JUSTICE : le ministre Marou Amadou répond au SAMAN
Il fallait s’y attendre ! La réponse du ministre de la Justice, Marou Amadou, à la déclaration du Syndicat autonome des magistrats du Niger (SAMAN), n’a pas tardé. Au lendemain de la sortie du syndicat des magistrats, dans laquelle il a interpellé le gouvernement sur « la banalisation du pouvoir judiciaire » avec le refus en série de certaines autorités d’obtempérer à des décisions de justice, le garde des sceaux a publié un communiqué de presse dans lequel, Marou Amadou répond du tic au tac au SAMAN.
« Face à ces affirmations extrêmes graves et gratuites, le Ministre de la justice entend apporter des éléments de réponse, à ces différentes allégations », explique le communiqué, qui rappelle également les accusations du SAMAN sur le manque des moyens mis à la disposition des juridictions ainsi que des irrégularités flagrantes constatées dans le dernier processus de recrutement des magistrats.
Dans son communiqué, le ministre a catégoriquement réfuté les « allusions du SAMAN » sur le refus d’exécution des décisions de justice par les autorités. Il a mis le SAMAN de prouver un seul cas de figure, et sur les récentes affaires que le SAMAN a citées, le ministre Marou Amadou a donné sa version des faits. Sur le manque des moyens de fonctionnement, là aussi, le ministre de la justice a indiqué que le gouvernement n’a pas attendu que le SAMAN en fasse la demande pour accroître les ressources financières allouées au budget du département de la justice. Selon le ministre, le gouvernement a aussi consentir d’énormes efforts, en dépit des contraintes budgétaires, pour améliorer les conditions de travail des magistrats qui ont bénéficié du rehaussement de leurs avantages depuis le début du régime de la Renaissance. Enfin, sur le dernier point relatif aux irrégularités constatées dans le concours d’entrée à l’Ecole de formation pour les carrières judiciaires, le ministre de la justice a également récuser les allégations du SAMAN, rappelant que les services compétents ont toujours diligenté des enquêtes même dans le cas où ce ne sont que de simples rumeurs de fraudes aux examens organisés par son département.
« En conclusion, et au regard de tout ce qui précède, la banalisation et le discrédit de la justice invoqués par le SAMAN est à l’évidence le fait de ce dernier qui n’hésite pas à la discréditer par des déclarations aussi politiciennes que mensongères à chaque fois qu’il en a l’occasion ».
Avec cette réponse, assez dure, il va sans dire qu’un nouveau bras de fer entre le SAMAN et le ministre de la Justice, risquerait fort d’éclater dans les prochains jours. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois depuis que l’ancien acteur de la société civile préside aux destinées de ce département, que des divergences apparaissent avec le principal syndicat des magistrats du Niger.
Ikali (Actuniger.com)
Commentaires