFA avec le chef de l’Etat nigérien. « Je lui ai dit que c’était aux pays membres de nous faire des propositions, et que c’est eux qui décideraient. Nous sommes totalement ouverts à une réforme en profondeur de la Zone Franc, mais c’est aux Etats membres de faire des propositions, et c’est à eux aussi de décider », a fait savoir le ministre français.
Ce n’est pas la première fois qu’un haut responsable politique français renvoie la question de la décision de la réforme du franc CFA à la décision des dirigeants africains. On se rappelle que quelques semaines avant de passer le témoin à Emmanuel Macron, l’ancien président français François Hollande avait déjà fait des déclarations similaires en renvoyant la balle dans le camp des Etats membres de la zone. En clair, c’est à eux qu’incombe la décision de réformer ou de rompre avec le trésor français. Cette fois et pour de nouvelles raisons, les déclarations du ministre Bruno Le Maire ont encore enflammé la toile, actualisant ce qui prend l’allure d’un éternel débat mais qui cristallise régulièrement l’actualité africaine.
En attendant la monnaie unique de la CEDEAO
La levée des boucliers par des critiques des plus acerbes qui s’est aussitôt répandue sur les réseaux sociaux, ravivant de plus belle la polémique sur le franc CFA. Le fait que c’est à Niamey, chez et avec le président Issoufou Mahamadou, leader de la task force de la CEDEAO pour la monnaie unique, que le défi a été lancé, en a certainement beaucoup amplifié l’écho. Tant dans le communiqué final dans lequel sont co-signés et consignés les grandes décisions des Etats membres, que dans les échanges entre le président Issoufou Mahamadou avec Bruno Le Maire ; il n’a été nullement ou presque question de cette monnaie unique de l’Afrique de l’Ouest. Au sortir de la rencontre de Niamey, les Etats membres de la Zone franc se sont même engagés à « œuvrer pour le développement de la Zone franc et de mettre en œuvre des politiques économiques soutenables axées sur la diversification économique et le renforcement de la mobilisation des ressources domestiques ». C’est écrit et lu dans le communiqué final, et c’est pourtant le chef de l’Etat nigérien qui s’active pour la création de la monnaie unique de la CEDEAO, dont il a annoncé à maintes reprises l’avènement pour 2020. Lors de l’ouverture officielle, c’est-à-dire somme toute protocolaire, de la réunion des ministres de la Zone Franc, le premier ministre Brigi Rafini avait d’ailleurs rappelé et salué, « les efforts inlassables que déploie le Président de la République Issoufou Mahamadou en étroite relation avec ses pairs pour l’intégration économique et financière de l’Afrique à travers notamment la Task Force présidentielle pour l’avènement de la monnaie unique de la CEDEAO et de la Zone de libre échange continentale, la ZLECAF ». Il est vrai qu’auparavant, le chef du gouvernement nigérien s’était plutôt félicité de « l’engagement et l’attachement » des pays membres de la Zone Franc, « à la bonne marche de notre coopération monétaire qui demeure un facteur de stabilité et de bonne gestion macroéconomique de nos économies ».
A deux ans de l’échéance sur laquelle s’est engagé le président Issoufou Mahamadou, qui il est vrai doit faire avec plusieurs réticences afin de converger les ambitions des uns et des autres, les signaux envoyés de Niamey sont de nature à assombrir davantage l’horizon de 2020. Celle-ci pourrait n’avoir jamais aussi bien collée à sa définition telle qu’enseignée à l’école primaire : une ligne imaginaire qui s’éloigne au fur et à mesure qu’on s’approche. Dans la capitale nigérienne plus que partout ailleurs, le rendez-vous de Niamey a été en tout cas perçu comme « le cheveu dans la soupe ». Il en est sorti des décisions et des déclarations aux antipodes de ce qu’attendaient les jeunes nigériens et au-delà africains. Comme l’ont d’ailleurs parfaitement montré, les étudiants de l’Université Abdou Moumouni de Niamey qui ont massivement répondu présent, le samedi 23 février sur le campus, à la gigantesque manifestation « anti CFA » animée par un certain Kemi Séba dans son fameux « procès de la Françafrique ». Quoique l’on puisse dire, le très controversé activiste et chantre autoproclamé de « la nouvelle lutte impérialiste », aura encore et à nouveau du grain à moudre avec ces nouvelles déclarations sur « les vertus » du franc CFA. Le vrai débat reste certes et toujours ouvert, même si à Niamey, les autorités françaises ont une nouvelle fois mis au défi, pour ne pas dire dos au mur, les dirigeants africains de qui l’opinion attend désormais la riposte. Ou pas… !
A.Y.Barma (Actuniger.com)
Commentaires
bref la reponse est la!!
depuis que la france a compris que en afrique er ailleurs on a compris son systeme de senrichir sur les ressoirces africaines et jeter les africains dans la miseure.elle revient maintenant pour donner des plan de devrloppement aux pays franc afin de continier son carnage economique.ce pourquoi vous constater partout en afrique franc il ya un gonflement de taxe qui coute chere a la population,des chantier un peu partout afin de dire leconomie tourne sur c meme fcfa.
en bref tout c reforme bidgetaire c pour nous pousser a faire du progres sans apporder la question du franc cfa.
la seule chose qu'il faut retenir la france veux garder le franc cfa malgre que lon.a compri le systeme tout en nous permetant de creer dautres,issu d revenus et,oublie labondon du franc or cela ne va jamais,marche tanque on a pas,la metrise de notre monais,et que nos ressource naturelle exterieure ne sont pas a notre possetion totale.le developpement c'est dabord la gestion economique,puis tout le reste advient aisement...
il n'ya aucune question de reforme la question est l'abondon du franc cfa
je suis sure beaucoup des presidents veullent cette abondon du franc cfa,mais ils ont perd du complot france pour les liquider.et a vous les president d'oser quelque soit le prix,ainsi on saura que vs avez aimez votre peuple tout comme baba tanja qui a ose