Village de Bagazane : le viol d’une fillette de dix ans passé sous silence
Une jeune fille âgée d’une dizaine d’années a été violée par un homme marié et père de cinq enfants. Le fait s’était déroulé dans le village de Bagazane. L’auteur de ce crime ignoble n’est autre que le fils d’un notable de ce village. Parce qu’il se sent intouchable, parce qu’il pense que le fait d’être fils de notable lui donne le droit de faire tout ce qu’il veut et quand il veut en toute impunité, cet homme a violé une fillette innocente. Une fillette qui a l’âge de sa propre fille.
Plus d’un mois après, le violeur se pavane allégrement fort de ses soutiens dans les arcanes des instances judiciaires.
Pendant ce temps, un père se débat de centre de santé des villages en salle de soins de villes pour soigner sa fille. Une fille qu’il destinait à une longue scolarité. Mais hélas...Un fils de notable en a décidé autrement.
Aïr Info, mis au courant de l’affaire, a pris contact avec le père de la victime. Son témoignage est tout simplement insoutenable.
« C’est un homme âgé qui l’a violée. Il a cinq enfants. C’est le fils d’un notable du village de Bagazane. Quand il a violé ma fillette, ils ont tout fait pour cacher le viol mais moi j’ai refusé. C’est moi-même qui ai été la prendre après avoir eu l’information de ce lui était arrivé. J’ai quitté le village de dogan, à l’Est de Aoudarass et ai parcouru 25 km pour me rendre jusqu’à Bagazane. Je l’ai retrouvée chez sa mère qui m’a tout rapporté. D’après sa mère, la fillette était malade physiquement et moralement après le viol qu’elle a subi. Elle a reconnu avoir été intimidée pour ne pas ébruiter l’affaire. Elle soutient qu’elle n’a pas osé présenter la fille à un infirmier, pas même celui du CSI de Bagazane parce qu’on voulait étouffer le viol. Pour lever toute équivoque, j’ai alors appelé la petite et lui ai demandé ce qui s’était passé. Elle a tout dit en détaillant point par point ce que cet homme lui a fait subir. C’est seulement à mon arrivée que je l’ai conduite devant un agent de santé. C'est à dire plusieurs jours après le viol. Quand je l’ai présentée devant le médecin, il a confirmé qu’elle a été violée. Au début, elle ne pouvait même pas marcher ou manger. Elle était traumatisée. Elle dormait à peine. Se réveillait en criant de peur. Elle pleure toute la nuit et avait au début de la peine à uriner. J’ai dépensé beaucoup d’argent pour qu’on lui administre des solutés et encouragé ses frères et cousines à lui redonner le sourire. Cela l’a beaucoup aidé à retrouver ses forces. Regardez ! Tous les papiers médicaux sont avec moi. Elle a beaucoup souffert la pauvre.
Et moi son père, ce qui me fait mal, ce qui me choque, c’est le fait que j’ai porté plainte à la justice de Tchirozérine contre son violeur. L’homme qui a violé ma fille a été certes interpellé mais relâché au bout de trois jours de garde à vue. J’ai dit bien trois jours. Je ne comprends pas cette justice. L’homme a reconnu devant le juge l’acte qu’il a posé. Le juge lui a même demandé quel plaisir trouve-t-il sur cette innocente fillette. Vous imaginez ? Mais au bout de trois jours, le même juge le relâche. Parce que je suis pauvre, le même juge libère le violeur de ma fille de dix ans. Comme prétexte, le juge m’a dit qu’il lui a accordé une liberté provisoire jusqu’après la fête. Et que fait-il de ma douleur à moi ? Pense t-il que j’ai le coeur à la fête ? Vous vous rendez compte ! Non, il n’y a pas de justice dans ce pays. En tous cas pas de justice pour les pauvres. ».
Le cas du viol impuni de Bagazane doit rapidement interpeller les décideurs de la région. Il faut urgemment remonter le fil de cette affaire pour que l’auteur soit arrêté et châtié au prorata de son acte. Il faut aussi demander des comptes au juge qui l’a libéré.
Laisser un tel acte impuni équivaut à ramer à contre-courant de tous les textes qui nous obligent, tous tant que nous sommes, à protéger les enfants.
La Rédaction in Aïr Info 231- Juin 2018
Commentaires
ET SI VOUS SORTEZ DE CETTE MOULE "ALLAH YA ISSA"