Agadez : Six des activistes opposés au transfert du générateur comparaîtront le 5 février
Six des 18 personnes interpellées à Agadez le 28 janvier pour s’être opposés au transfert d’un générateur électrique d’Agadez à Niamey comparaitront le 5 février prochain pour ‘’attroupement pouvant troubler la tranquillité publique’’, « attroupement non armé suivi d’effets » et « opposition à l’exécution des travaux publique’’, a confié à l’ANP le Procureur près le tribunal de grande instance d’Agadez M.Seyni Saidou.
Ils sont en outre poursuivis pour ‘’rébellion’’ suite au refus de ces activistes de quitter la centrale électrique malgré le déplacement des autorités locales, précise la même source.
Selon les observateurs, cette affaire du groupe électrogène n’est que le révélateur d’un mal être amplifié dans cette zone avec le tarissement des lucratifs trafics migratoires auxquels se livraient une grande majorité des bras valides.
Le gouvernement avait adopté une loi contre la traite d'êtres humains en 2015 et multiplié les patrouilles des forces de l’ordre pour décourager les candidats à la migration, le Nord Niger étant le point le transit pour l’Europe en passant par la Libye livrée aux violences depuis 2011.
Le groupe électrogène en question devrait servir dans le cadre de la coupe d’Afrique des Nations de moins de 20 ans prévue en début février à Niamey et Maradi.
A l’appel des acteurs de la société civile, des habitants de la ville d’Agadez dont des femmes assises à même des nattes se sont massés aux abords de la centrale de la Nigelec, à la périphérie de la ville où était entreposé le générateur. Pour la première fois les organisateurs du mouvement ont été soutenus par l’ensemble de la population et les élus de la région.
Dans un post sur les média sociaux, le maire de la ville d’Agadez a qualifié de ‘’spoliation’’ cette opération.
Le camion devant transporté l’engin était resté bloqué, toute la journée avant une intervention des forces de l’ordre au petit matin de dimanche 26 janvier.
Le groupe électrogène sera ramené à Agadez au plus tard en fin février, après avoir été dépanné pour renforcer les capacités du stade national qui accueillera les compétitions de la CAN junior à Niamey, a assuré le Directeur général de la Nigelec, Alassane Halid, affirmant que ‘’nous avons été envahis par la population d’Agadez qui est venue subitement encerclée la centrale de la ville’’.
Il a fait observer que le déplacement d’un générateur en panne ou en sous capacité est ‘’activité quotidienne’’.
Il a annoncé que 12 quartiers de la ville bénéficieront des extensions du réseau et des financements supplémentaires sont en cours de mobilisation pour la couverture six autres quartiers et villages périphériques de la ville, notant que les travaux de construction de la 1ère centrale hybride de 19 mégawatts dans cette zone -sur financement de l’Union Européenne, NDLR- sont en phase de démarrage.
Cette ville du Nord alimentée à partir de la centrale thermique de la Société nationale du Charbon est sujette à des blackouts fréquents en raison de l’obsolescence des installations de cette société
Le Niger qui est fortement dépendant de l’importation de l’énergie mise sur le solaire avec des nombreux projets en cours et l’hydroélectricité avec la construction du méga barrage de Kandadji.
Le pays affiche l’un des taux les plus bas de la sous-région et du monde d’accès à l’électricité de 12,22% en 2017 et cela avec des fortes disparités ville/village, selon les chiffres officiels.
ANP