Fermeture de Niger Telecom Maradi : ce qui s’est vraiment passé
La semaine dernière, dans la nuit du 27 au 28 février, les locaux de la Direction régionale Niger Telecom de Maradi ont été fermés par les services des impôts communaux sur décision de la Délégation spéciale.
La raison, c’est qu’officiellement l’opérateur public ne s'est pas acquitté de ses obligations fiscales, notamment le paiement des taxes locales et d’après une source au niveau de la Délégation spéciale, la fermeture est intervenue après que toutes les procédures administratives prévues par les textes en vigueurs soient épuisées. Selon nos sources, Niger Telecom ne s’est pas acquittée de la taxe locale pour l’exercice 2018 dont le montant s’élève à quelques 75 millions de nos francs.
A la Délégation spéciale, la fermeture est donc intervenue pour permettre à la société de payer ses taxes d’autant que c’est la seule région où cela n’a pas été fait, et pour prendre du temps, Niger Telecom a même envoyé un chèque mais sans provisions. Suite à la fermeture des locaux de la Direction régionale, l’opérateur a par la suite saisi qui de droit et les choses sont rentrés dans l’ordre, la fermeture a été par la suite levée dans les brefs délais.
De la politique dans l’air
Voilà pour ce qui est des faits et que Niger Telecom ne conteste d’ailleurs pas. Toutefois, aussitôt l’annonce de cette fermeture assez insolite connue, beaucoup d’observateurs et particulièrement à Maradi, ont fait le lien sur la crise que traverse la fédération PNDS Tarayya de la région. Il y avait de quoi en effet puisque ce n’est qu’un secret de polichinelle, le parti rose traverse à Maradi, une sourdine crise d’ego et de leadership depuis presque deux ans, et cela s’est rejailli à plusieurs reprises sur la gestion des affaires publiques. Le fait est que plusieurs personnalités se trouvent impliquées dans cette crise entre différents clans bien que le DG de Niger Telecom, Abdou Harouna, et le Président de la Délégation spéciale de Maradi, Issa Mahamane Laouali, se défendent de toute mésentente sur cette affaire. A Maradi, cela n’a pas convaincu grand monde au regard de l’ambiance qui règne au sein de la fédération et particulièrement de la coordination de la commune urbaine dont les deux mis en cause sont membres. On se rappelle d’ailleurs qu’il y a quelques semaines, une crise a émergé avant d’être vite étouffée entre le gouverneur Zakari Oumarou et le président de la délégation spéciale. Cette fois aussi, les partisans des deux clans se sont lancés dans une guerre d’accusations amplifiée par les réseaux sociaux. Fort heureusement et pour le bien de l’opérateur public, un terrain d’entente a été vite trouvée et les choses sont rentrées dans l’ordre avec la réouverture des locaux de Niger Télécom qui s’est finalement acquittée de ses droits.
Ikali (Actuniger.com)
Commentaires