AFFAIRE CRENI MAGARIA : MSF apporte son soutien à Dr Anne Pittet, et confirme son alerte sur la gravité de la situation
C’est un démenti en bonne et due forme que Médecins Sans Frontières (MSF), vient d’adresser au gouvernement du Niger dans l’affaire du « Creni de Magaria ». Dans un communiqué qu’elle vient de publier, l’ONG internationale a apporté tout son soutien à son employé, Dr Anne Pittet, qui servait à l’unité pédiatrique de Magaria, et qui a été expulsée, le 2 octobre dernier par les autorités du Niger, pour « manipulation d’informations ».
Dans son communiqué, MSF a tenu à clarifier la situation de son employé : « La pédiatre de MSF, Anne Pittet, qui a été obligée de quitter le Niger s’est exprimée officiellement au nom de MSF, sur la situation au sein de l’unité pédiatrique de Magaria, sur laquelle MSF avait décidé d’alerter ». A travers ces affirmations de MSF International, relayées par ses bureaux pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, l’ONG prend donc le contrepied des déclarations officielles notamment celles du ministre de la Santé publique. Dans des sorties médiatiques qu’il a tenues au cours de sa visite sur le terrain, en début de semaine, Dr Illisassou Mainassara, avait souligné que le responsable pays de MSF, qui était dans la délégation ministérielle dans la région de Zinder, a constaté et reconnu que l’employé de MSF Suisse, « n’avait parlé qu’en son nom, pas celui de l’organisation ». Le ministre de la Santé avait même implicitement laissé entendre que c’est avec l’accord tacite du représentant de MSF Niger que la décision d’expulser Dr Anne Pittet, a été prise. « C’est en son nom qu’elle a parlé et pas celui de l’organisation. Donc, c’est une sanction individuelle qui s’impose, pas pour son organisation », avait même soutenu le ministre Mainassara.
Controverses
Le Niger avait décidé d’expulser le Dr Anne Pittet, qui avait affirmé dans un reportage largement relayé par des médias internationaux et ayant soulevé une vive polémique au pays, qu’en moyenne 10 enfants mourraient par jour des causes de paludisme, un pic enregistré au cours du mois de septembre. Des affirmations démenties par le gouvernement. Le ministre de la Santé publique, Dr Illiassou Mainassara, s’est même rendu au niveau des centres pédiatriques et unités de santé concernés, pour constater de visu l’état de la situation. Malgré quelques critiques, la décision, qui relève de la souveraineté de l’Etat, a été appréciée par une large partie de l’opinion d’autant que selon les autorités, l’employé mis en cause a été confondu, et son employeur a reconnu la faute.
Dans son communiqué MSF soutient non seulement son employé mais maintient également son alerte sur la gravité de la situation. « Nous travaillons actuellement avec le ministère de la Santé nigérien afin de clarifier ensemble la situation au sein de cette unité », a fait savoir l’ONG internationale dans son communiqué. Et d’ajouter, pour ne certainement pas provoquer encore plus de surenchères : « notre volonté est de poursuivre notre mission médicale d’urgence sur place, guidée par la priorité absolue commune de sauver des vies ».
Ikali (Actuniger.com)
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