Le Niger envisage des mesures de réhabilitation des repentis du groupe Boko Haram (officiel)
Le gouvernement nigérien a adopté un projet de loi modifiant le Code pénal du pays en vue de créer un cadre juridique permettant la réhabilitation et la réinsertion des repentis du groupe terroriste Boko Haram, a-t-on appris dimanche de source officielle.
Le projet de loi a pour objet d'élargir, explique un communiqué officiel, "l'éventail des moyens de lutte contre le groupe terroriste Boko Haram, en donnant en outre de l'option militaire la possibilité de réintégration, sans poursuite pénale préalable, de tous les éléments dudit groupe qui font acte de reddition volontaire".
"Cependant, pour qu'il en soit ainsi, les bénéficiaires ne doivent pas être directement impliqués dans la conception et l'organisation d'actes terroristes d'une part et des indices probants de culpabilité pour génocide, crime de guerre et crime contre l'humanité ne doivent pas être relevés à leur encontre d'autre part", précise-t-on.
Par ailleurs, le présent projet de loi consacre le droit à l'indemnisation des victimes des actes terroristes, poursuit le communiqué, "dans les conditions fixées par décret pris en conseil des ministres".
Pour rappel, la région de Diffa (extrême sud-est, frontalière du Nigeria) est devenue depuis plus de trois ans le théâtre des opérations terroristes du groupe islamiste Boko Haram, à partir de ses positions nigérianes, qui ont fait des centaines de victimes civiles et militaires nigériennes et autant de déplacés du Niger et du Nigeria. Ces actions terroristes ont fortement affecté les jeunes de la région, dont beaucoup ont rejoint la secte.
Mais depuis plus d'un an, plusieurs dizaines de combattants du groupe terroriste ont été contraints de se rendre avec armes et bagages aux autorités régionales à Diffa, dans le cadre d'une opération de cantonnement, pour des besoins de réinsertion.
Dans cette même optique, la France s'est engagée en février dernier à financer un projet à hauteur de 11,344 millions de dollars (environ 6,5 milliards de francs CFA) au profit des jeunes de la région de Diffa tentés de rejoindre Boko Haram.
Ce projet dénommé "Jeunesse Diffa", financé par l'Agence française de développement (AFD) en collaboration avec la Haute Autorité à la consolidation de la paix (HACP) du Niger, vise à "lutter contre le terrorisme par le développement", par l'amélioration des conditions et perspectives de vie des jeunes de la région, selon un communiqué de l'ambassade de France à Niamey.
Xinhua
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