TRIBUNAL D’AGADEZ: « La décision de cantonnement de Nouhou Arzika, Ali Idrissa et Moussa Tchangari est constitutive de voie de fait »
Le Tribunal de Grande instance (TGI) d’Agadez statuant en référé, a rendu, ce jeudi 30 Août dans l’après-midi, sa décision sur le recours introduit contre l'arrêté n°021 CU/AZ du 28 août 2018 de la commune d'Agadez portant interdiction des conférences publiques que devraient animer les leaders du Cadre de concertation de la société civile. Dans son délibéré, le juge a estimé que « la décision de cantonnement de Nouhou Arzika, Ali Idrissa et Moussa Tchangari est constitutive de voie de fait ».
Elle est donc par conséquent illégale. Toutefois, il s’est déclaré incompétent sur l’interdiction par les autorités municipales des conférences publiques que devraient animés les leaders du Cadre de concertation de la société civile. « Depuis hier matin, nous avons été retenus à l'aéroport d'Agadez, venus dans cette ville du Niger dans le cadre d'une série de rencontres citoyennes. Cependant, au mépris des lois de la République les autorités locales nous ont refusé l'accès à la ville. Cet après-midi, le juge a qualifié notre rétention et notre privation de liberté de séquestration et voie de fait », a expliqué Ali Idrissa du ROTAB, avant d’ajouter que dans le délibéré rendu, le juge a également exigé leur libération. « En cette occasion particulière, nous saluons la détermination des camarades de la région d'Agadez et adressons nos remerciements au sultan de l'Aïr pour sa grande sagesse, lui qui a facilité et permis notre transfèrement dans un appartement de l'hôtel Ténéré hier dans la soirée », a commenté par la suite l’un des principaux leaders de la coalition de la société civile, qui a tenu à saluer la détermination de tous ceux qui leur ont apporté leur soutien.
Le ministre Kalla Moutari prend le contrepied des autorités locales
Les trois acteurs qui ont été depuis hier confinés à l’hôtel Ténéré, où ils ont été conduits après leur refus d’embarquer sur le vol qui devrait les ramener à Niamey, ont annoncé qu’ils poursuivent leur lutte. Alors que l’affaire continue de susciter moult commentaires et interprétations même dans les rangs de la majorité, le ministre de la Défense nationale, Kalla Moutari, ministre de l’Intérieur par intérim, a estimé que la mesure d’interdiction de séjour des acteurs de la société civile, a été exagérée. Dans un entretien accordé à nos confrères de la BBC Hausa, le ministre a aussi souligné que la population de la région est dans son droit d’exprimer son mécontentement par rapport à la présence de certains activistes pour des raisons légitimes, mais il a implicitement reconnu que la décision des autorités d’Agadez est en porte-à-faux avec les principes constitutionnels de libre-circulation des citoyens nigériens sur toute l’étendue du territoire national. Une sortie médiatique qui a été particulièrement saluée par l’opinion alors que l’affaire d’Agadez continue d’attiser la polémique sur l’état des libertés publiques et de la démocratie au Niger qui, c’est le cas de le dire comme l’a d’ailleurs estimé la justice, a été sérieusement mis à rude épreuve par cette décision des autorités régionales et municipales d’Agadez.
Ikali (Actuniger.com)
Commentaires
NE JOUER PAS AVEC LE FEU!
Ce qui nous manque, c'est la culture du debat. Ils se battent tous non pas pour ameliorer quoique ca soit, mais pour se faire une place au Soleil, euh pardon a l'ombre.